Archives d’un auteur

aux amoureux de l’histoire locale de la Réunion

 

La toute jeune association locale « Les Amis de l’histoire », après s’être organisée autour de recherches communes en fonction des centres d’intérêt de chacun, a aujourd’hui décidé d’organiser une sortie mensuelle autour de lieux peu ou mal connus de tous. C’est une occasion unique de partage de connaissances et d’enrichissement personnel. A chaque fois, dans une zone différente (Nord/Est/Ouest/Sud), un programme de visites-découverte est prévu.

Ils ont décidé de faire leur 2e sortie-découverte sur le sud de l’île de la Réunion MERCREDI prochain 24 MARS prochain . Au programme :

-la tombe de Sitarane

-le cimetière des âmes errantes »

-la 1e paroisse de l’île

-le domaine de Maison Rouge

-le musée des arts décoratifs

-le dernier « car courant d’air » sauvegardé

-le cimetière des malabars

Tous les Amis de l’Histoire sont invités à se joindre à eux.

CONTACT au : 0262 58 02 50

T

tribune libre : « SOS FANTOMES » : à propos de la BURQUA

 

 Être là, sans sembler y être, voir, sans être vu, entendre, oser, sans que personne ne le remarque, qui d’entre nous n’a pas une fois rêvé de ce pouvoir? Pourtant il semble que certains être humains jouissent d’un tel privilège bien que les motivations de ces apparitions, dans nos cités, ne soient pas celles évoquées plus haut. Au-delà du port du voile auquel nous avons consacré un article, celui de la burka nous interpelle d’avantage (l’allusion au fantôme me vient de la réflexion d’un petit garçon de 5 ans). Je n’évoquerai pas la non légitimité du symbole religieux ouvertement rejeté par la grande majorité des intellectuels religieux musulmans, l’origine de ce vêtement remontant à quelques petits siècles en Afghanistan. Il est surtout impératif, devant ce phénomène, de se s’interroger, sur le droit à vivre invisible parmi les humains et notamment sur les conséquences quant à l’épanouissement de la personne. Imaginons un monde où tous, portions la Burka, homme et femme confondu. Que seraient les relations sociales dans un monde de fantômes ? Fini le bonheur de voir un sourire s’épanouir sur le visage d’un poupon, finis les bisous affectueux entre amis, finie la caresse bienfaisante du soleil sur nos peaux frileuses et blanches. Finis aussi les bains de mer, la natation, le sport, le vélo et autres activités ludiques et récréatives. Mais me direz vous chacun est libre de se vêtir comme bon lui semble… Est-ce bien sur?

Chacun est libre de se vêtir comme bon lui semble

Imaginez une secte politique ou religieuse demandant à ses adhérents de porter en signe de repentance, un boulet au pied, un anneau au nez, ou pire de se mutiler les oreilles, les mains etc…Il y a en effet certaines prescriptions qui vont à l’encontre de la dignité humaine et c’est cet aspect qui peut rendre le port du voile intégral inacceptable. Nous devons être heureux, les uns les autres, de vivre dans un pays qui nous impose l’auto-respect. Il y a des contrées où l’usage des scarifications religieuses est courant et accepté, mais il faut consentir à ce que les notions d’asservissement à des rites religieux ne soient pas les mêmes sous toutes les latitudes. Pourtant, il y a chez nous une catégorie de personnes qui vivent une asociabilisation religieuse imposée mais acceptée volontairement par ses adeptes. Je veux parler des moines, trappistes et des religieuses cloîtrées qui, depuis des centaines d’années, vivent loin des regards et de l’agitation de ce monde. Je ne fais pas d’amalgame, mais je pose la question : un être humain peut-il refuser au nom d’une vocation, tout contact avec ses semblables, le reniement de sa famille (car ça existe) et l’enfermement en cellule? Prisonnier volontaire, en quelque sorte. J’ai visité un jour un cloître dans lequel j’ai eu un entretien avec une jeune dame, je le devinais à sa voix, cachée derrière un grillage. Celle-ci parlait de son bonheur de prier pour le monde et de méditer sur les mystères de la foi….Cela me reporte à l’interview entendu récemment d’une jeune musulmane « cloîtrée » derrière sa Bourka, clamant son engagement à sa foi. Et si la Burka n’était autre qu’un cloitre ambulant? Un peu génant non, cette réflexion? Moi, je l’avoue, elle me gène, comme me gêna la jeune sœur Clarisse qu’un rideau de fer séparait du monde. Ah,vous ne pensiez pas à ça, n’est ce pas? Pourquoi oublie t-on, parmi les loquaces militants de la condition humaine, tous ces hommes et ces femmes de Dieu que l’on ne voit pas non plus, reclus consentants? Parce, justement, on ne les voit pas. Bien sur, suis-je bête, loin des yeux….loin du cœur…Pas vu, pas pris…silence Faudrait-il donc convoquer le parlement et statuer sur cette pratique religieuse millénaire qui nous légua de si beaux édifices? Peut-on voter l’interdiction des cloîtres baladeurs et ignorer les sédentaires? Quel argument invoquer pour soutenir légalement cette discrimination? Parce que les uns sont bien de chez nous, de notre tradition et qu’il fut plus tolérable d’accueillir à l’assemblée des députés en soutane (l’abbé Pierre, le chanoine Kir qui nous légua une délicieuse boisson)? Peut être les temps changent-ils et notre évolution, j’allais dire « révolution », laïque actuelle se durci et le bon abbé Pierre n’aurait plus la côte de nos jours dans l’hémicycle…et je n’évoquerai pas les fonctions ministérielles de cardinaux aprés de nos bons rois de France…Nous nous réjouissons de cette évolution des mœurs qui nous vit accueillir l’avortement, la libération de la femme, le divorce mais aussi abolir les châtiments corporels, la torture, la peine de mort et autres « traditions » ancestrales. Pourquoi ne pas dès lors, refuser l’affichage vestimentaire et ostentatoire d’une appartenance à une caste, un clocher, une tribu ? Le clergé catholique a parfaitement compris que l’habit ne fait plus le moine; reste à convaincre peut être, ceux qui le pensent encore. Seuls les prêtres et les religieuses intégristes portent l’habit traditionnel de leur état, ils ne font là que s’affilier aux intégrismes des autres religions (chapeau, cordon blanc et tresses pour les juifs Hassidims, djellaba, chèche, voile et burka pour les musulmans). Je ne prends parti, ni pour uns ni pour les autres, je ne conteste à personne le doit, reconnu par l’état, à la pratique religieuse de qui que ce soit et sous la forme qu’il souhaite, mais je constate que l’élargissement du débat reste trop limité à l’environnement musulman et cela me gène un peu. A moins que l’on ne rejette cette pratique extrémiste de l’islam comme étant une aliénation de la personne, voir même une violation inacceptable des droits de l’homme… Dans ce cas ne pourrait-on pas légitimement l’envisager aussi à propos des cloîtrés catholiques, qui, de nos jours le sont, les mœurs évoluant, de moins en moins? Comme fréquemment, je n’apporte pas de solution au débat, peut être, juste l’élargir est mon souhait afin de ne stigmatiser personne. Mais voyez vous et personne ne me l’a jamais reproché ouvertement, cela fait partie d’une pratique ostentatoire de ma religion….

reflexions humanistes et spirituelles | claude.serries@club-internet.fr

Tourisme : analyse des projets des candidats aux régionales de 2009

 

      TOURISME :  analyse des projets des candidats aux Régionales

 

A l’heure où le chikungunya puis la crise mondiale ont fortement touché l’activité touristique,

Il était intéressant de laisser s’exprimer un « sans-voix », -un des « petits » professionnels que l’on invite jamais à s’exprimer- sur la position des candidats aux régionales :

 

Michel VERGOZ :

 

-« remise à niveau de nos structures » : on a compris le message que cherchent à faire passer

les hôteliers : profiter des subventions pour construire des « 4 étoiles » avant de transformer les constructions en studios meublés…

-« qualité de l’accueil » : le bilinguisme ? pourquoi pas mais pour des touristes étrangers si peu nombreux  malgré les campagnes de promotion de l’IRT…

-« la formation de vrais professionnels » : Aujourd’hui il est vrai que les BTS tourisme-nombreux au chômage sont trop souvent remplacés dans les structures d’accueil par des « pistonnés » ou des contrats précaires qui ne s’y investissent pas.

 

Vincent DEFAUD

 

-« politique de l’IRT ruineuse et tape à l’œil » : erreur de cible là encore. Il vaudrait mieux œuvrer sur un touriste « moyen » plutôt que haut de gamme et étranger qui a déjà tout ce qu’il veut beaucoup moins cher et beaucoup plus près d’où il habite.

 

- « améliorer nos prestations » : On peut toujours viser sur l’excellence, mais les bons professionnels existent déjà. Ce qui manque c’est une information complète et précise de l’existant dans chaque structure. Un OTI par région-donc 4 sur l’île- suffirait s’il était doté

de subventions conséquentes, de professionnels du niveau requis, et si une politique de conventionnement et de partenariat avec des partenaires de loisirs était systématiquement engagée.(patrimoine, éco-tourisme etc…)

 

-« aide aux petites structures » c’est ce qui n’a jamais été fait jusqu’à maintenant au profit des « gros zozos »

 

- « une vraie politique d’animation, notamment le soir » : voilà un point-clé de l’évolution touristique : ici on s’ennuye le soir à la différence de Maurice qui a le double de touristes: c’est aux restaurants et hôtels d’envisager un budget « animation » de conférences, musique et danses

 

-nettoyage, signalétiques etc…un gros effort est à faire en la matière avec toilettes publiques, poubelles ramassées tous les jours

 

Jean Paul VIRAPOULLE

 

-« aménagements hôteliers » : La plupart de nos hôtels sont remplis 80% du temps à moins de 60%, sans parler des chambres d’hôtes. Ce qu’il nous faudrait ? des campings propres et bien équipés à mi hauteur, des « beds and breakfast », plus de « fermes auberges »…

 

-des « combinés Réunion/Maurice » à condition qu’ils ne soient pas réservés à de seuls « packages »attractifs mais visent aussi les individuels par des tarifs d’avion réduits entre les 2 îles (ligne la plus chère du monde)

-« créer un organisme de développement touristique » : oui, mais sans oublier les petits professionnels, ceux pour lesquels on est venu à la Réunion (on y vient pas pour y dormir…)

 

Didier ROBERT

 

-« internet comme outil de promotion privilégié » : excellente idée, à condition que l’information des professionnels y soit libre et gratuite.

 

-« ambassadeurs commerciaux pour vendre la Réunion à l’extérieur » : excellente idée peut être sous forme de conférences-vidéos débat itinérantes avec invitation de la diaspora dans les grandes villes de France et d’ailleurs.

 

-création d’un « office du tourisme régional » et « combiné Réunion/Maurice », « structure de coordination des professionnels » (observation, renfort, service qualité) : tout à fait d’accord

 

-« centre de formation aux métiers du tourisme » : un travail avec les BTS tourisme devrait suffire car attention l’île est petite et il faudra éviter les « doublons » en matière de prestations touristiques

 

Johnny ARNACHELLUM

 

« combiné Réunion/Maurice » : OK

-formation des acteurs du tourisme à l’anglais, à l’histoire : OK

 

Daniel POUNY

 

-« laisser le tourisme aux acteurs et professionnels » OK en particulier aux « petits »

 

Nadia RAMASSAMY

 

-« présence dans salons et foires étrangers » : c’est ce que nous faisons depuis des décennies sans résultats et au coût fort.

 

-« baisser le prix du billet d’avion » : OUI, c’est la 1e cause de défection du tourisme ici

 

- « séjours promotionnels » c’est ce que font déjà toutes les agences de voyages

-« former à l’accueil » : OUI   avec INTERNET et un OTI par zone + aéroports, marchés, sites

« mettre l’accent sur les activités de loisirs et sportives » : OUI, on ne vient pas ici pour y dormir, mais pour découvrir l’île. Ne confondons pas fin et moyen

 

Aniel BOYER

 

–« diminuer les tarifs avion » : OUI bien sûr

- « favoriser l’accueil chez l’habitant et l’éco-tourisme » : OUI

-« meilleure formation linguistique »: OUI

 

Jean Yves PAYET

 

-« baisse du prix du transport aérien » tout à fait OK

Eric MAGAMOOTOO

 

-« développer des évènementiels ici et ailleurs à travers le monde » OUI bien sûr

-« faire baisser le prix des billets d’avion » Et si on commençait par baisser les taxes d’aéroport, Mr MAGAMOOTOO  (40% du prix)? A t’on besoin d’un aéroport aussi

scintillant ?

-prix des taxis, services, prestations : OUI notamment ceux des visites accessibles aux clientèles ayant bénéficié d’un package : plus de 60€/jour/pers pour une simple sortie

-promotion des langues : OUI, mais les étrangers ont de belles destinations beaucoup plus proches de chez eux.

 

André THIEN AH KOON

 

-« faire venir des compagnies étrangères » Le désirent-elles ? Ne seraient elles pas dissuadées

pour préserver les compagnies d’aviation françaises ?

-« coût de transport attractif » on est –presque-tous- d’accord…

-« amélioration des transports en commun. » D’ou un système « train » rapide et sécurisé pour éviter des embouteillages qui désolent nos touristes

-« embellissement, valorisation et sécurisation de nos sites :OUI bien sûr

 

Paul VERGES

 

-« valorisation de nos atouts » : « la balle est dans votre camp Mr VERGES depuis de nombreuses années mais nous ne décollons toujours pas…

-« diversification sur l’étranger » : aujourd’hui un échec cuisant dont il faudra chercher les causes avant de s’investir sur des campagnes et des salons coûteux et élitistes.

 

BILAN

 

Quelques bonnes propositions parmi les candidats, les plus intéressantes étant celles de Didier ROBERT et Vincent DEFAUT

 

Patrice LOUAISEL

Petit professionnel du Tourisme

une « FETE DES LANTERNES » très réussie…au COLOSSE

Fin février 2010, la communauté chinoise de l’île a fêtée la « fête des lanternes » avec un éclat inégalé jusqu’à présent : à ST PAUL, mais aussi au COLOSSE à ST ANDRE. Tout y est : des stands de vêtements, de bien-être etc… mais aussi une animation nocturne de qualité. A st André, podium mais aussi une tribune pour les primo-arrivants pour voir la danse des lions et du dragon avant de remarquables prestations : démonstrations d’arts martiaux intelligemment commentés, magnifiques danses-avec d’interessants commentaires- (celles des toute petites étaient particulièrement touchantes), musique et défilé de mode sans oublier un lâcher de lanternes…

Nous avons aussi apprécié que ce spectacle ait été diffusé sur RFO permettant aux téléspectateurs d’admirer ce spectacle de grande qualité.

Seul petit regret : que la municipalité n’ait pas fait installer une centaine de bancs pour le public assistant à cette magnifique soirée. Sans doute l’année prochaine ?…La remarque peut aussi être faite pour les spectacles accompagnant les festivités indiennes.

PL

la revue réunionnaise chinoise « PLEIN EST  » est parue…

Quel plaisir de se pencher à nouveau sur les passionnants articles de cette revue éditée par l’ABBC « Association Bénédictine Culturelle Chinoise » qui est bien sûr un lien avec la communauté mais qui en fait « s’adresse à tout un chacun pour s’immerger et mieux découvrir notre culture et la communauté » commente le secrétaire de l’association Fabrice AH SING. On y retrouve la signature d’un maitre de conférence à l’université de ST DENIS
Mr Live Yu Sion et un article écrit et reporté sur notre site d’un maître de conférence à la Sorbonne Mr Roger Wei Aoyu sur « la question de la subjectivité dans la philosophie taoïste ».
Plus modestement, votre serviteur s’est penché » sur « les attitudes philosophiques du taoisme ».

Tirée à 5000 exemplaires cette revue d’un excellent niveau- et unique à la Réunion pour cette communauté- recherche des sponsors sous forme de publicités notamment.
Pour connaitre les lieux de dépôt et publier des publicités on peut joindre le 0692 41 71 99

P.L

La question de la subjectivité dans la philosophie taoïste

La Nature précède l’Homme : la question de la subjectivité dans la philosophie taoïste*
par Roger Wei Aoyu

La subjectivité est-elle une grande absente dans la philosophie chinoise, en particulier dans la philosophie taoïste ?

Pour répondre à cette question, nous essaierons, dans un premier temps, de comparer la notion de subjectivité en Europe et en Chine, pour constater que les références à la subjectivité sont différentes ; dans un deuxième temps, nous analyserons la question de la subjectivité dans la philosophie taoïste dans ses trois aspects liés aux problèmes du droit, de la liberté et du pouvoir. Ce qui nous conduira, en dernière partie, à la conclusion que la notion de subjectivité dans la philosophie taoïste est une notion qui n’est pas absente et que les réflexions que Lao Tse, philosophe taoïste, a faites en la matière, nous invitent à mieux réfléchir sur des questions qui se posent à l’Homme depuis le début de la civilisation et auxquelles il fait face encore aujourd’hui.

Il est vrai que la subjectivité est une grande invention de la philosophie occidentale, car dans la littérature philosophique chinoise (taoïste, confucianiste et bouddhiste), nous ne saurions trouver nulle part une définition de la subjectivité au sens occidental du terme. Or cela ne revient absolument pas à dire que la question elle-même de la subjectivité y est absente. Au contraire, elle a été traitée de façon tout à fait particulière tant dans la philosophie taoïste, dans la philosophie bouddhiste, que dans la pensée confucéenne, mais de façon différente par rapport à la manière dont les philosophes occidentaux l’interrogent. Nous nous limiterons ici au champ de la philosophie taoïste, car la façon dont le philosophe Lao Tse pense cette question est très représentative dans la philosophie chinoise.

En Occident, la question de la subjectivité se pose, pour être simplifiée, en quatre périodes historiques distinctes. La première, celle de la Grèce et de l’Empire romain. L’humanisme grec, les droits romains, concourent à affirmer la place centrale de l’Homme (le sujet) dans le monde naturel qui l’entoure (l’objet). L’Homme, en tant qu’espèce ou en tant qu’individu, est un sujet de Droits divers : il a droit à la liberté et au bonheur. Il étudie la Nature, l’observe, l’explique et l’explore. L’Homme a fondé à cette époque les premières sciences épistémologiques et les sciences diverses (éthique, mathématiques, pour n’en citer que quelques unes) au service de l’Homme (sujet pensant) pour connaître la Nature (objet pensé). A cette période d’affirmation du homo centrisme, vient s’ajouter une deuxième période, celle de la négation, au Moyen Age en Europe, où la place centrale du sujet qu’occupe l’Homme dans la Nature a été détrônée par la religion chrétienne avec la christianisation en Europe continentale en faveur d’un Dieu omniscient, omnipuissant et omniprésent. Dieu est considéré comme Sujet créateur du monde naturel, et de l’Homme en particulier. L’Homme retrouve sa place de l’objet créé, avec son péché originel condamné, avec sa volonté de vouloir savoir et connaître le monde naturel, volonté refoulée et châtiée, pour se soumettre au pouvoir et à la volonté absolus de Dieu qui domine tout, tout le temps et partout. Face à un Dieu tout puissant, l’Homme n’a plus ni droit, ni liberté, ni pouvoir. Son bonheur dépend du salut par Dieu. La troisième période est la négation de la négation et le dépassement : la Renaissance et les Lumières ont permis aux Européens de reconstituer le sujet et la subjectivité face à Dieu. L’Homme, désormais affranchi, retourne au centre de la planète, retrouve ses droits, sa liberté et son pouvoir par rapport à la Nature et par rapport à Dieu. Il retrouve son autonomie et son indépendance. Il est libre arbitre de lui-même. Il est désormais lancé dans sa course au bonheur, à son émancipation et à son épanouissement. Ce sont ses droits à acquérir. C’est le temps moderne qui commence, suivi de l’industrialisation, des révolutions technologiques successives et triomphales, avec les progrès acquis et les crises que traverse de manière alternative l’Homme qui ne connaît plus de contrainte, sauf celle technologique. Aujourd’hui se voit venir la quatrième période, celle du retour aux fondamentaux, dans le contexte d’une crise gravissime et urgentissime déclenchée par le réchauffement climatique de la planète avec une perspective qui semble échapper au contrôle de l’Homme, qui lui, s’avère de plus en plus vulnérable face à la Nature. C’est désormais la survie ou la mort de l’Homme-Sujet qui est en jeu : l’Homme s’interroge de nouveau sur cette question de la subjectivité, mais en termes différents par rapport aux grandes interrogations précédentes.

En Chine, en revanche, dès les premières réflexions philosophiques au sens strict du terme (autour de 600 ans av. JC), la question de la subjectivité se pose déjà en terme de la place que prend l’Homme dans la Nature. Philosophe de la philosophie de la Nature selon les termes de Leibnitz, Lao Tse place la Nature au centre de l’Univers. Selon ses argumentations sur la genèse de l’univers dans son livre majeur « La Voie et la Vertu », c’est la Nature ( créatrice ) qui précède l’Homme, c’est la Voie naturelle qui crée tout, y compris les êtres vivants, y compris l’Homme ( objets créés ). La Nature est omniprésente, omnipuissante, permanente, elle suit sa propre loi ou sa propre Voie dans son automouvement, une loi ou une voie que l’Homme n’arrive même pas à connaître, ni à comprendre. L’Homme n’a qu’à se soumettre à cette loi, à cette voie : l’Homme n’a qu’à les suivre telles quelles. La Nature, ainsi que sa voie, a pour caractéristique d’être impartiale, autonome et indépendante de toute volonté qui lui est extérieure : elle n’a pas d’a priori idéologique, elle rejette tous les attributs que l’Homme lui attribue : les valeurs, la vertu, la morale, la justice, ainsi que le jugement de valeur. La Nature, originaire de tout, Mère (et non le Père !) de tout, représente seule le Sujet absolu, incontestable dans l’univers. Elle est non aliénable. Elle est la référence unique et substantielle de la société humaine.

Face à la Nature, l’Homme, humble éphémère, n’est qu’un objet parmi bien d’autres. Selon Lao Tse, l’Homme, tout minuscule qu’il est, vient de la Nature et y retourne finalement. Par conséquent, primo, l’Homme doit reconnaître que sa place d’objet est prédéterminée face à la Nature qui est le véritable Maître du monde. Donc la liberté de l’Homme par rapport à la Nature est problématique, si ce n’est une présupposition illusoire. Secundo, la société humaine ne doit s’organiser et se gérer, qu’en transposant le modèle d’autogestion, d’auto génération de la Nature. Nul ne peut faire autrement, sinon il sera puni par la loi de la Nature. Tertio, l’Homme, objet créé qu’il est, n’a pas à défier la place du Sujet créateur de la Nature en l’explorant, en l’exploitant et en la mettant au service de l’Homme en proie à ses multiples désirs à assouvir. Etant donné que la Chine n’a pas connu de religion transcendante dans son histoire ancienne, la place du Sujet de la Nature n’a jamais été mise en cause par un autre sujet comme Dieu en Occident. Même pour l’Homme, qui prétend constamment être capable d’étudier la Nature, de l’observer, de l’expliquer ou de l’explorer, cela ne changera rien, puisque la Nature permanente est inconnaissable par l’Homme impermanent ; sa loi ainsi que sa Voie sont aussi inconnaissables, puisque l’objet pensant n’accèdera jamais, selon Lao Tse, au mystère impénétrable du Sujet pensé. Ce qui rend la mission épistémologique encore plus improbable pour l’Homme pensant, c’est la langue, outil pensant, qui n’est pas naturelle mais artificielle et qui n’aide nullement l’Homme à faire ni une définition, ni une nomination, ni une proposition, ni une argumentation pertinentes lui permettant d’atteindre la vérité, d’autant moins que la soi-disant « vérité » connue de l’Homme, demeure relative, partielle, impermanente et donc impertinente. Ce sera d’un grand intérêt pour nous de lire et relire le premier chapitre de « La Voie et la Vertu » de LaoTse, entièrement consacré à la philosophie du langage, car il nous permettra de bien comprendre, pourquoi, selon Lao Tse, l’Homme, Objet pensant, n’arrive jamais à penser correctement le Sujet pensé, et par conséquent, sur le plan épistémologique, pourquoi l’Homme n’a pas droit à revendiquer sa place de sujet, encore moins sa subjectivité dans la Nature.

C’est de cette logique que Lao Tse a développé ensuite, ses principes de « non agir », de « non désirer » et de « non savoir ». D’abord, le « non agir » ne veut pas dire que l’Homme n’agit pas, ou n’a pas droit à agir, mais il nous dit que l’Homme doit agir dans le sens de la Nature, dans le sens de la Voie de la Nature et non dans le sens inverse. En d’autres termes, l’Homme doit respecter la Nature, respecter la loi et la voie de la Nature et se trouver en harmonie avec elle. Pour un souverain, un prince, comme il assume un pouvoir plus étendu, dès qu’il se met à agir, il déclenchera nécessairement une conséquence d’une plus grande ampleur : Lao Tse adresse donc spécifiquement son discours, à cette catégorie d’être humains de pouvoir et d’influence pour qu’ils puissent pratiquer strictement le principe de « non agir », ou pour qu’ils pratiquent le principe de « non agir » exactement comme la Nature : le bon prince laissera faire, laissera le peuple vivre comme ce dernier le souhaite, laissera penser ou agir le peuple comme ce dernier le veut, au lieu d’imposer sa propre volonté en dérangeant le peuple et en dénaturant la Nature par ses propres actions insensées et contraires au sens indiqué par la Nature. C’est ainsi que le prince qui pratique le principe de « non agir » trouvera, selon Lao Tse, sa meilleure popularité dans un Etat, et que le peuple, le plus grand bonheur sous son règne. En clair, le prince ou le souverain, tenté par l’exercice de son pouvoir absolu, se doit de s’abstenir d’exercer ce pouvoir.

Deuxièmement, « non désirer » ne veut pas dire que l’Homme doit vivre sans aucun désir, mais qu’il ne doive absolument pas abuser de ses désirs. La philosophie taoïste reconnaît que l’Homme est un animal aux multiples désirs, mais le problème réside dans ce qu’il ignore que le désir, ainsi que son abus, est l’origine de tous les maux. L’Homme ignore également que son ennemi le plus redoutable, l’ennemi numéro un de sa propre liberté, ce n’est pas la Nature qu’il ne cesse de conquérir et dominer, mais exactement ses propres désirs à combler. L’Homme ignore enfin qu’il est lui-même prisonnier de ses désirs indomptables. Le mal capital consiste à ce que l’Homme porte ses désirs au contre sens de la Nature, jusqu’à ce qu’il porte atteinte à la Nature et détruise celle-ci afin d’assouvir ses propres fantasmes. L’Homme, selon Lao Tse, doit vivre et rester dans son état naturel, de manière simple, sobre et modeste. Il doit enfin se contenter de ce que la Nature lui offre avec une grande générosité, sans lui demander le moindre retour, pour pouvoir survivre et procréer avec toute sérénité. Quand l’Homme franchit le seuil de ce qui est juste nécessaire, il s’aliène, il rompt ses liens initialement harmonieux avec la Nature et il se dirige vers sa propre dépravation, sa propre chute et sa propre fin, en démolissant en même temps sa propre maison qui n’est rien d’autre que la Nature elle-même. Quand l’Homme est aliéné, il ne sera plus question de sa liberté car il n’en disposera d’aucune. Dans la Grèce ancienne, Epicure a dû répondre une fois à une question qui lui est posée, à savoir : « comment être plus riche ?» Sa réponse est on ne peut plus claire: « Il ne s’agit pas d’accroître sa richesse, mais en réduire le besoin ». Certes, Epicure ne parle pas de la même chose que Lao Tse, mais la logique reste la même. L’Homme est aliénable non seulement par la société, mais aussi par ses propres désirs extravagants, par sa propre volonté de pouvoir : pouvoir politique (domination) et économique (la recherche de la richesse), bref, la volonté du pouvoir personnel. Le discours d’Epicure peut nous aider à mieux comprendre Lao Tse dans un contexte de mondialisation dominée uniquement par le modèle du marché et de la société de consommation. En un mot, par le modèle d’une société aliénée par rapport à son état naturel.

Troisièmement, le non savoir ne veut pas dire que le savoir lui-même est à condamner, mais il s’agit de distinguer le vrai savoir du faux savoir. Le vrai savoir est la sagesse qui apprend aux gens à vivre en harmonie avec la Nature et en suivant la Voie naturelle, à vivre en liberté authentique et non aliénée, car par là même, les gens seront, grâce à ce savoir, libérés de leur prison de désirs fantasmatiques. Bref, il pousse les gens à vivre en philosophe, à acquérir un savoir être. Or le faux savoir, ou le pseudo savoir, est celui qui, propulsé par la volonté de satisfaire tous les désirs de l’Homme, y compris ceux les plus pervers, incite les gens à explorer et exploiter la Nature sans mesure, pour mettre cette dernière au service des désirs débridés de l’Homme. Lao Tse sait de quoi il parle puisque lui-même était, avant de rédiger son livre « La Voie et la Vertu », ancien président de la bibliothèque nationale, période durant laquelle il a lu des tonnes et des tonnes de livre. La tentation du savoir, de la curiosité est pourtant très forte chez l’Homme, car le savoir est le pouvoir. Au nom du savoir, on s’attribue une certaine légitimité du pouvoir politique, économique, social et culturel. D’autant plus que le savoir sur la Nature génère le désir de la conquérir et le désir d’exercer le plein pouvoir sur elle. En un mot, le désir de dominer la Nature, la tentation non maîtrisée du faux savoir, risquent d’entraîner l’Homme vers sa propre fin, sa propre disparition. Car non seulement la Nature précède l’Homme, mais elle assistera aussi à la fin de l’espèce qui ne respectera pas sa Voie : l’Homme n’est guère la première espèce à s’être effacée de la Nature.

En conclusion, la notion du sujet, de la subjectivité, est une notion liée au droit, à la liberté et au pouvoir, en Occident comme en Chine. Quels sont les droits des êtres humains par rapport à la Nature ? Quels sont les droits de la Nature par rapport à l’Homme ? Quelle est la vraie définition de la liberté de l’Homme face à la Nature? Quelle est la liberté de la Nature ? Existe-t-il une liberté humaine au-delà de la limite imposée par la Nature ? Quel est le pouvoir de l’Homme sur la Nature ? Quel est le pouvoir de la Nature sur l’Homme ? Quel est le pouvoir, les droits de l’Homme face à Dieu ? Quel est le pouvoir, le droit de Dieu sur l’Homme ? Le culte du progrès, le culte des sciences et des technologies peuvent-ils se substituer au culte de la Nature, au culte de Dieu ? Face à la Nature, l’ambition et la volonté de l’Homme trouveront-elles leurs frontières ? Bref, quelle est la nature du lien entre la Nature et l’Homme ? Autant de grandes questions qui nous sont posées de manière ouverte, et qui poussent les philosophies du monde entier à y réfléchir et à y répondre, d’une façon ou d’une autre. Lao Tse y a apporté sa propre réponse il y a plus de 2600 ans, mais il nous semble que sa philosophie de la Nature peut encore nous livrer quelques pistes de réflexions aujourd’hui. Au moins, il sert à nous rappeler à un fait, à une évidence : la Nature précède l’Homme.

Aidés de cette conclusion, nous pourrons repenser le discours tenu par Karl Marx au XIXe siècle en pleine révolution industrielle, à savoir « changer le Monde » sur le plan politique, économique et social. Aujourd’hui, nous en avons constaté les conséquences, positives ou négatives. Tout est une question de mesure, dit-on. Tout est une question de point de vue, dit-on également. « Changer le monde » pose déjà des problèmes : changer le monde de manière démesurée le fera davantage. Pour l’Homme, qui est grand conquérant de la Nature jusqu’à présent, puisqu’il rêve aujourd’hui de coloniser la Lune et Mars, mais qui est aussi grand perdant quant à la préservation du patrimoine de la Nature, sa propre et unique maison-refuge, est-il temps de se poser des questions plus que jamais fondamentales : avant de changer le monde, faudra-t-il changer d’abord l’Homme lui-même ? Faudra-t-il changer ses propres visions du monde, de la Nature, des droits, de la liberté, du savoir et enfin, du pouvoir ? Faudra-il repenser ses liens avec la Nature ?

*Note : Zhuang Tse (2300 ans av. JC), disciple et héritier spirituel de Lao Tse, a quant à lui développé la philosophie taoïste, 300 ans après la disparition dans le désert du Maître. Il se penche surtout sur la question de la liberté et de son aliénation. Tenus à respecter le nombre de page, nous préférons l’aborder dans un autre article dédié.

Cette peinture de Shi Tao (17e siècle), illustre parfaitement le poids de la Nature (sujet) sur un être humain (objet). Elle accompagne un poème de la Dynastie de Tang, composé par Liu Zongyuan:  » Parcourant milles monts, on n’aperçoit nulle trajectoire d’oiseau, ni même la moindre trace d’un être humain. Pourtant, il y a un bateau gelé dans une rivière, et un vieux pêcheur, assis dedans, en train de pêcher de la neige ».
Très taoïste et bouddhiste: le concept du grand vide qui est l’essence même de la Nature.

Livre « Ti Krévèr, l’enfant batard » de David Huet

Voilà enfin un roman durant lequel on ne s’ennuie pas… et qui nous retrace l’atmosphère d’un petit village « dan tan lontan » à la Réunion : et d’abord, sa « boutik sinoi » supermarché du 19e siècle, lieu  de vie de tous les marginaux qui y passent l’essentiel de leurs journées, un enfant qui a eu le malheur de ne pas avoir de parents-et donc un « batard »- maltraité par les enfants de l’école, une femme généreuse mais dépassée pour le recueillir et puis plein d’autres personnages typiques de cette époque.

Avec une infinie malice et de nombreux rebondissements qui font qu’on dévore ce livre sans pouvoir s’en séparer jusqu’à la fin, L’auteur , David HUET nous retrace un pan hyper- réaliste de son enfance à la Réunion. Les enfants ne pourront guère dormir avant de l’avoir terminé. Les adultes y trouveront le plaisir de revivre une partie de leur enfance. Les autres découvriront la vie quotidienne sur notre île avec ses rêves et ses espoirs, mais aussi ses « coups durs » vite oubliés sheureusement.

Nous avons eu beaucoup de plaisir à dévorer ce livre, des petits aux plus grands.

[color=green] roman  » Ti Krévèr, l’enfant batard » de David HUET, auxEditions Azalées, disponible par correspondance aux Editions Azalées 1066 Chemin du Centre 97 440 ST ANDRE au prix de 25€ port inclu.[/color]

1e sortie conviviale des « Amis de l’Histoire »

[color=green] Cette toute jeune association a vécu un grand moment en réunissant ses sympathisants pour la première fois autour d’une journée de découverte et de partage autour d’un lieu d’histoire : le lazaret de la Grande Chaloupe, mais aussi autour d’un véritable « musée » méconnu de tous et non accessible encore au grand public, celui de 30 ans de collecte d’objets lontan qui ont façonné notre enfance…par Christian KICHENAPANAIDOU. Laissons-leur la parole [/color]
 

les lazarets
le lazaret 1 de la grande chaloupe où ont été mis en quarantaine de nombreux originaires de l’Inde

 
Quelle agréable journée passé à nous découvrir nous qui venions d’horizons bien différents
mais avec une même passion commune celle de l’histoire de la Réunion autour de notre toute jeune association « Les Amis de l’Histoire ».
 
Au programme de celle-ci et tout d’abord: la découverte du lazaret 1 de la Grande Chaloupe. Patrice, en cette occasion nous a fait bénéficier de ses connaissances sur l’engagisme mais surtout sur la façon dont se déroulait le recrutement des engagés, leur voyage en bateau, l’arrivée et la quarantaine au lazaret jusqu’au départ sur les exploitations.
 
La visite détaillée du pavillon d’isolement nous a permis d’approcher les précautions sanitaires prises pour l’occasion et de visiter le petit cimetière attenant et de découvrir ainsi les tombes d’un capitaine de vaisseau et d’un intendant morts en mer et enterrés là mais aussi de rencontrer Eric VENNER, Président de l’Association des Gens de la Mer » dont les recherches se centrent sur les très nombreuses épaves retrouvées autour de la Réunion et leur histoire… Nous nous sommes promis de faire connaissance et de rencontrer leur petite équipe pour en savoir plus lors d’une prochaine sortie …
 
Avant de quitter la  » Grande Chaloupe »,Nous avons pu nous approcher du « ti-train lontan »
 
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photo du « car courant d’air » dont la découverte par les touristes aurait permis à des guides péi » de travailler

 
Après un copieux et sympathique buffet indo-musulman, nous avons découvert « la caverne d’Ali Baba », refuge de l’un des nôtres, Christian,qui fort d’une passion de 30 ans a su collecter des milliers d’objets lontan qui nous ont fait repenser à notre enfance et au delà… Celui-ci,avec passion, nous a retracé l’usage et la vie des principaux objets- de véritables trésors- qu’il stockait là précieusement…avec l’espoir que sa magnifique collection soit un jour valorisée par les responsables de la culture réunionnaise.

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Christian Kichenapanaïdou nous fait découvrir les trésors de sa « caverne d’Ali Baba »

 
Après une superbe journée passée dans le partage d’une même passion toute notre petite équipe s’est donnée rendez-vous pour une nouvelle journée conviviale le Mercredi 17 MARS 2010 sur le sud cette fois avec au programme : la tombe de Sitarane et son histoire, le cimetière des âmes errantes, le domaine de Maison rouge, le cimetière des malbars, la chapelle du Rosaire (1e église de l’ile sur le sud) et peut être d’autres lieux grâce à de nouveaux amis etc…
 
NB Toutes les personnes-interessées comme nous par l’histoire de la Réunion et désireuses de partager avec nous sont invitées à nous rejoindre lors d’une prochaine sortie en téléphonant dès aujourd’hui au 0262 58 02 50
 
« Les Amis de l’ Histoire »
 
 
 

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un des wagons du « ti-train lontan »

et d’un wagon du fameux « titrain lontan », regrettant qu’ait été incendié par des huluberlus le car « courant d’air » en réfection près de là, mais abandonné par les responsables du patrimoine culturel.

Pourquoi il nous faut le tram/train à la Réunion ?

POURQUOI IL NOUS FAUT LE TRAM-TRAIN ?

Aujourd’hui ,à la veille des élections, nous constatons des listes basées sur des rivalités de personnes et où on ne traite pas de programme comme si ceux-ci n’avaient pas d’importance. Au mieux, on a un « zembrocal » de propositions tout azimut dont la plupart n’ont rien à voir avec les compétences de la Région. Vous avez dit démagogie ?… On comprend pourquoi l’opinion publique ne croit plus en nos hommes politiques ou vote tantôt à droite, tantôt à gauche ne sachant « à quel saint se vouer ».

Je ne suis pas communiste, je devrai donc être contre les projets de Mr VERGES …si on suit la logique actuelle. Il est déplorable que la politique se résume ici à des conflits de personnes et ne s’attache pas au développement de la Réunion.

Un exemple ? : la route des Tamarins a toujours été un projet de la Région. Dès lors les anti-communistes y étaient hostiles. Aujourd’hui qu’elle est construite,
tout le monde se félicite de cette réalisation même si elle a coûté plus cher que prévu et ses opposants ne montrent plus aujourd’hui qu’un silence assourdissant.
A son évocation, chacun reconnaît désormais l’énorme gain de temps réalisé pour relier le nord au sud.

Le hic ? : le franchissement du pont de la rivière des galets, le « canal-bichique » de la route du littoral et l’entrée sur St Denis…où les bouchons se reconstituent rapidement. Une solution TCSP de type bus ne réglera nullement le problème, ceux-ci étant pris eux-aussi dans les encombrements… D’ailleurs, ils ne pourront pas davantage que les voitures franchir les rétrécissements précités.

Le « tout-route » actuel n’est donc pas la bonne solution, surtout quand on sait d’après les études qu’il y a encore un énorme potentiel d’accroissement du nombre de voitures. Nous allons tout droit vers « l’encombrement immobile »

Face à cette absence de solutions, 3 groupes d’études , le CODRA, la SOFRETU et la CGEA ont comparé les propositions : bus, mer ou train et ils ont conclu que la solution train était la meilleur. Pourquoi ?
- -c’est la seule solution qui évite les bouchons
- -c’est la solution la moins polluante
- -elle permet au meilleur coût et sans bouchons le transport du frêt et de la voierie, grave problème actuel
- -elle est la solution la plus sécurisée et rapide pour le transport scolaire (aujourd’hui bon nombre de bus scolaires arrivent en retard à l’école)

Ces résultats sont connus de nos élus pour lesquelles ces études avaient été commandées et pourtant certainsfont la sourde oreille par opposition systématique au « grand timonier. » Au vu du succès de la route des Tamarins, n’est-il pas comme chacun le reconnait d’ailleurs un grand visionnaire, capable de vues à longue portée et pas seulment le temps d’un simple mandat ? . Il est vrai qu’il y a 15 ans, quand personne n’y coyait, l’Asssociation « Train Réunion » lui avait soufflé l’idée…

Vous allez me dire que j’oublie les hauts ? : Après avoir rencontré les transporteurs bus et scolaires et autres taxis, ceux-ci pensent qu’un système train/tram en littoral doublé d’une jonction de petits bus quadrillant les hauts relanceraient leur activité réduite par un tourisme qui ne décolle pas. Un TCSP bus performant et rapide dans les grandes villes compléterait le schéma.

Trop coûteux ? Allons donc…les autres projets : transferts des eaux, route du littoral-(priorité de la droite à chaque fois qu’elle était aux commandes…) n’ont ils pas généré des coûts pharaoniques ? Ce projet dans l’intérêt de l’ensemble des réunionnais est réalisable. D’autant que nous aurons l’appui des fonds européens et que cela donnera du travail aux entreprises de BTP et à bon nombre de réunionnais pendant plusieurs années. La France entière a de nombreux réseaux TGVet autres trains depuis des lustres et revient à l’utilisation du Tram dans toutes ses grandes villes comme le plus économique, rapide et sécurisé et les gens en sont ravis.. « Nou lé pas plus, nou lé pas moins » n’est ce pas ?

Patrice LOUAISEL
Psychosociologue

intense ferveur pour les cavadees de St André et St Louis

[color=green]Grand rendez-vous annuel que celui du CAVADEE qui s’est tenu ce Vendredi 29 Janvier dernier conjointement sur ST ANDRE et ST LOUIS[/color]

C’est après 10 jours de carême et donc de purification physique et mentale comportant prières et végétalisme que s’est tenu l’épilogue

de cette grande et belle cérémonie du CAVADEE.

Après avoir préparé avec beaucoup de soin et d’Amour leur CAVADEE- arche fleurie en l’honneur du Dieu Mourouga- toute la nuit précédente,

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le cavadee sera porté jusqu’au temple sur leurs épaules par les pénitents

les pénitents ont rejoint avec leur famille le point d’eau-en l’occurence les riviers du Mât et de St Etienne- pour y faire leurs ablutions et s’y purifier.

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une jeune pénitente à la rivière devant son cavadee

Prières à MOUROUGA-Dieu de la jeunesse et de la beauté- bénédiction

des Cavadees,offrande de plateaux,implantation d’aiguilles d’argent,

préparation des sambous contenant du lait, du miel, et du nectar de fruits …

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Les musiciens se préparent à accompagner la procession

Puis, c’est la procession pieds nus sous un soleil de plomb : danseuses aux bâtons pour éloigner les mauvais esprits précédant le char sacré-tiré par des femmes– où ont été disposés au milieu de marlei-colliers de fleurs-Mourouga et ses 2 femmes : Valli et Dévane,

femmes portant un foulard rose (couleur de Mourouga) sur la bouche -voeu de silence-

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puis porteurs de cavadees et accompagnateurs entonnant chants dévotionnels et mantras… sur une distance de plusieurs kilomètres durant lesquels le pusari bénira maisons et familles.

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Ce sera enfin l’arrivée au temple, dans lequel on entrera à genoux

après avoir déposé son cavadee, le contenu des sambous étant versé sur la statue de la divinité et partagé par les familles après avoir été

béni par le divin.

Très belle cérémonie donc qui mériterait d’être mieux connue et respectée de tous.

Nos meilleurs voeux aux pénitent(e)s,que leur âme et leur coeur continuent à s’élever vers le divin et que leurs voeux soient satisfaits !

Shiva
article issu du site http://indeenfrance.com/reunion.php avec leur aimable autorisation

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