La « chapelle des forbans » de Ste Marie

 

La chapelle est établie en haut de la petite falaise qui domine la baie de Sainte-Marie. Selon la légende des pirates en danger avaient promis à la vierge Marie de construire une chapelle en son honneur s’ils s’en sortaient vivants avant de se jeter sur la côte.

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la « chapelle des forbans »

 

Chapelle de la Salette -Ste Marie. En 1667, l’ile est tout juste occupée par une centaine d’habitants centralisés dans la région de Saint-Paul. Des bateaux marchands ou pirates de passage s’y ravitaillent avant de reprendre la mer.
Un jour de février, un bateau pirate croise au large de l’île à la recherche de proies faciles. Mais il se trouve face à une flotte envoyée par le roi de France. Les pirates ne savent pas qu’il s’agit de l’escadre de Montdevergue, envoyée à Bourbon par le roi de France et la Compagnie des Indes Orientales.
Cette escadre est la deuxième que le Louis XIV envoie pour peupler et occuper l’île Bourbon. Il a désigné le chef de l’expédition. Il s’agit de François de Lopis, marquis de Montdevergue.

La flotte se compose de 10 navires sur lesquels se trouvent près de 1 590 hommes dont 3 douzaines d’orphelines à marier. Les hommes sont choisis selon leurs qualifications, des militaires qui forment 4 compagnies, des ouvriers spécialisés, des fermiers et des employés. Bien entendu pour un voyage assuré, se joignent à eux des officiers de marine, des hommes d’équipage et des matelots.
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L’escadre quitte La Rochelle en mars 1666 et arrive dans l’île en février 1667. C’est l’époque de la marine à voile. Le convoi doit suivre les courants et les vents favorables pour arriver à destination. Comme cela se passait souvent à l’époque, après avoir quitté les côtes européennes, les navires descendent plein Sud vert la côte occidentale de l’Afrique, puis portés par les vents, ils traversent l’Atlantique pour arriver à hauteur du Brésil avant de revenir sur le cap des Tempêtes. Une fois dans l’Océan Indien les vents portent les voiliers le long du 40e parallèle avant qu’ils remontent le long du fuseau 22 pour arriver à hauteur de Rodrigue et de se diriger vers Bourbon.

 

 

L’escadre est bien mal en point à la fin du voyage, un an plus tard. En effet, à son arrivée dans l’île, le convoi a perdu quatre navires et 400 hommes. De plus, 200 malades sont débarqués, mais seulement 60 d’entre eux survivront.
Les personnes qui arrivent alors à Bourbon sont : François Mussard, maître menuisier – Jean Bellon époux de Antoinette Arnaud – Hervé Dennemont époux de Léonarde Pillé – Michel Esparron, dit « Latour » sera l’époux de Françoise Chatelain une des grands-mères réunionnaises – Jeanne de la Croix, femme de Claude Mollet dit  » Labry  » – Marguerite Compiègne descendante d’une famille de cultivateurs picards – Jacques Compiègne et Marguerite Monteny et leurs deux filles – Antoine Royer qui épousera Marguerite Texere une indo-Portugaise – Anne Billard qui épousera Pierre Pau – Jean Mirebaudet sa femme Malgache Anne Randranar – Marie Baudry qui se mariera à René Hoarau (habitant de Bourbon à son arrivée) .

En effet, étaient arrivés en 1665 avec Etienne Regnault, semble-t-il : Pierre Collin, Hervé Dennemont, Jacques Fontaine, Pierre Hibon, René Hoarau, Gilles Launay, Claude Mollet, François Mussard, Pierre Pau, François Riquebourg, Athanase Touchard et François Vallée.

En 1667, au large de Sainte-Marie, les pirates se croient perdus, ils unissent leurs prières et promettent à La Sainte Vierge de lui construire une chapelle à l’endroit où ils toucheraient terre et où ils seront en sécurité. En effet, pourchassé par l’escadre, le navire essaye de le distancer et de lui échapper mais il se fracasse sur la plage de galets de Sainte-Marie.
Ainsi, tenant leur promesse les survivants du naufrage construisent une petite chapelle à Sainte Marie avec les débris de leur navire. La chapelle en bois dédiée à la Salette a complètement disparu; une autre en pierre, devenue lieu de pèlerinage, l’a remplacée. Elle abrite la dépouille du Frère Scubillion, le Bienheureux protecteur des esclaves.

Dans « le Patrimoine des Communes de La Réunion », c’est la Chapelle Blanche (l’église de l’immaculée Conception) de la commune de Sainte-Marie qui est construite à l’endroit où se trouvait de la première chapelle des pirates. On y apprend que Anne Mousse  » négresse créole et son second mari, font édifier a Chapelle Blanche » en 1829.
L’histoire ne dit pas qui étaient ces pirates, s’ils sont restés et ont fait souche dans l’île.

Sabine THIREL

Sources :
Revues Maritimes et Coloniales – « La vie quotidienne des colons de l’Ile Bourbon à la fin du règne de Louis XIV » de Jean Barassin – « Naissance d’une Chrétienté, Bourbon des origines jusqu’en 1714″ de Jean Barassin – « L’Histoire de la Réunion » de D. Vaxelaire, vol.1. Mémorial de La Réunion Henri Maurin, Jacques Lentge T.1- « Les Premiers Colons de l’île Bourbon » d’Alfred Rosset. – « Histoire Maritime de France – T. III  » de Léon Guérin – « L’épopée des cinq cents premiers Réunionnais » de Jules Bénard, Bernard Monge – Bulletin du Cercle Généalogique de Bourbon- Camille Ricquebourg, « Dictionnaire généalogique des familles de l’île Bourbon » – « le Patrimoine des Communes de La Réunion » Flohic.

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