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La révolte de ST LEU

En 1810, l’Ile de la Réunion vient de perdre son nom de Bonaparte, elle est sous domination anglaise. La France et la majeure partie de l’Europe continentale sont dans les mains de Napoléon Bonaparte. Le gouverneur est Sir Farhquar qui ne reste que quatre mois dans l’île. Il rejoint l’île Maurice elle aussi Anglaise, et laisse les commandes au Général Keating. Ces nouveaux occupants sont, selon la formule consacrée, une main de fer dans un gant de velours.

Document Pierre Alibert - » Le grand livre de l’esclavage » Chacun sait que l’Angleterre, partie intégrante de la Grande Bretagne depuis 1801, est farouchement opposée à la « Traite des Noirs ». Aussi, les colons appréhendent ce changement. Ils craignent de ne pas pouvoir remettre les champs en état après les grandes avalasses de 1806 et 1807 et des cyclones qui ont détruit toutes les plantations. La plupart d’entre eux sont ruinés. C’est le premier groupe de Blancs pauvres qui se réfugient dans les Hauts refusant de travailler pour l’autres Blancs auprès des esclaves. Le café est en mauvaise posture. Le pouvoir anglais s’intéresse à la canne à sucre qui a fait ses preuves aux Antilles et dans les autres colonies.

Les Anglais sont pour l’abolition de l’esclavage et se montrent fervents défenseurs de la cause des esclaves. Ils croisent sur l’Océan Indien à la recherche et à la poursuite des négriers. Ces courses poursuites produisent parfois l’effet inverse de ce que souhaitent les abolitionnistes. En effet, sur les navires pris en flagrant délit, pour ne pas payer de taxes, il n’est pas rare de voir les marins se débarrasser de la « marchandise ». Hommes, femmes et enfants poings liés sont jetés à la mer.

Les esclaves voient en cette arrivée des Anglais, une possibilité de libération et espèrent un changement immédiat de leur situation. Cependant, les colons persuadent les Anglais de ne pas provoquer de grandes modifications dans l’île. Ainsi pour éviter le mécontentement des esclaves et la possibilité d’un mouvement de colère de leur part, ils affranchissent un certain nombre d’entre eux. Ils sont assurés de maintenir le calme tant au niveau des esclaves que de leurs maîtres qui détiennent l’économie, d’autant que La Réunion est le grenier des Mascareignes. Saint-Leu abrite 90 % d’esclaves dans ses plantations.
Alors déçus, les esclaves réagissent. Quelques groupes s’organisent.

Dans la nuit du 4 novembre 1811, un certain Jean, commandeur créole de M. Maillot, rassemble dans la Ravine du Trou vers Saint-Leu, quelques meneurs destinés à encadrer les troupes. Bien plus que cent esclaves, deux cents d’après l’historien Prosper Eve, sont prêts à attaquer les habitations, pour gagner leur liberté. Figaro, esclave créole de la veuve Legrand dénonce le complot à Saint-Louis et précipite la date de l’attaque. Le 5 novembre, Jean et 50 autres esclaves sont arrêtés et transférés à Saint-Paul. Elie prend le relai, aidé de Gilles et Prudent. La révolte est en marche.

Dans la nuit du 8 au 9 novembre 1811, Elie et plusieurs autres fondent sur l’habitation de Célestin Hibon, ils ne trouvent pas. Ils tentent de rameuter les esclaves de cette habitation. Ils raflent alors des outils et objets qui leurs serviront d’armes pour attaquer les autres domaines. Ils se dirigent alors vers celui de Jean Macé qu’ils abattent, pendant que sa famille s’enfuit. Les révoltés décidés de mettre fin une seule fois pour toute à l’esclavage, progressent encore vers les autres plantations, celle de Pierre Hibon est défendue par ses esclaves. Dans chaque habitation, ils essayent d’amener les esclaves à les rejoindre. Chez Pierre Hibon, ils s’arment une nouvelle fois. Armel Macé qui est abattu à son tour chez lui.

Paulin, a assisté impuissant à l’assassinat de son maître Armel Macé. Il se rend à Saint-Leu pour prévenir des évènements. Une petite milice de colons armés se forme instantanément et se met à la poursuite des mutins. Ils installent un guet-apens et parviennent à arrêter les révoltés en tirant à vue. Une vingtaine d’entre eux est tuée. Certains seront pris et enfermés, et les autres encore sont pourchassés avant d’être emprisonnés à leur tour et d’être traduits en justice. Le procès se déroule dans la Cathédrale de Saint-Denis. Le gouverneur Farhquar se déplace dans l’île. Trente condamnations à mort seront prononcées. Les condamnés seront exécutés dans toutes les régions de l’île à titre d’exemple.

Sabine THIREL

Sources :
Le grand livre de l’esclavage -Gérard Thélier et Pierre Alibert Orphie éditions -2002
Le Mémorial de La Réunion – Australes Editions 1978/1980
Doc. Prosper Eve
L’Alliance imaginée : La révolte des esclaves et des petits créoles dans la mémoire réunionnaise – H.Gerbeau – IEP et CERSOI- Université d’Aix Marseille

La « chapelle des forbans » de Ste Marie

 

La chapelle est établie en haut de la petite falaise qui domine la baie de Sainte-Marie. Selon la légende des pirates en danger avaient promis à la vierge Marie de construire une chapelle en son honneur s’ils s’en sortaient vivants avant de se jeter sur la côte.

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la « chapelle des forbans »

 

Chapelle de la Salette -Ste Marie. En 1667, l’ile est tout juste occupée par une centaine d’habitants centralisés dans la région de Saint-Paul. Des bateaux marchands ou pirates de passage s’y ravitaillent avant de reprendre la mer.
Un jour de février, un bateau pirate croise au large de l’île à la recherche de proies faciles. Mais il se trouve face à une flotte envoyée par le roi de France. Les pirates ne savent pas qu’il s’agit de l’escadre de Montdevergue, envoyée à Bourbon par le roi de France et la Compagnie des Indes Orientales.
Cette escadre est la deuxième que le Louis XIV envoie pour peupler et occuper l’île Bourbon. Il a désigné le chef de l’expédition. Il s’agit de François de Lopis, marquis de Montdevergue.

La flotte se compose de 10 navires sur lesquels se trouvent près de 1 590 hommes dont 3 douzaines d’orphelines à marier. Les hommes sont choisis selon leurs qualifications, des militaires qui forment 4 compagnies, des ouvriers spécialisés, des fermiers et des employés. Bien entendu pour un voyage assuré, se joignent à eux des officiers de marine, des hommes d’équipage et des matelots.
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L’escadre quitte La Rochelle en mars 1666 et arrive dans l’île en février 1667. C’est l’époque de la marine à voile. Le convoi doit suivre les courants et les vents favorables pour arriver à destination. Comme cela se passait souvent à l’époque, après avoir quitté les côtes européennes, les navires descendent plein Sud vert la côte occidentale de l’Afrique, puis portés par les vents, ils traversent l’Atlantique pour arriver à hauteur du Brésil avant de revenir sur le cap des Tempêtes. Une fois dans l’Océan Indien les vents portent les voiliers le long du 40e parallèle avant qu’ils remontent le long du fuseau 22 pour arriver à hauteur de Rodrigue et de se diriger vers Bourbon.

 

 

L’escadre est bien mal en point à la fin du voyage, un an plus tard. En effet, à son arrivée dans l’île, le convoi a perdu quatre navires et 400 hommes. De plus, 200 malades sont débarqués, mais seulement 60 d’entre eux survivront.
Les personnes qui arrivent alors à Bourbon sont : François Mussard, maître menuisier – Jean Bellon époux de Antoinette Arnaud – Hervé Dennemont époux de Léonarde Pillé – Michel Esparron, dit « Latour » sera l’époux de Françoise Chatelain une des grands-mères réunionnaises – Jeanne de la Croix, femme de Claude Mollet dit  » Labry  » – Marguerite Compiègne descendante d’une famille de cultivateurs picards – Jacques Compiègne et Marguerite Monteny et leurs deux filles – Antoine Royer qui épousera Marguerite Texere une indo-Portugaise – Anne Billard qui épousera Pierre Pau – Jean Mirebaudet sa femme Malgache Anne Randranar – Marie Baudry qui se mariera à René Hoarau (habitant de Bourbon à son arrivée) .

En effet, étaient arrivés en 1665 avec Etienne Regnault, semble-t-il : Pierre Collin, Hervé Dennemont, Jacques Fontaine, Pierre Hibon, René Hoarau, Gilles Launay, Claude Mollet, François Mussard, Pierre Pau, François Riquebourg, Athanase Touchard et François Vallée.

En 1667, au large de Sainte-Marie, les pirates se croient perdus, ils unissent leurs prières et promettent à La Sainte Vierge de lui construire une chapelle à l’endroit où ils toucheraient terre et où ils seront en sécurité. En effet, pourchassé par l’escadre, le navire essaye de le distancer et de lui échapper mais il se fracasse sur la plage de galets de Sainte-Marie.
Ainsi, tenant leur promesse les survivants du naufrage construisent une petite chapelle à Sainte Marie avec les débris de leur navire. La chapelle en bois dédiée à la Salette a complètement disparu; une autre en pierre, devenue lieu de pèlerinage, l’a remplacée. Elle abrite la dépouille du Frère Scubillion, le Bienheureux protecteur des esclaves.

Dans « le Patrimoine des Communes de La Réunion », c’est la Chapelle Blanche (l’église de l’immaculée Conception) de la commune de Sainte-Marie qui est construite à l’endroit où se trouvait de la première chapelle des pirates. On y apprend que Anne Mousse  » négresse créole et son second mari, font édifier a Chapelle Blanche » en 1829.
L’histoire ne dit pas qui étaient ces pirates, s’ils sont restés et ont fait souche dans l’île.

Sabine THIREL

Sources :
Revues Maritimes et Coloniales – « La vie quotidienne des colons de l’Ile Bourbon à la fin du règne de Louis XIV » de Jean Barassin – « Naissance d’une Chrétienté, Bourbon des origines jusqu’en 1714″ de Jean Barassin – « L’Histoire de la Réunion » de D. Vaxelaire, vol.1. Mémorial de La Réunion Henri Maurin, Jacques Lentge T.1- « Les Premiers Colons de l’île Bourbon » d’Alfred Rosset. – « Histoire Maritime de France – T. III  » de Léon Guérin – « L’épopée des cinq cents premiers Réunionnais » de Jules Bénard, Bernard Monge – Bulletin du Cercle Généalogique de Bourbon- Camille Ricquebourg, « Dictionnaire généalogique des familles de l’île Bourbon » – « le Patrimoine des Communes de La Réunion » Flohic.

aux amoureux de l’histoire locale de la Réunion

 

La toute jeune association locale « Les Amis de l’histoire », après s’être organisée autour de recherches communes en fonction des centres d’intérêt de chacun, a aujourd’hui décidé d’organiser une sortie mensuelle autour de lieux peu ou mal connus de tous. C’est une occasion unique de partage de connaissances et d’enrichissement personnel. A chaque fois, dans une zone différente (Nord/Est/Ouest/Sud), un programme de visites-découverte est prévu.

Ils ont décidé de faire leur 2e sortie-découverte sur le sud de l’île de la Réunion MERCREDI prochain 24 MARS prochain . Au programme :

-la tombe de Sitarane

-le cimetière des âmes errantes »

-la 1e paroisse de l’île

-le domaine de Maison Rouge

-le musée des arts décoratifs

-le dernier « car courant d’air » sauvegardé

-le cimetière des malabars

Tous les Amis de l’Histoire sont invités à se joindre à eux.

CONTACT au : 0262 58 02 50

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Livre : « un siècle de musique réunionnaise »

Ecrit par Mme Bernadette LADAUGE et Mr Christophe DAVID en 2004, voilà un livre qui fera date :agrémenté de rares et magnifiques photos et de 4 C.D, c’est un siècle de musique réunionnaise que nous avons là….

Toute l’histoire musicale de l’île de la Réunion s’y retrouve : de nombreux documents photographiques parfois inédits, les biographies complètes de tous les grands auteurs-compositeurs, les partitions des plus belles chansons créoles du siècle avec le texte des chansons lontan.

« De Bourbon à la Réunion des années 2000,des premiers chanteurs de rues aux danses de salon, puis des »kabbars marrons » aux festivals de musique créoles contemporains, chaque génération a donné à l’île d’innombrables talents souvent anonymes, bâtisseurs de son patrimoine musical, cette musique que tout le moune y connaît

Segas, maloyas, romances et autres ballades, cette sélection de refrains populaires d’hier et d’aujourd’hui révèle dans toute sa plénitude l’âme créole de cette île riche d’un peuplement arc-en-ciel (Europe, Afrique, Inde et Asie) qui a réussi le métissage des cœurs et des cultures ». (André Maurice)

La CROCHE : lutte traditionnelle réunionnaise

                                                  

 Ce livre nous permet de nous replonger dans les jeux d’enfants lontan, pratiqués par tous les « marmailles » du début du siècle aux années 1970

Pratiquement tous les adultes de 50 ans et plus ont joué à la « croche » quand ils avaient entre 6 et 15 ans…

 On jouait à ce jeu –trait d’union entre judo et lutte- où aucun coup n’est permis à la Réunion

du début du XXe siècle aux années 1970. C’est un jeu typiquement réunionnais pratiqué par toutes les classes sociales et toutes les origines ethniques mais aussi de nombreux métis.

 On la pratiquait pendant la récréation ou à la sortie de l’école. Elle est devenue un sport à part entière qui cherche sa place parmi les grandes disciplines sportives, à côté du judo, de la lutte et du moringue.

 La transmission s’est faite de copain à copain mais jamais de père en fils car non aurait jamais imaginé défier son père.

 On y jouait de préférence sur des surface gazonnées, car la terre et le sable étaient peu indiqués, parfois sur des cartons étendus sur le sol ou une vieille bâche de camion.. plus rarement sur le macadam. On préférait des « dalons » de sa classe d’âge : « Quel âge ou n’en n’a ? », «  Ou tire ? (tu joues ?) «  Mi tire » (je joue)

 Avant la partie, on définissait les règles : « pas de morsures », « pas de coups » , « pas d’étranglements ». On ne saisissait jamais les vêtements pour pas risquer de les déchirer ou d’arracher des boutons ce qui aurait assuré des sévères réprimandes une fois arrivé à la maison.

 Le combat commençait debout, bras tendus mais finissait à terre. « On disait « la paix » ou « tire » quand on abandonnait le combat. Si le souffle était coupé, il était possible-comme en judo « de bat out main la terre »

 C’était un jeu entre camarades, n’ayant jamais pour but de faire mal, mais seulement de mesurer sa force à l’autre. Culotte courte, chemise dégraffée – pour éviter de casser les boutons-

P. L

Livre écrit par Frédéric RUBIO etJérome SANCHEZ sur une idée originale de Patrick BLANCA » « la Croche » : lutte traditionnelle réunionnaise est disponible auprès d’ »Azalées Editions » 1066 Chemin du Centre 97440 ST ANDRE au prix de 20€ (frais d’envoi inclus). Bien mentinner vos nom et adresse.

 

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Livre :  » SITARANE » de JULES BENARD

Livre : « SITARANE » de Jules BENARD

Quelle extraordinaire histoire vraie que celle-là : l’histoire de 3 comparses que tout sépare et qui décident d’unir leurs forces pour s’enrichir, manipulés qu’ils sont par un sorcier « pour le meilleur ou pour le pire »

 

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3 voleurs au mode opératoire teinté de sorcellerie…

Nous sommes au tout début du siècle dans le sud de l’île, du côté de « La Châtoire » : un engagé mozambicain, au demeurant très travailleur Simicoudza –Sitarane, bouvier de son état, croise le chemin d’un guérisseur-sorcier Pierre Elie CALENDRIN. Ces 2 là, ainsi qu’un 3e complice, Emmanuel FONTAINE vont attaquer des entrepôts isolés, revendant à bas prix le produit de leurs rapines. Le mode opératoire est pour le moins
extraordinaire : on endort les chiens en leur jetant un coq au zamal baigné dans le rhum
et les hommes en injectant dans les pièces du datura stramonium…

Qui se transforment en assassins.

Et un beau jour, c’est le drame : la maison que l’on croyait inoccupée ce jour-là, l’est par un jeune propriétaire à 2 pas de se marier : on le massacre avant de manger ses victuailles sur place, puis de le dévaliser. Une autre fois, c’est un instituteur et sa femme, enceinte qui subissent le même sort…

Leurs victimes leur apparaissent comme des fantômes…

Et puis, revers de situation, un beau jour alors qu’ils se préparaient à piller une boutique du côté de St Louis, les « apparitions » de leurs 3 victimes devant la devanture les tétanisent littéralement sur place. Ils connaissent alors la peur. Ce sera le début de l’escalade et de revers de fortune. Les erreurs s’accumuleront menant à leur arrestation.

De nombreuses zones d’ombre non élucidées encore aujourd’hui

De nombreuses zones d’ombre demeurent encore aujourd’hui dans cette affaire qui a tétanisé tout le sud de l’île : et d’abord les fameuses « apparitions » racontées de façon identique alors que les prévenus ne s’étaient pas concertés puisqu’isolés. Ensuite, une médium-voyante dyonisienne qui réussit à identifier et à décrire les coupables ainsi que leur repaire alors qu’elle ne les connaît pas. Enfin, une grâce présidentielle accordée au
« cerveau » de la bande, le sorcier manipulateur. Et beaucoup d’autres zones d’ombre…

Comment la revivre et l’approfondir ?

Vous serez passionnés par cette « affaire » que vous retrouverez largement développée
dans cet ouvrage passionnant. Vous pourrez aussi participer à la sortie culturelle « Histoire mystérieuse et Croyances populaires » (Sud) du psychosociologue et guide-conférencier Patrice LOUAISEL qui la relate avec force détails y ajoutant les multiples tribulations qu’il a lui-même vécues en allant sur leurs tombes-toujours vénérées- lors de ses sorties culturelles. (tel : 0262 58 02 50)

Livre disponible sur commande en adressant un chèque de 25€ et votre adresse précise aux Editions AZALEES 1066 Chemin du Centre 97440 ST ANDRE
Pour les sorties culturelles, joindre le guide Patrice LOUAISEL au 0262 58 02 50

VOILE : une loi qui pourrait « mettre le feu aux poudres » ?

A l’heure où les attentats redoublent en Irak et aux USA en représailles au ré-engagement américain en Irak, où la France à côté de l’U.E semble vouloir prêter main forte au président américain, voilà que Mr J.F COPE va proposer un décret de loi pour interdire la burqa en France

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la position du député

Mr J.F COPE estime que « la burqa s’attaque à la diginité des femmes, porte atteinte à leur identité, et les coupe de toute vie sociale« . Pour lui  » se masquer le visage ce n’est pas l’expression d’une liberté individuelle. C’est une négation de soi, de l’autre et de la vie en société »

le principe de liberté individuelle et de laïcité

En France, nous affirmons haut et fort notre droit à la différence, notre liberté de croyance et du libre exercice de nos coutumes. Nous sommes fiers de cette liberté individuelle par rapport au reste du monde. Beaucoup de jeunes femmes frôlent l’impudeur dans la rue, voire dans les collèges et lycées en dévoilant largement poitrine, ventre et fesses. D’autres exhibent ostensiblement de volumineuses croix pour affirmer leur appartenance religieuse. Leur en porte t’on grief ? Non, dans un pays où la liberté individuelle est reine, on respecte leur choix même si parfois on le désapprouve. Pourquoi en serait-il autrement pour les musulmanes dans un pays qui se prétend laïc et libre ? Celles-ci n’auraient-elles pas le droit de s’habiller comme elles le veulent dès lors que la pudeur est respectée. En quoi celà nous dérange t’il ?

Certains objecteront que ces femmes sont sous pression de leur communauté et ne sont pas vraiment libres de porter ou non le voile. Nous ne changerons malheureusement jamais les mentalités et les oppressions collectives. Si ces femmes sont dévoilées chez elles, elles « ne doivent pas susciter à l’extérieur la convoitise des regards masculins » selon le Coran… Le voile leur permet de sortir et de se méler à la foule. Interdire la burqa en France ne peut que générer pour certaines de ces femmes l’enfermement chez elles par leur familles et communautés les plus intégristes et les couper définitivement et totalement de toute vie sociale et culturelle. Et donc produire l’effet inverse de ce que nous recherchons… l’accès de ces femmes à un minimum de vie sociale.

une escalade en vue dans un pays qui se prétend tolérant

Que l’on soit favorable ou non, analysons les risques pour les pays européens : Après l’interdiction des minarets en Suisse, nous enfonçons le clou avec la burqa et le voile islamique. En effet, les intégristes de tout poil n’attendent que ce type de surenchère pour témoigner auprès de leur communauté notammnt en Europe d’une stigmatisation croissante de la communauté musulmane et reprendre des attentats dans nos pays dits libres. Déjà postés aux frontières de l’Europe (Algérie par ex avec « Al Quaïda ») voire au sein de celle-ci, (Angleterre notamment) ils n’attendent que ce type de provocation et d’escalade pour agir. Qu’il est dès lors facile pour un intégriste d’endoctriner des arabes en Europe en leur montrant qu’ils sont de plus en plus à l’écart de l’emploi, du logement et montrés du doigt jusque dans leur identité profonde et leurs coutumes ancestrales?

l’exemple de la Réunion

Il y a quelque temps était décidée l’interdiction en France de porter des signes ostentatoires à l’Ecole. A la Réunion, où se cotoient dans un respect mutuel une multitude de peuples venus du monde entier (Afrique, Europe, Madagascar, Chine et Inde notamment) chacun avait l’habitude de porter croix, poutou sur le front, voile partout sans que personne n’y fasse attention dans le respect de la différence de l’autre…

Lorsque cette loi est passée, de nombreux journalistes ont stigmatisé la communauté musulmane, la montrant du doigt, lui interdisant le droit à la différence, jugeant les jeunes femmes qui s’habillaient autrement. Du coup, alors qu’il n’ y avait jamais eu d’incidents précédemment, des jeunes filles agacées d’un collège du Sud et un peu plus tard d’un lycée du Nord ont décidé de venir en burqa dans leur établissement scolaire. Si elles se sont vues interdire-compte tenu de la loi- ce voile intégral par leurs professeurs et chefs d’établissement, leur famille est allée demander médiation au recteur d’académie. Celui-ci a finalement et intelligemment adopté une position de compromis en accordant le port du hijab (voile sur la tête dégageant le visage) à condition que le port du voile n’entraine pas le refus des cours de sciences naturelles par exemple…

Depuis, il n’ y a plus eu d’incidents à notre connaissance, mais ce type de loi pourrait-notamment en métropole où les relations inter-communautaires sont plus conflictuelles- mettre le feu aux poudres…

En conclusion

En conclusion, le choix d’un juste milieu entre tolérance et fermeté semble le bon. Ne prêtons pas la main aux intégristes qui n’attendent que ce type de loi pour faire monter la pression et respectons la liberté de chaque peuple dans un pays qui se fait fort de se montrer en modèle en la matière.

Shiva

l’anthropologue Jackie ASSAYAG,invité de la MCUR

 

l’anthropologue Jackie ASSAYAG est un spécialiste de l’Inde et de l’Asie du Sud.Il est venu donner une série de conférences sur « la mondialisation vue d’ailleurs ». Il a consacré de nombreuses recherches à l’Inde. Directeur de Recherches au CNRS et à l’EHSS, il est l’auteur de  » l’inde, désir de nation » et de « Leçons des ténèbres, violence, terreur, génocides »(Le Seuil 2008)

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son histoire

Jackie ASSAYAG, après avoir commencé ses travaux avec la majorité hindoue s’est interessé à la minorité musulmane. Il a observé la montée en puissance puis la prise de pouvoir du parti ultra-nationaliste BJP qui fermera les yeuxsur le massacre de plusieurs milliers de musulmans dans l’Etat du Gujrat-dont sont issus nos compatriotes musulmans de la Réunion-.Depuis, il cherche à comprendrecomment des gens qui sont voisins pouissent être associés aux pogroms.

rencontre avec les lycéens du « Verger » de Ste Marie

Préférant le terme « glocalisation » à celui de mondialisation,tere signifiant qu’on est toujours dans la singularitédes pratiques de son pays tout en s’adaptant à une culture qui n’est pas la sienne.

Il insiste sur le fait qu’on est toujours localement situé : ainsi de jeunes scientifiques indiens vivant aux USA et se révélant très modernes dans leur style de vie, recherchent-ils toujours à travers un journal spécialisé une épouse conforme aux critères traditionnels…

une question sur les castes

Jackie ASSAYAG rappelle à une question sur les castes, qu’en 1997, l’Inde a porté à sa tête un président de la République intouchable.Et dans l’Uttar Pradesh,une ministre en chef intouchable s’est alliée à des brahmanes, démontrant ainsi les efforts de la démocratie indienne depuis l’indépendance pour agglomérer des populations par aileurs très disparates.

Merci à Jackie ASSAYAG, de nous avoir fait l’honneur de venir à la Réunion, et à la MCUR qui l’a invité d’avoir la gentillesse de nous transmettre ses coordonnées pour qu’il continue de nous éclairer via ce site de ses connaissances.

Shiva

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