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« DEMAY LO KER » AVEC LE POETE JEAN-CLAUDE CARPANIN MARIMOUTOU
DEMAY LO KER AVEC LE POETE JEAN-CLAUDE CARPANIN MARIMOUTOU
Vous êtes invité à la soirée littéraire démay lo kèr qui aura lieu à la médiathèque François Mitterrand, le vendredi 14 mars, à partir de 18 h ; le débat, qui animé par Anne-Gaëlle Hoarau et Jean-François Sam long, sera suivi d’un cocktail.
Né en 1956 à La Réunion, Carpanin Marimoutou appartient à cette génération d’écrivains qui seront « happés » par l’Histoire, fait partie de ces poètes qui seront pris dans la tourmente des luttes de libération qui dans les années 60-70 secouent la scène politique internationale. De retour dans l’île en 1978, après près de six années passées en France, le poète, alors étudiant militant eu sein de l’OCMLR une organisation indépendantiste, se retrouve face à une société opprimée et déshumanisée, un monde soumis à la culture de l’Autre et économiquement sous-développé… (Marie-Josée Matiti-Picard)
La saline de la pointe au sel
A l’extrême Sud de la ville de Saint-Leu, se trouve la Pointe au Sel. Ce littoral déchiqueté battu par les vagues, semblable aux côtes de France fut nommée Pointe de Bretagne.
Déjà au début du XVIIIe siècle, de Feuilly marquait sur une carte de l’île : « ici se fait le sel ». Les habitants le récoltaient directement sur la falaise de basalte. En effet, l’eau de mer prisonnière des anfractuosités de la roche, s’évapore grâce à l’action du soleil et de la brise régulière à cet endroit. Par la suite, ils utilisaient les « zempones » des feuilles de palmiers. Ces parties de feuilles étaient idéales pour l’évaporation et surtout pour la récolte.
La Pointe de Bretagne est l’endroit idéal pour l’installation de salines. Toutes les conditions sont réunies pour une production importante. Fabriquer du sel professionnellement est une des idées de M. Dussac, usinier de Stella Matutina, sucrerie située sur la colline qui domine la Pointe.
Alors de 1942 à 1944, la saline de la Pointe de Sel est construite. En moellons et pierres de taille sur 2 hectares, 23 bassins suivent le relief pentu. Une arrivée d’eau de mer, une exposition en plein soleil et un petit vent sec suffisent pour produire un sel de bonne qualité.Alors, l’eau pompée directement à la mer, est versée dans le bassin le plus haut où elle stagne puis s’échappe lentement dans le bassin inférieur, où elle s’étale encore avant de s’écouler dans le bassin situé plus bas et ainsi de suite jusqu’en bas et vers les derniers bassins où le sel fait son apparition. Des « sauniers se relaient pour recueillir le sel, surveiller le déversoir, entretenir les bassins, en particulier celui qu’on appelle « la nourrice » juste avant les cristallisoirs qui donneront, suivant le temps d’attente, sel fin, gros sel ou fleur de sel. » Le sel de surface, appelé aussi fleur de sel, autrefois réservé aux sauniers est devenu un produit de choix.
L’architecture du bâtiment où le sel continuait à sécher, épouse le paysage sans gêner le séchage et la cristallisation. Aujourd’hui il abrite le Musée du sel où toute la démarche de la fabrication du sel est décrite. Dans cette structure couverte, les murs et les pierres de taille au sol préservés, sont encore visibles.
Tableau SVT Huile sur toile
Les salines de la Pointe au Sel, très productives pendant la seconde guerre mondiale, ont fourni 250 tonnes. Puis la production a chuté jusqu’à la fermeture de la structure en 1972, reprise par un paludier de Guérande de 1995 à 2001, elle est aujourd’hui gérée par le muséum d’Histoire Naturelle.
Samedi 7 Février 2009 – 08:05
Sabine Thirel
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L’oratoire Notre Dame et le mystère St Expédit
L’oratoire Notre Dame et le mystère Saint Expédit
Situé en hauteur dans un creux naturel formé dans la falaise, le long de la R.N. 2, l’oratoire Notre Dame de Lourdes a eu comme maître d’œuvre, le père Dobenberger arrivé à Sainte-Anne en 1921. De nombreuses autres statues sont posées à l’avant et à l’arrière de cet oratoire. Ainsi, le Christ, la Vierge Marie et Saint Expédit cohabitent.
Sa construction fait suite à l’histoire qui s’est déroulée à cet endroit lors du cyclone de 1862. En effet, un énorme raz-de-marée s’est jeté sur la côte, balayant tout sur son passage. Les habitants de Saint-François, la petite bourgade située entre Saint-Benoît et Sainte-Anne, avaient trouvé refuge dans l’excavation surélevée. La mer ne les a pas atteints, ils ont été sauvés. Il faut noter que le même phénomène s’est produit un siècle plus tard, en 1962 avec le cyclone Jenny, qui à son tour, balaye le petit village situé en bord de mer. Cette fois 12 personnes périssent et le village est rasé par l’énorme vague. Comme à chaque fois où il se passe un évènement exceptionnel, les croyants de la Réunion sont venus prier à cet endroit. Le Père Daubenberger arrivé à Sainte-Anne en 1921 (Cf. Église de Sainte-Anne – Chef d’œuvre architectural) y établit un oratoire qui est fait de lave, de moellon, de pierre de taille et de béton et décoré de sculptures.
Arrière oratoire Notre Dame de Lourdes
Initialement construit en l’honneur de la Vierge et du Christ, cet édifice abrite aujourd’hui, un autre personnage : Saint Expédit qui est aussi très sollicité dans l’île. L’histoire de ce saint est incertaine,
L’histoire de Savannah St Paul
Les premiers habitants de l’île se sont installés autour de l’étang Saint-Paul au pied de la montagne qui surplombe la ville. La savane aride s’étendait du « bout de l’Etang » jusqu’à la rivière des Galets. Cet espace était appelé « Parc à Jacques » du nom de son premier concessionnaire : Jacques Fontaine.
Usine Defaud – Grand Pourpier-
Au XVIIIe siècle l’île Bourbon est le grenier des Mascareignes, la plaine de Savannah est recouverte de rizières et de vivres. Ce n’est qu’après la livraison, du canal Lemarchand en 1829, dont la construction a duré 15 ans, que les terres arides se transforment en champs de cannes. Ce canal alimente la plaine Chabrier jusqu’en 1976. C’est à partir de là que les usines du Piton, du Grand-Pourpier et du Bout de l’Etang (Savanna) ont été construites. La production de sucre est acheminée vers les quatre Marines nouvellement construites dans la baie de Saint-Paul.
En effet, Olive Lemarchand achète le domaine à Lacaille au début du XIXe siècle qu’il nomme : Domaine Sucrier de Savanna et installe la première usine en 1820. Des ruines noircies, en pierres de taille et moellons, surmontées d’une cheminée rognée par le temps se trouvent à La Perrière sur le Chemin du Tour des Roches(image 2). Ces ruines correspondent-t-elles à cette première usine ?
A cette époque, la main d’œuvre repose essentiellement sur l’esclavage.
Usine de Savanna
D’ailleurs l’Abbé Macquet, curé de la paroisse de Saint-Paul de 1844 à 1860, écrit : « La messe terminée (…) un grand rassemblement se forme à la porte de l’église : j’entends des soupirs et des gémissements poussés par une famille d’esclaves que l’on va vendre (…) Il fallait entendre leurs supplications pour déterminer les (riches colons) à les acheter tous ensembles (…) A un signal donné, ils se dépouillent de leurs pauvres vêtements : on les fait monter sur les tables ; on les examine comme des bêtes, pour s’assurer s’ils ont bon pied bon œil ; et cette révision se fait devant la foule assemblée. Puis vient la mise à prix (…) C’est un honnête et riche colon qui fait une offre pour le groupe entier : la foule applaudit, la vente est conclue. » (cf.A.Miranville)
La Grande Maison
Lors de l’Abolition de l’esclavage en 1848, les affranchis à majorité indienne, s’installent aux alentours des villes et des sucreries.
La Société du Domaine de Savanna constituée en 1876, passe aux mains de La Hogue puis à celles d’Eléonore Hoareau-La Source. En 1897, les héritiers Hoareau-La source propriétaires de l’Etablissement et des terres environnantes, créent la Société Anonyme Agricole et Industrielle de Savanna. Comme toutes les propriétés de l’époque, les habitants du domaine vivent en autonomie. La nourriture et les vivres sont produits sur la propriété. Ce qui évite de dépendre des autres et surtout des navires peu nombreux.
En 1902, Savanna emploie 151 engagés, soit 45 Malgaches, 43 Indiens, 32 Africains et 31 chinois.
Habitation des engagés-
Longère Rachetée en 1916 par la société Anatole Hugot et Charles Maureau, la propriété passe aux mains de Frédéric de Villèle et Adrien Lagourgue. Enfin, en 1948 Savanna rejoint La Mare, l’Eperon, Stella et Grands-Bois pour former les Sucreries de Bourbon dont le PDG est Emile Hugot.
La Grande Maison située derrière l’usine appelée aussi Château ou Maison Blanche est un édifice du XVIIIe siècle. Elle abritait le propriétaire puis le directeur de l’usine jusqu’en 1935. Par la suite elle a servi de dépôt de sucre. Très sobre, elle se dresse face à l’étang situé à quelques centaines de mètres par une allée de cocotiers. Cette maison de maître à un étage, a aussi servi de lazaret, c’est-à-dire de lieu d’isolement pour les nouveaux arrivants espérant ainsi éviter la propagation des maladie dont ils seraient porteurs, mais il sert aussi de lieu de soins.
Savanna-Photo Brice Basson-
Témoins architecturaux et mécaniques de l’industrie sucrière de La Réunion Lorsque le directeur habite dans la Grande Maison située face à l’Etang, les techniciens et employés sont logés autour de l’usine. Les engagés vivent sur le chemin du Tour des Roches au lieu dit Jardin La Perrière. Des bidonvilles se sont montés le long de la longue Allée des Palmiers, à l’entrée de l’habitation, dans le quartier Bonaparte. C’est là, derrière les épaisses haies de bois de lait que s’installent les manœuvres, les travailleurs occasionnels. Les journaliers en fin de contrat rejoignent également l’endroit.
Une première distillerie est créée dans les années 1870.
Savanna – Réserve de Sucre
Les petites usines de l’Ouest fusionnent entre elles. Celle de Bellemène est la première à fermer en 1904 ; précédant Petit Bernica de 4 ans à peine. L’usine de Villèle arrête de produire en 1920 et l’Eperon en 1935. Vue Belle et Savanna brassent la totalité des cannes du territoire Ouest. Alexis Miranville apporte les précisions suivantes : « Le rhum produit à Savanna et à Vue Belle était vendu en gros en ville de Saint-Paul. Le dépôt de rhum se trouvait dans les bureaux des Contributions Indirectes. L’employé de ce service prélevait ainsi, à la source, toutes les taxes dues. Ce dépôt fut supprimé au début des années 1970. »
A partir de 1970, Savanna broie l’ensemble des cannes de l’ouest. Alors que la centralisation est lancée depuis presque qu’un siècle, en 1982 la distillerie de Savanna se dote d’un équipement performant dans le but de fabriquer du rhum léger destiné à l’exportation. « Cette acquisition a été, pour Distillerie de Savanna, le fait générateur du développement de sa technologie rhumière, qui a multiplié, à partir de cette année là, la diversification et la qualité de ses productions. » En 1992, la distillerie est transférée à Bois-Rouge, Saint-André, concentration oblige.
Henri Odile, septuagénaire, rencontré sur le chemin du canal Lemarchand raconte volontiers, avec nostalgie, avoir travaillé avec M. Roger à Savanna. Il était « manœuvre-chaudière » jusqu’en 1985 date de sa retraite et de la dernière campagne sucrière de l’usine.
Le domaine de Savanna s’est adapté à sa population de plus en plus nombreuse et diversifiée, installant des lieux de culte, un temple indien dans la cour de l’usine transféré à l’Allée des Palmiers et une église sur le chemin départemental. Une boutique « chinois » s’installe aussi face à la balance.
Balance sur la plateforme.
L’usine de Savanna ferme ses portes en 1986. Son dernier directeur Roger Thirel, qui a succédé à son père Jules Thirel 30 ans plus tôt, rejoint l’usine de Grands Bois, dernier bastion des Sucreries de Bourbon devenue Industrielle Sucrière de Bourbon. Une grande partie du personnel y est également déplacée.
Aujourd’hui, Savanna se transforme en zone commerciale et regroupe de nombreuses grandes enseignes.
Sabine THIREL
Sources :
Saint-Paul, Histoire et mutations d’une petite ville coloniale. Alexis Miranville-L’Harmattan-2001-
Le Lazaret de la Grande-Chaloupe – M.Marimoutou-Oberlé
Distillerie de Savanna
L’Abbé Macquet, Six années à l’Ile Bourbon, Editions Cattier, 1993
Témoins architecturaux et mécaniques de l’industrie sucrière de La Réunion- Amicale du personnel de la culture à La Réunion
Le 28 Février 1962 : le cyclone « Jenny »
Le 28 février 1962, cyclone Jenny
L’île de la Réunion s’est trouvée à plusieurs reprises sous l’effet de cyclones de grande force. Au XXe siècle, les « gramounes » se souviennent de ceux de 1932 et 1948. Le 28 février 1962, un nouveau cyclone frappe l’île. Le cyclone Jenny se déplace à une vitesse de 35 km/h avec des vents dépassant 250 km/h et rafales de 280 km/h. En deux heures, il dévaste entièrement l’île.
l’église de Champborne décapitée par le cyclone Jenny
Vestiges de l’église Saint-Nicolas de Champ-Borne L’église paroissiale Saint-Nicolas de Champ Borne, située en bord de mer, est créée le 11 janvier 1835, par Mgr Desprez, évêque de Saint-Denis. Elle est indépendante de la paroisse de St André même si elle est située dans la même commune.. L’église de Champ Borne, les paillottes et les petites cases voisines, sont balayées par le raz-de-marée survenu lors du cyclone Jenny en 1962.
L’endroit, rongé par les vagues, ne présente plus que les murs d’enceinte et le chœur de l’église en ruine, et un cimetière diminué de plus de la moitié de sa surface initiale. Malgré les efforts de remblais, l’église a été abandonnée depuis cette date. Le petit village et une nouvelle église ont été reconstruits en « dur », à peine plus haut, de l’autre coté de l’ancienne route royale datant de 1755 qui serpente le long du littoral de Champ Borne. L’architecture des nouvelles habitations se veut moderne et variée, entourée d’une végétation luxuriante tout en gardant des petites touches locales.
Vestiges de l’église de Champ-Borne Cyclone Jenny, le phénomène
Lorsque le cyclone « Jenny », se forme vers Diego Garcia le 25 février 1962, personne ne peut s’imaginer que trois jours plus tard, il s’abattrait sur La Réunion. Dans l’océan Indien, les rares postes d’observation ne relèvent pas encore la position et l’importance des cyclones. Le 27, la dépression Jenny, devenue cyclone intense de faible diamètre, frôle Rodrigues mais descends droit sur Maurice et La Réunion. Le cyclone se déplace à 35 km/h, ce qui est une vitesse exceptionnelle. Quand l’île Maurice est placée en alerte à 4 heures du matin, à la Réunion rien n’est encore signalé.
Lorsque le 28 février 1962 à 7h30, la RTF diffuse le bulletin météo, il est déjà trop tard. Les Réunionnais sont partis au travail. Les pêcheurs sont en mer. Une chance que les écoles soient encore fermées, la rentrée est fixée au 1er mars.
Vestiges de l’église de Champ-Borne Dans les cas de tempête, le « vieux Créole » a l’habitude de regarder le ciel ou la mer, mais là, aucun des signes habituels n’a été aperçu. Dans la mer, pas de rouleau qui frappe la côte violemment, pas de vent chaud irrégulier ; pas de halo autour de la lune ou du soleil pendant ces derniers jours ; pas de ciel flamboyant non plus au lever et au coucher du soleil. Personne n’a remarqué si la veille les animaux se terraient et restaient silencieux ou si l’air était chaud et lourd. Le calme avant la tempête n’a pas eu lieu dans le cas du Cyclone Jenny.
A 10 heures, le ciel est bleu et la mer calme, Jenny est pourtant à une centaine kilomètres. A 10h30, un nouveau bulletin de la RTF annonce le passage du cyclone sur La Réunion en milieu d’après-midi. Au troisième bulletin d’alerte météo de 11h20, le vent souffle en rafales sur l’île. Ce bulletin annonce le passage de Jenny en début d’après-midi. A cette époque, seule la radio peut donner des informations rapides à la population.
Cascade Niagara après le mauvais temps Entre 12h30 et 12h50, le cyclone s’abat véritablement sur l’île. Jenny qui se compose de plus de vents que de pluie, emporte tout sur son passage. Alertée trop tardivement, la population n’a pas eu le temps de se protéger. Elle se trouve prise au dépourvu dans la tempête.
Soudain, le vent se renforce brusquement. Les rafales montent jusqu’à 280 km/h. Rapidement le centre météorologique et les instruments de mesure sont détruits. Cependant, le minimum de pression atmosphérique relevé à Gillot est de neuf cent cinquante quatre millibars. Lorsqu’à 13h30, le temps se calme ce n’est que le passage de l’œil du cyclone. Un instant plus tard, les vents contraires soufflent de nouveau. Le météore traverse l’île en moins de 2 heures s’éloignant aussi vite qu’il est venu.
photo prise sur la route de la Montagne, 28 février 1962 – le mémorial de la Réunion. Bilan est très lourd. La région Est, est particulièrement dévastée, surtout le long de la côte où une énorme vague de fond a tout balayé sur son passage. On relève 37 morts et 150 blessés, disparus en mer, retrouvés sous les décombres de leurs maisons ou emportés par le raz-de-marée. L’énorme vague a emporté le toit de l’église de Champ Borne et englouti le village des « Galets » situé entre Sainte-Anne et St-Benoit. Dans l’île, plus de 4000 maisons qui en 1962 étaient vétustes et modestes sont détruites. Ainsi, 13000 personnes se retrouvent sans abri. Même si les pluies n’ont pas été très fortes, les radiers sont submergés et de nombreux ponts en bois sont emportés. Le vent, pour sa part, a fait de terribles ravages, surtout de Saint-Benoît à Saint-Paul. Contrairement au réseau routier sur lequel des véhicules ont été renversés, le réseau ferroviaire a souffert. Les locomotives et des wagons ont été renversés. ..
Cyclone à Saint-Paul – Lithographie de Roussin Le pylône métallique du Barachois, antenne de la radio s’est effondré, plus aucune émission radio n’est possible. Lorsqu’ils ne sont pas déracinés, les arbres sont brisés et effeuillés. Dans l’intérieur des terres, les plantations ont été gravement touchées. Même la canne, supposée résistante est dévastée. L’ensemble des cultures vivrières, maraîchères et fruitières, est perdu.
Jenny vient à peine de passer que les polémiques enflent entre le préfet Perreau-Pradier et le chef du service météorologique mais aussi, la presse d’opposition, cherchant un responsable, va accuser les pouvoirs publics d’avoir tarder à déclencher l’alerte.
Sabine THIREL
Sources:
Mémorial de La Réunion – Henri Maurin – Jacques Lentge- TOME VI- P. 480-488-
Dictionnaire illustré de la Réunion
Le père Daubenberger et l’oratoire Ste Anne
Situé en hauteur dans un creux naturel formé dans la falaise, le long de la R.N. 2, l’oratoire Notre Dame de Lourdes a eu comme maître d’œuvre, le père Dobenberger arrivé à Sainte-Anne en 1921. De nombreuses autres statues sont posées à l’avant et à l’arrière de cet oratoire. Ainsi, le Christ, la Vierge Marie et Saint Expédit cohabitent.
oratoire Notre Dame de Lourdes Ste Anne Sa construction fait suite à l’histoire qui s’est déroulée à cet endroit lors du cyclone de 1862. En effet, un énorme raz-de-marée s’est jeté sur la côte, balayant tout sur son passage. Les habitants de Saint-François, la petite bourgade située entre Saint-Benoît et Sainte-Anne, avaient trouvé refuge dans l’excavation surélevée. La mer ne les a pas atteints, ils ont été sauvés. Il faut noter que le même phénomène s’est produit un siècle plus tard, en 1962 avec le cyclone Jenny, qui à son tour, balaye le petit village situé en bord de mer. Cette fois 12 personnes périssent et le village est rasé par l’énorme vague. Comme à chaque fois où il se passe un évènement exceptionnel, les croyants de la Réunion sont venus prier à cet endroit. Le Père Daubenberger arrivé à Sainte-Anne en 1921 (Cf. Église de Sainte-Anne – Chef d’œuvre architectural) y établit un oratoire qui est fait de lave, de moellon, de pierre de taille et de béton et décoré de sculptures.
Arrière oratoire Notre Dame de Lourdes Initialement construit en l’honneur de la Vierge et du Christ, cet édifice abrite aujourd’hui, un autre personnage : Saint Expédit qui est aussi très sollicité dans l’île. L’histoire de ce saint est incertaine, plusieurs thèses sont avancées. Même l’Eglise se pose des questions sur son authenticité. D’après la légende, ce personnage était un chef romain exerçant en Arménie. En l’an 303 du calendrier romain, il se convertit à la religion chrétienne mais Dioclétien, empereur de Byzance le fait exécuter.
Niche Rond Point de Pierrefonds Selon une autre version,Saint Expédit aurait été inventé par des religieuses qui auraient reçu un colis venant de Rome. Ce paquet contenait des statuettes de soldat romain sans qu’il n’y ait nulle part, le nom de celui qui était représenté. Sur l’emballage, il était seulement mentionné « in expedito ». D’après une autre version encore, lors d’une épidémie une réunionnaise se trouve retenue en France sans possibilité de rentrer dans son île. Elle prie Saint Expédit lui demandant de dénouer sa situation rapidement. Ses prières sont exhaussées, elle embarque à Marseille. Arrivée à Saint-Denis, sa ferveur pour Saint Expédit lui donne la force de persuasion pour qu’on accepte une statue de ce saint dans l’église de la Délivrance.
Oratoire à Saint Expédit Plaine des Cafres Saint Expédit n’a jamais été canonisé par l’Eglise catholique. Son nom est supprimé du martyrologue et ses représentations sont interdites dans les églises par le Pape Pie XI en 1906. Sa statue est accueillie dans les années 1920/1930 à la Réunion et prend une place considérable dans la religion populaire réunionnaise. D’ailleurs dans l’île, les autorités religieuses n’ont pas prohibé son culte. Sa fête est célébrée le 19 avril, sans qu’on en fasse grand cas. On le retrouve dans de nombreuses chapelles et petites grottes. Il est également dans l’église de la Délivrance. Il a encore une stèle entre le Col de Bellevue et le 27ème km à la Plaine des Cafres. Il est situé à 1800 mètres d’altitude surplombant toutes les zones habitées de La Réunion. Ces petits autels à peine capables de contenir une statuette fleurissent le long des routes. Ils sont presque toujours fraichement fleuris et souvent les nombreuses bougies sont allumées.
niche de Saint Expédit De couleur rouge, couleur de sang ou de pratique macabre, ils se remarquent aussi par les nombreux exvotos et les remerciements qui l’entourent. Ce qui est surprenant, c’est que la population se l’approprie le faisant cohabiter avec des icones catholiques. Ainsi, cette croyance est réalisée d’un syncrétisme religieux mélangeant aux rites catholiques ceux venus de Madagascar ou d’Inde. Les croyants fréquentent ces lieux dans la plus grande discrétion. Ils ont recours à Saint Expédit lorsque qu’ils se trouvent face à des problèmes qui s’étalent dans le temps. Il semble être le saint patron des écoliers, des hommes d’affaires et des candidats au permis de conduire. Quels sont les pouvoirs de ce saint ? Dernier recours, St Expédit apparait comme un sauveur énergique et efficace est prié pour des causes délicates parfois inavouables : problème affectif, bataille familiale ou de voisinage, dispute, travail, argent.… Il demande une compensation. Cependant, il est très exigeant sur le respect des promesses faites à son encontre et requiert qu’elles soient totalement respectés.
Saint Expédit/ Le Patrimoine des Communes de France – Coll. Le Flohic – 2000 – p.163, donne une explication un peu plus complète : « Bien que St Expédit ait été retiré du calendrier liturgique puisque son existence n’est pas avérée, il demeure vénéré dans l’ile. De nombreuses niches dédiées à ce saint jalonnent les routes et aussi les jardins des particuliers car, selon la croyance, Saint Expédit est également considéré comme protecteur contre les maléfices et les voleurs. L’usage est d’allumer une bougie dès 18 heures afin de signaler à ceux qui voudraient entrer la présence du saint. C’est en général le vendredi qu’Expédit est prié, dans un rituel au cours duquel camphre et bougies sont brûlés. Brûler du camphre dans une cérémonie religieuse est un rite indou, ce qui s’explique également par le fait de Saint Expédit a été assimilé à Karl, Mardévirin ou encore Salespédy. Son culte est par ailleurs souvent empreint de sorcellerie ». Ces divinités indiennes symbolisent la richesse et la force.
Saint-Expédit est montré en jeune soldat romain debout ayant à la main gauche la palme du martyre; dans l’autre main il présente une croix où est inscrite « hodie » (aujourd’hui). Sous son pied droit il retient un corbeau qui dit « cras » (demain).
Sources : Recherches de Prosper Eve parues en 1977 et de Christian Barat
Philippe Reignier Intervention au Colloque de l’ADFOI : Institutions et cultures. Les enjeux d’une rencontre », samedi 9 juin 2001 (chez L’Harmattan).
EVE P., 1985, « Le culte voué à Saint-Expédit », in « La religion populaire à La Réunion », tome 2, Université de La Réunion, ILA, pp. 36-43 « culte voué à ST Expédit, culte assez discret, est lui aussi validé. Son flux s’exerce pratiquement dans toute l’île. »
Sabine THIREL
L’église de Ste Anne : construite par ses paroissiens…
L’église de Sainte-Anne apparait au détour d’une route longeant le bord de mer de la côte Est. Le monument de style baroque est surprenant et inattendu à cet endroit verdoyant. La visite de cette église est un voyage dans le temps, un échange singulier entre l’art et la religion.
En 1856, la commune achète un terrain à Armand Arthur. En 1857, la paroisse est érigée grâce à Mgr Desprez et l’abbé Cornet. L’église se construit pendant 6 ans (livrée en 1863), sur les mêmes bases que celles de toutes les églises de la colonie.
Elle évoluera à partir de l’arrivée du Père Georges Daubenberger (père Daubin). Ce fils d’architecte, est nommé missionnaire en Afrique où il construit églises, léproseries et écoles.
Dès son arrivée en 1921 à Sainte-Anne, il modifie la petite église. Il en décore la façade, installe le clocher à l’avant et bâtit une petite chapelle sur l’aile droite en l’honneur de Sainte- Thérèse qui sera canonisée en 1925. Le résultat est particulier.
L’église de Sainte-Anne s’est muée en église de style Baroque ornée de moulures, de statues et de gargouilles en ciment.
Inspirés par des ornements de catalogues religieux et des églises de France et d’Europe, les motifs dessinés et réalisés par le curé lui-même sont sculptés au couteau, moulés et peints. La transformation du bâtiment se fera avec l’aide de la congrégation des Filles de Marie, des enfants du catéchisme, de bénévoles et d’un maçon. Les travaux de moulage, d’assemblage et de peinture sont réalisés dans les bâtiments de l’école des filles voisine (actuel Office du Tourisme de Saint-Benoît). Le maçon se charge de coller les motifs têtes d’angelots, feuilles de vignes, coquilles, fleurs et épis de blés regroupés par 4 ou 5 sur le ciment de la façade.
Chapelle Sainte-Thérèse A l’intérieur l’église est modeste. Un autel de dorures et de marbre fait face à la nef. De chaque côté des scènes religieuses entourées de guirlandes d’innombrables roses moulées et peintes sont représentées.
Dans la chapelle Sainte-Thérèse, les couleurs sont vives sous la voute couleur de ciel bleu. Une mappemonde montre La Réunion alors qu’une autre représente le Monde. Une autre encore, plus petite posée aux pieds de la Sainte, montre les départements français. La maquette de la Basilique de Sainte-Thérèse de Lisieux fait face à un reliquaire.
A l’extérieur, cette petite chapelle qui présente une succession de fenêtres en arcade se termine par une tourelle surmontée d’un lanternon rappelant le style de l’ensemble du monument.
Extérieur de la chapelle Sainte-Thérèse Le père Daubenberger meurt 25 ans après son arrivée à Sainte-Anne. Selon ses dernières volontés, il est enterré dans l’église auprès de l’abbé Cornet.
Depuis 1982, le clocher, la façade et la chapelle Sainte-Thérèse sont classés aux Monuments Historiques.
Les barrières posées à l’avant sous le clocher sont supposées protéger les gens des chutes intempestives de motifs de pierres et de morceaux de béton. D’ailleurs chacun peut constater qu’une des colonnes de la façade est déjà réduite de moitié.
une des colonnes de la façade est déjà réduite de moitié La scène du mariage entre Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans le film » La Sirène du Mississippi » de François Truffaut a été tourné dans ce monument en 1969.
La Sirène du Mississippi : Réalisation : François Truffaut Auteurs et scénaristes : Cornell Woolrich et François Truffaut (dialogues) avec : Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Nelly Borgeaud, Martine Ferrière, Marcel Berbert, Yves Drouhet, Michel Bouquet et Roland Thenot.
Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo) directeur d’une fabrique de cigarettes à La Réunion, répond à une petite annonce de Julie Roussel. Leurs seuls échanges sont épistolaires et il n’a recu qu’une photo d’elle lui permettant de la reconnaître. Mais, lorsque Julie Roussel (Catherine Deneuve) arrive dans l’île, elle n’a aucune ressemblance avec le portrait. Comme explication, elle dit lui avoir envoyé une photo d’une autre personne pour qu’il ne l’épouse pas pour sa beauté. Le mariage a lieu avec cette inconnue dans l’église de Sainte-Anne. Peu de temps après, elle s’enfuie avec sa fortune…
Le film a été inspiré d’un roman noir de l’Américain William Irish, auteur du roman sous le pseudonyme de Cornell Woolrish qui a également assuré le scénario de La Sirène du Mississipi aux côtés de François Truffaut. Cependant, à sa sortie, ce film de deux heures n’a pas le succès attendu.
Sabine THIREL
Sources :
Du battant de lames au sommet des montagnes – Catherine Lavaux
Carnet de route – Saint-Benoît et vous… Doc. Office du tourisme de Saint-Benoît
Patrimoine des Communes de France – Coll. Le Flohic –
http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/2268/La-Sirene-du-Mississippi.html
un espace méconnu : la maison VALLIAMEE
C’est à ST ANDRE de la REUNION, que se situe un espace méconnu : la maison VALLIAMEE[/color]
Implantée sur 7 Ha de terrain, nous avons à faire à une maison de 3 étages composée de 24 pièces. Construite entièrement en bois de tamarin en 1925 par le docteur Paul MARTIN, elle resta occupée par ce dernier jusqu’en 1955.
Maison typiquement créole ouverte sur 3 vérandas, elle donne accès au chemin par 2 allées : une allée « pour les riches » bordée de palmiers pemettant à ces derniers d’entrer à l’intérieur dans le salon, mais aussi une allée latérale bordée de bosquets « pour les pauvres et la population de ST ANDRE en visite », qui elle, devait s’arrèter à la véranda couverte.
De chaque côté une petite varangue, en fonction du vent, une pour le petit déjeuner du matin, l’autre pour le goûter de l’après-midi. Plus loin, une salle-bibliothèque réservée aux enfants, composée de meubles indiens. Un peu plusavant une grande salle à manger avec accès à un godon (pièce pour entreposer les vivres) et à une cuisine extérieure pour faire le manger au feu de bois et éviter de mettre le feu à la maison.
On pourrait parler de « »case métisse » vue la diversité d’origine des matériaux qui la composent : lespoutres viennent d’Italie, la façade -avant présente une architecture à l’anglaise, le carrelage vient d’Espagne, le vitrage de Métropole, enfin le parquet est entièrement en bois de natte.
Catholique, le Dr Paul MARTIN, semble s’être interessé à la culture indienne en décorant de 13 soleils sa salle à manger.
la bibliothèque indienne des enfants
Le Docteur Paul MARTIN-vu la taille de sa maison (24 pièces) n’occupait que le bas, avant qu’elle ne soit revendue à son décès à la famille VALLIAMEE, d’origine indienne, qui lui laissera le nom- qui la gardera jusqu’en 1981. Ceux-ci plus nombreux occuperont le bas mais aussi 2 des 3 étages. Mise en vente, elle sera rachetée par la commune de ST ANDRE, avant d’être classée en 1982 « monument historique ». Après rénovation, elle deviendra le site de l’office du tourisme de la ville en 2005.
Cette très belle maison de maître créole peut se visiter.
[color=blue] A l’occasion du DIPAVALI[/color]
Le DIPAVALI a été l’occasion d’utiliser ce site comme « atelier de cuisine/patisserie ». Ainsi Mr Alix PARVEDY a t’il en cette occasion donné des cours de cuisine (10€/2 heures sur réservation) : bryani légumes, vindaye de thon, cabri massalé. Les boissons, typiquement indiennes nesont pas oubliées (Lassi mangue, banane, fraise… et aluda ) Réservations au 0262 46 91 63
La cour gazonnée a permis des démonstrations de Kathakali (Mardi),mais aussi d’arts martiaux indiens(Mercredi). et de massage ayurvédique (dimanche)
[color=green]Patrice LOUAISEL[/color]
Le « car courant d’air » : il y a 50 ans déjà..
LES CARS COURANT D’AIR : il y a 50 ANS DEJA…
C’est dans les années 1920-et pour 40 ans- qu’apparut le premier « car courant d’air » avec Emile CARPIN MARIMOUTOU. Il ne proposait que 12 places, alors on s’entassait sur les marche-pieds, voire sur le toit avec provisions et animaux ou cheveux au vent, agrippés aux banquettes. Avec le temps, ils vont s’agrandir et accueillir de 25 à 40 personnes et foncer jusqu’à 100 kms/h…
Ouverts à tous vents sur les côtés, une simple barre sur la gauche empêchait les passagers de sortir côté route, tandis qu’un marche-pied –où se cramponnait le contrôleur- leur permettait de monter du côté droit. L’important était bien-sûr d’éviter l’essieu arrière. Quand il pleuvait, on rabattait les bâches latérales, et seul le pare- brise du conducteur permettait d’entrevoir quelque chose. Il n’était pas rare à l’époque où les radiers n’existaient pas- que les passagers soient obligés de descendre du car pour le pousser ou d’attendre l’aide de bœufs réquisitionnés pour l’occasion.
un des derniers « car courant d’air » remisé derrière l’usine de Stella
C’est que du train qui roulait en littoral, il fallait rejoindre les hauts, et aller par exemple de ST DENIS à HELL BOURG, aux Plaines ou du littoral à CILAOS et voyage retour. On partait alors des hauts vers 4H du matin afin d’acheminer le courrier avant le départ du train (6H) et là c’était toute une équipée…car non seulement les chauffeurs de cars des compagnies concurrentes faisaient la course entre eux-encouragés par les jeunes passagers- mais les routes étaient étroites et sinueuses. Ces joute routières élevaient les vainqueurs au rang de véritables stars. Augustin MARIMOUTOU était l’une d’entre elles. Bien souvent dans les virages, quelques passagers descendaient pour mettre des cales, évitant ainsi au car de glisser dans le précipice. Les arrêts de bus n’existaient pas et les clients se positionnaient en fonction des aléas de la route. Les voyages ne manquaient pas d’être pittoresques : on se serrait les uns contre les autres pour laisser la place au dernier venu, tentes et soubiques coïncés entre les pieds et on gardait sa bonne humeur. Le prix du trajet se payait en cours de route, sans ticket.
Mais « mounoir ! quand la pluie y donnait paquet, personne y causait plus »
Les premiers cars courant d’air furent livrés par le constructeur américain Studebaker et étaient équipés d’un essieu, du moteur et des roues. A charge aux carrossiers locaux de faire le reste : un toit, des banquettes en bois ou couvertes de mousse et c’est tout. Ils seront par la suite remplacés par les « Citroën »( chassis camion T23 ou T 45) et les « Berliet ». Ces mécaniques robustes se contenteront généralement d’un carburant local à base d’alcool de canne et d’essence.
celui de « la grande chaloupe » abandonné lui aussi…
Ces cars étaient tous baptisés : « la belle créole », « le chevron d’amour », le « surcouf »
Etc…Comme il n’ y avait pas d’horaires et en attendant qu’il se remplisse, il n’était pas rare
que le chauffeur parte boire « un dernier coup’d sec » avec un des passagers ou que ceux-ci ne décident de partir qu’une fois les libations terminées…
NB Si vous avez connu cette époque, merci de réagir à cet article et de nous donner votre témoignage…
1e et 2e photo site mi-aime-a-ou.com
P.L
Livre : » SITARANE » de JULES BENARD
Livre : « SITARANE » de Jules BENARD
Quelle extraordinaire histoire vraie que celle-là : l’histoire de 3 comparses que tout sépare et qui décident d’unir leurs forces pour s’enrichir, manipulés qu’ils sont par un sorcier « pour le meilleur ou pour le pire »
3 voleurs au mode opératoire teinté de sorcellerie…
Nous sommes au tout début du siècle dans le sud de l’île, du côté de « La Châtoire » : un engagé mozambicain, au demeurant très travailleur Simicoudza –Sitarane, bouvier de son état, croise le chemin d’un guérisseur-sorcier Pierre Elie CALENDRIN. Ces 2 là, ainsi qu’un 3e complice, Emmanuel FONTAINE vont attaquer des entrepôts isolés, revendant à bas prix le produit de leurs rapines. Le mode opératoire est pour le moins
extraordinaire : on endort les chiens en leur jetant un coq au zamal baigné dans le rhum
et les hommes en injectant dans les pièces du datura stramonium…
Qui se transforment en assassins.
Et un beau jour, c’est le drame : la maison que l’on croyait inoccupée ce jour-là, l’est par un jeune propriétaire à 2 pas de se marier : on le massacre avant de manger ses victuailles sur place, puis de le dévaliser. Une autre fois, c’est un instituteur et sa femme, enceinte qui subissent le même sort…
Leurs victimes leur apparaissent comme des fantômes…
Et puis, revers de situation, un beau jour alors qu’ils se préparaient à piller une boutique du côté de St Louis, les « apparitions » de leurs 3 victimes devant la devanture les tétanisent littéralement sur place. Ils connaissent alors la peur. Ce sera le début de l’escalade et de revers de fortune. Les erreurs s’accumuleront menant à leur arrestation.
De nombreuses zones d’ombre non élucidées encore aujourd’hui
De nombreuses zones d’ombre demeurent encore aujourd’hui dans cette affaire qui a tétanisé tout le sud de l’île : et d’abord les fameuses « apparitions » racontées de façon identique alors que les prévenus ne s’étaient pas concertés puisqu’isolés. Ensuite, une médium-voyante dyonisienne qui réussit à identifier et à décrire les coupables ainsi que leur repaire alors qu’elle ne les connaît pas. Enfin, une grâce présidentielle accordée au
« cerveau » de la bande, le sorcier manipulateur. Et beaucoup d’autres zones d’ombre…
Comment la revivre et l’approfondir ?
Vous serez passionnés par cette « affaire » que vous retrouverez largement développée
dans cet ouvrage passionnant. Vous pourrez aussi participer à la sortie culturelle « Histoire mystérieuse et Croyances populaires » (Sud) du psychosociologue et guide-conférencier Patrice LOUAISEL qui la relate avec force détails y ajoutant les multiples tribulations qu’il a lui-même vécues en allant sur leurs tombes-toujours vénérées- lors de ses sorties culturelles. (tel : 0262 58 02 50)
Livre disponible sur commande en adressant un chèque de 25€ et votre adresse précise aux Editions AZALEES 1066 Chemin du Centre 97440 ST ANDRE
Pour les sorties culturelles, joindre le guide Patrice LOUAISEL au 0262 58 02 50