Archive pour la catégorie ‘emploi’

RMIste plutôt que SMICard ?

Edifiant ce « barometre » de la radio la plus populaire de l’ile sur « les conditions de vie des RMIstes » et ce témoignage même s’il est caricatural d’une smicarde ex-RMIste qui regrette vivement sa situation antérieure et se demande si  » celà vaut le coup de travailler« .

Et les témoignages sur une meilleure qualité de vie en tant que « érémiste » furent nombreux ce lundi-là. Lire la suite de cette entrée »

education et travail : un débat participatif essentiel

EDUCATION et TRAVAIL

Tel est le débat auquel j’ai pu participer…

Très vite les vécus s’expriment, les suggestions se font jour : On reparle de l’importance d’une véritable éducation à la maison…grâce à plus de temps libre (maintien des 35H) et pourquoi pas une « école des parents ? », des « remises à niveau scolaire le soir » systématiques dans les établissements scolaires
pour les enfants en difficulté en primaire et un « suivi psychologique » plus présent (problème d’effectif?) à l’école ?

Au collège, arrêter d’orienter en fonction des résultats en math et francais, au bénéfice de véritables orientations basées sur les choix éclairés des enfants (forum de métiers, visites de centres AFPA, d’entreprises) et reconsidérer les branches manuelles et techniques à leur juste valeur, avec coup de pouce à l’apprentissage. Multiplier les postes de conseillers d’orientation… en fin de 3e et promouvoir « l’égalité des chances » quelque soit le statut social. Au collège, comme au lycée, former des têtes pensantes et non des mécaniques qui doivent absorber un maximum de notions-vite oubliées-en un minimum de temps. Remettre à leur juste place, les formations sportives, musicales et artistiques… pour un épanouissement complet de l’adolescent.

Au lycée et à l’Université, promouvoir information sur métiers, postes de travail et débouchés, une meilleure orientation tout au long du cursus…
La formation professionnelle et continue doit se faire désormais tout au long de la vie. Encore faut-il bien choisir les organismes de formation en termes qualitatif, leur donner les moyens financiers, et contrôler les résultats obtenus afin de les refinancer ou non.
Ceux-ci auraient la tâche de suivre l’évolution des techniques et des métiers, pour être en phase avec les besoins des entreprises.
On parle « d’observatoire des prix » et pour quoi pas un « observatoire des métiers et des secteurs porteurs » pilote à la Réunion dans un département où nous comptons 40% de chomeurs ?

Concernant l’emploi, en finir avec la précarité (réduire les CDD aux remplacements maladie, maternité et surcroit exceptionnel d’activité
comme il y a 20 ans), accompagner les contrats aidés (TUC, emplois jeunes) par de VRAIES formations (et ne pas les mettre en concurrence avec les professionnels), encourager une vraie mobilité-accompagnée et financée-avec retour possible après formation et expérience d’au moins 2 ans. Nous sommes dans un département qui compte 73 000 RMISTES (soit 4 départements francais).
Pourquoi ne pas respecter leur dignité en leur permettant réinsertion sociale et professionnelle ? Très peu sont inscrits à l’ANPE…
Est ce normal si on veut qu’il y ait réinsertion ? que vont ils devenir ? (bosseurs au noir, alcooliques ou délinquants ?). Ne pourrait’on pas leur permettre enfin de retrouver une vie d’espoirs et de projets car peut-on en avoirquand on est au RMI ? Solution possible :
les remettre au travail au service de la collectivité qui en a bien besoin (3H/jour par exemple dans l’environnement, le soutien scolaire,
comme auxiliaires de vie scolaire… ) ne serait ce que pour justifier leur allocation aux yeux des smicards… ou leur redonner une chance de réinsertion grâce des organismes de formation continue chargés d’analyser leur problématique et de leur proposer des solutions concretes d’insertion. Si la « préférence régionale » aux réunionnais a été évoquée, c’était pour insister sur les 2 critères de base :
à compétence égale (formation et expérience) et réunionnais définis comme résidents dans l’ile et non selon des critères de peau ou de race. (car nous ne sommes pas lepenistes.)
Voilà donc quelques idées et suggestions parmi tant d’autres qui ont germé de ces 3H de « brain storming » auquel j’ai eu la chance et le plaisir de participer

pour un observatoire sur la migration positive

Chacun sait que si l’on encourage les réunionnnais à la mobilité pour des raisons professionnelles, une statistique de l’INSEE pose question : comment se fait-il qu’il y ait plus d’entrées dans l’ile que de sorties et qui sont-ils ? C’est ce qu’on appelle la « migration positive »…
Après analyse, il semblerait-mais un « observatoire » permettrait de le confirmer et d’en suivre l’évolution- qu’il s’agirait de 3 catégories de migrants :

- des métropolitains recrutés à l’extérieur avec femmes et enfants (notamment dans l’administration)
- des réunionnais de retour au pays après s’être formé et avoir travaillé en Métropole ou en situation d’échec là bas
- des malgaches, mahorais et comoriens recherchant de meilleures conditions de vie ici

Si on observe attentivement le type d’emplois occupé par les métropolitains, on constate rapidement qu’il s’agit en très grande partie de postes très qualifiés : spécialistes de santé, psychologues, commerciaux. N’est on pas en droit de se demander pourquoi les entreprises vont les chercher ailleurs ? peut-être parce que nos BACS+2 ou 3 n’ont pas les spécialités recherchées ? N’auraient-ils pas pu après leur formation généraliste-faire comme les chinois du XXe siècle, aller se spécialiser et acquérir une expérience en Europe pour en revenir vraiment qualifiés et susceptibles d’interesser les employeurs ou de s’installer ici à leur compte ? L’avantage qu’ont les métros sur nous, c’est qu’ils sont mobiles géographiquement et ont su faire les sacrifices nécessaires pour acquérir le haut niveau.

Le reste des métros arrivés ici est constitué de fonctionnaires ayant demandé leur mutation. (Souvent de catégorie A (cadres). Rappelons nous qu’à compétence égale les réunionnais ont de droit une priorité. Mais comme ils sont nombreux « çà se bouscule au portillon »…ce qui explique ces difficultés de retour au pays.

Les Réunionnais de retour au pays sont très nombreux. Soit déçus par la Métropole, ils débarquent ici trop souvent sans job à la clé car ils ne l’ont pas négocié avant.(ce que font généralement les métros). Résultat : comme ils ne peuvent pas chercher dans les départements voisins, ils dépriment, repartent ou…s’inscrivent au RMI
Pour beaucoup, et il serait interessant d’en connaitre le chiffre annuel, Ceux qui ont la qualification suffisante (niveau spécialisé de formation + expérience de 2 à 5 ans) reviennent sur un CDI, négocié au préalable (lors de vacances par ex) et trouvent un poste interessant ici. J’en connais beaucoup.

Les Mahorais-ou comoriens-fuient -comme tous les immigrés d’Europe de l’Est avec l’Europe de l’Ouest- et on ne peut pas leur en vouloir…des conditions d’existence déplorables (éducation, santé etc…). N’essaierions nous pas de faire la même chose si nous étions nés aux Comores pour faire évoluer nos conditions de vie ? N’est ce pas humain ?
Notre pourcentage d’étrangers est un des plus faible de tous les départements français. Ne pouvons nous pas sur une terre « tout kouler » dont nous sommes fiers de vanter l’absence de racisme et où les premiers arrivés sur l’ile sont justement des francais et des malgaches, tolérer voire accueillir gentiment des populations qui pour la plupart acceptent de faire comme travail ce que les réunionnais refusent de faire (environnement, jardin, poubelles, manoeuvres maçon etc…) comme les immigrés en Métropole ?

Et pendant que nous y sommes, si nous abordions l’épineux concept de « préference régionale ». S’il est communément admis que l’on parle alors des résidents de l’ile toutes communautés incluses..je crois percevoir chez certains d’entre nous une idée de race ou de couleur derrière ce terme..ce qui nous rapprocherait des idées de LEPEN. Serions nous plus racistes que nous ne voulons le reconnaitre ? et dans ce cas, quelles populations faut-il mettre dehors : les cafres ? les malbars ? les chinois ? les zoreils? alors que nous sommes tous des immigrés puisque cette ile était déserte…Poussons la logique jusqu’au bout, si on renvoie médecins, fonctionnaires et autres commerciaux métros, celà donnera t’il plus d’emploi aux réunionnais, non qualifiés pour ces postes ? par ailleurs ne risqueraient-ils pas de faire la même chose en Métropole avec nos frères réunionnais, nous les réexpédier pour bosser ici ? (ils sont 250 000 à bosser là bas (soit 1/4 de la poplation réunionnaise) et à occuper des postes de base qui pourraient, ceux là, l’être par des métropolitains : ex postiers, aide-soignantes etc…) contre 75 000 zoreils ici… Nous aurions beaucoup à perdre au change…Si nous avons de tels préjugés, ne vaut il pas mieux renoncer à la nationalité francaise, pays des droits de l’homme et de l’ouverture aux peuples du monde ?
Afin de pouvoir suivre-avec sérénité et objectivité- l’évolution de cette migration positive, je demande à ce que l’INSEE soit désigné (comme pour l’observatoire des prix) pour effectuer ce suivi indispensable.

Pour ma part, je suis fier d’être réunionnaise d’abord, française ensuite et je lutterai toute ma vie contre certains d’entre nous qui ont un esprit étroit et limité.

une réunionnaise, fière de l’être

La vérité sur l’emploi à la Réunion

« LA VERITE SUR L’EMPLOI à la REUNION

A en croire le gouvernement, on nous annonce une baisse exceptionnelle du chômage en France jusqu’à 2 millions de chômeurs….
En réalité tout est faux. Il faut d’abord savoir qu’on fait tout pour vous empêcher de vous inscrire et de rester demandeur d’emploi : inscription obligatoire aux Assedics même si on a droit à rien…avec une liste impressionnante de documents à fournir dont on a pas le premier (tout le monde n’étant comme chacun sait pas forcément licencié d’un CDI). Déjà on est tenté d’abandonner… Même Si l’on insiste, en disant que n’ayant pas cotisé aux Assedics, on ne risque pas d’en bénéficier et que seul l’emploi nous interesse… impossible d’approcher de l’ANPE… Et quand on y parvient-enfin- on guette l’absence de pointage pour vous virer illico…
voilà mon expérience.
Chacun sait qu’à la Réunion, on a un taux de érémiste équivalent à 4 départements francais, mais sait-on que de nombreux érémistes se voient encore aujourd’hui refuser l’accès à l’inscription à l’anpe-Réunion ? sous prétexte qu’il n’ont pas à se plaindre puisqu’ils bénéficient du RMI…. Là encore, il ne faut pas augmenter le nombre de demandeurs d’emploi…

Dans RMI il y a insertion…Or on fait rien ou presque pour les en sortir. Pas étonnant que certains s’y trouvent bien au chaud ou abandonnent la recherche d’emploi. A moins qu’ils ne préfèrent le job au noir ou la délinquance…Ben oui la peur, c’est porteur pour faire voter SARKOZY… Avez vous entendu parler d’action de réinsertion de érémistes ? rien…pourtant quelle économie pour un Etat endetté jusqu’au cou…
Alors, on compte, mais uniquement les demandeurs d’emploi à temps plein…on oublie tout ceux qui bossent de façon précaire, à temps partiel, ceux qui, indépendants essaient de sauver leur entreprise…. mise à mal par le CHIK, les articles alarmistes des médias réunionnais et l’Etat UMP qui malgré les promesses de secours de Mr de VILLEPIN, ne fait plus rien pour le Tourisme sinistré depuis Novembre 2006… Et on voudrait nous faire voter pour des gens qui abandonnent les PME…en prétendant faire baisser le chômage ?
« Bosser plus pour gagner plus », c’est pourtant le slogan du candidat UMP en tête des sondages…quelle hypocrisie quand on constate que 40% des gens ici sont sans travail et une partie croissante des autres bossent à temps partiel ou en CDD par le seul choix des patrons…alors gagner plus pour travailler plus ?OK Si on m’en laissait la chance…

un petit professionnel du tourisme

Les dangers d’un modèle ultralibéral pour l’emploi

Captivante cette émission économique : « Capital » passée ce Dimanche sur RFO… mais elle m’a donné des sueurs dans le dos et confirmé mes convictions. Elle nous a démontré en effet, même si ce n’était pas son objectif, et celà par 3 exemples les dangers du liberalisme de SARKOZY sur l’emploi en France. Chacun sait, en effet, que le salaire minimum est de 10 à 20 fois inférieur en Chine, en Inde et en Amérique latine qu’en Europe. Or, les charges salariales représentent le coût principal de fabrication d’un produit pour un patron. Il n’est donc pas étonnant que les entreprises françaises-comme européennes d’ailleurs- aillent fabriquer une grande partie de nos produits dans ces pays émergents…
A première vue, celà semble plutôt sympa que d’aller donner du travail à ces milliards de pauvres de la planète, mettant ainsi en oeuvre notre devise « liberté, égalité, fraternité ». En y regardant de plus près, on constate rapidement les failles du système : si les patrons vont dans ces pays, ce n’est pas par grandeur d’âme, mais bien pour produire -
et celà dans des conditions souvent lamentables pour les populations locales (conditions de travail catastrophiques, travail des enfants, interdiction des syndicats…) au moindre coût, afin dirons-nous d’être économiquement viables face à une concurrence économique de plus en plus féroce. Le résultat ? les plus grosses entreprises mangent les petites qui font faillite avec un cortège de licenciements et pour l’Europe, l’impossibilité de nos entreprises de rester concurrentielles, celles-ci n’ayant plus comme solution que de délocaliser. Sommes -nous prêts à partir travailler en Inde ou en Chine avec nos familles pour un salaire 10 fois inférieur au notre ? Je ne le pense pas …

Les français-comme les quelques européens à qui l’on a laissé le choix- semblent avoir d’ailleurs intuitivement ou rationnellement perçu le danger du libéralisme à tout crin pour la France, traduisant leur inquiétude et donc leur méfiance par un NON à l’Europe telle qu’on nous la proposait : une Europe où la principale motivation était le libéralisme économique et où l’homme risquait d’être laminé en raison de licenciements massifs. Mais, le danger avec les pays émergents est encore plus grand que le danger européen car ceux-ci ont des salaires encore plus bas et des protections sociales inexistantes.

Des scooters fabriqués en Chine et vendus entre 800 et 1000€ en Europe; TV, ordinateurs, électro-ménager produits en Inde à moitié prix, des services (secrétariat, gestion etc…) commandés par les mairies et sous-traités discrètement en Inde par des informaticiens locaux payés à 150€. Quelle aubaine, dirons-nous pour les patrons et même pour les consommateurs…sauf que pendant ce temps-là, nos branches économiques (textiles, automobile, électroménager etc) sont gravement touchées et nos emplois disparaissent en nombre. Quant au consommateur, il constate qu’il n’y a aucun service après-vente sur ces produits importés du tiers-monde et que leur durée de vie ne dépassera pas 3 ou 4 ans (au lieu de 10 ou 15 auparavant…)

C’est pourtant cette politique que défend SARKOSY, cette politique du tout-économique, même si elle se fait au détriment de l’homme puisque faisant progressivement disparaître l’emploi européen-et donc le nôtre. Alors que faire ? Certes, on ne peut pas empêcher les entreprises de délocaliser, mais on peut les en dissuader en leur supprimant toute aide gouvernementale. Certes, on ne peut pas empêcher les pays émergents de nous concurrencer gravement mais on peut pourtant protéger notre Europe. Comment ? tout simplement en imposant des droits de douane réellement dissuasifs aux frontières de l’Europe pour tous les produits que nous y produisons (afin de protéger nos entreprises) et en achetant dans ces pays que ce que nous ne sommes pas capables de produire. C’est la seule solution si on ne veut pas aller à la catastrophe à court terme, d’autant que SARKOSY, parallèlement nous promet
un « contrat unique de travail » dont la vertu principale sera de précariser l’emploi à vie (Chirac avait déjà commencé en autorisant le CDD généralisé) puisque l’employeur pourra licencier quand il le désire. Voilà, les effets du libéralisme que la droite veut nous imposer.
Patrice LOUAISEL

La France du travail avec Mr SARKOZY

 

                          Il fallait s’en douter mais voilà que la situation s’accélère : nous sommes aujourd’hui en plein liberalisme… Si l’on pourrait légitimement se réjouir de l’ouverture généralisée des frontières, il y a pourtant de quoi s’inquiéter sérieusement. En effet l’ultralibéralisme proné par SARKOZY mène à l’invasion de produits asiatiques, mettant du même coup nos entreprises-qui ne peuvent résister face à des salaires 20 fois supérieurs à ceux de ces pays- et dégringolent les unes après les autres. Aujourd’hui, des branches entières de l’économie tombent les unes après les autres : le Textile, l’automobile… Face à ce danger, les entreprises françaises délocalisent en nombre leur production dans les pays émergents : Inde, Chine, Europe de l’Est mettant au chômage bon nombre de leurs salariés ou réclament du gouvernement le droit de licencier leurs salariés à tout moment : c’est le fameux « contrat unique de travail » que nous mijote SARKOSY.Fini le CDI qui nous apportait la sécurité indispensable à une vie sereine, au réglement de nos crédits, à la satisfaction de nos projets et de nos rêves. Il va falloir désormais accepter la précarité de l’emploi à vie…D’ailleurs aujourd’hui, 70% des embauches se font en CDD ou par intérim. Quand je pense à ce temps béni pour le salarié où le CDD n’était autorisé qu’en cas de remplacement maladie, maternité ou surcroit exceptionnel d’activité…

                    Pour soutenir les entreprises françaises, il faut donc leur permettre de réduire leurs charges salariales : c’est l’encouragement aux heures supplémentaires (moins taxées par le gouvernement), système qui leur permet DE NE PAS EMBAUCHER. Fort adroitement, la droite
tente de faire croire aux travailleurs qu’il pourront désormais « travailler plus pour gagner plus » ce qui est totalement faux puisque la plupart du temps les heures supp ne sont jamais payées (que ce soit dans l’hotellerie ou la distribution par exemple…). D’ailleurs, à votre avis,
qui décide de celles-ci : le patron ou le salarié ? C’est toujours le patron bien entendu quand il est confronté à une lourde charge de travail qu’il y aurait risque à imposer au salarié.

                  Le bilan de la politique de la droite est alarmant : 4 millions de salariés payés au SMIC après 20 à 30 ans de travail, la moitié des salariés du privé touchant moins de 1400€/mois, 23% de jeunes sans emploi,(60% à laRéunion) 75 000 érémistes (soit 4 départements français) que l’on maintient assistés car il n’y a plus de travail. Par contre, pour financer les retraîtes, on va obliger à travailler beaucoup plus longtemps, des gens usés par 40 ans de bons et loyaux services. Pendant ce temps, les jeunes-inemployés- »grattent leur fesses » devant la boutique à moins qu’il ne préfèrent bosser au noir à côté de leur allocation ou se lancer dans la délinquance pour améliorer leur ordinaire : voilà le type de société que l’on nous propose…

                 Face à cette situation dégradée, il faut une politique ferme et déterminée, de taxation des importations aux frontières de l’Europe pour tous les produits concurrenciels à ceux fabriqués en Europe, de lutte contre la précarité généralisée par la limitation des licenciements, des CDD et de tous les contrats précaires, permettre aux jeunes en situation de 1er emploi d’accèder après 6 mois-et systématiquement- à une formation, à un emploi aidé ou à un tutorat rémunéré sur des postes non concurrenciels,leur accorder un prêt à taux zéro s’il décident de créer une entreprise ou favoriser pour les autres le retour à l’emploi par un « revenu de solidarité active » en retour d’un contrat de droits et de devoirs…C’est ce que propose le parti socialiste…

               Ce n’est pas en rejetant les clandestins-qui au péril de leur vie veulent sauver leur famille du dénuement- dont on a besoin pour certaines tâches que les français ne veulent ou ne savent faire que l’on réglera le problème de l’emploi…

               Alors, pour sauver la face, la droite trouve des boucs-émissaires (les étrangers) et trafique les chiffres du chômage : radiations en nombre(15% en un an), découragement d’inscription des érémistes à l’ANPE (notamment à la Réunion), hausse des contrats aidés (emplois temporaires et artificiels payés par nos impôts)

P.L

nos jeunes réunionnais condamnés à la précarité à vie

Après le « contrat unique d’insertion », les multiples emplois précaires-renouvelés parfois durant des années- un nouveau coup vient d’être lancé par le gouvernement actuel de droite contre le « contrat à durée indéterminée » auquel tout un chacun devrait pouvoir prétendre pour avoir une vie stable et sereine. En effet quels projets (construire une maison, ou une vie de couple harmonieuse par ex) peut-on construire si toute sa vie on ne peut au mieux
bénéficier que d’un « contrat d’avenir », « emploi jeune » ou autre activité occupationnelle temporaire avant de retomber dans le « fénoir » du chômage
et de l’inactivité ? Comment ne pas comprendre ces jeunes inactifs, (plus de 40% içi) délibéremment laissés « au bord du chemin » et qui désespérés
se laissent aller au RMI à vie (solution choisie par le gouvernement semble t’il) l’alcool, ou pire la délinquance et la destruction des biens que « ceux qui se lèvent tôt » ont construit avec leur sueur ?

Avant 1981, on partait en France « au petit bonheur la chance ». On tentait le coup comme au poker ou au millionnaire et parfois on finissait mal
dans la mendicité sous les ponts des grandes villes ou comme maîtresse obligée d’un homme qui vous avait recruté comme « Employée de maison ».
C’était du temps du BUMIDOM… En 1981, on met enfin de l’ordre, on prévient, on accompagne, on contrôle la migration et surtout on rend possible la « mobilité » et donc la possibilité de revenir au pays, doté d’une bonne formation et d’une sérieuse expérience. Certes, il pouvait y avoir des « loupés »
mais c’était tout de même mieux qu’avant, ou que partir tout seul à l’aventure… Commençait la belle aventure de l’ANT… dont on veut supprimer les
moyens financiers des 3/4 (de 73% exactement). Evidemment « les caisses de l’Etat sont vides  » sauf pour le Chef de l’Etat (augmentation de 140% mini)
et les plus riches (paquet fiscal pour les plus grosses fortunes)…

On sait qu’il y a plus de 10 000 naissances/an à la Réunion et qu’il n’y a qu’environ 4000 emplois proposés -désormais précaires pour la plupart-.
Restent 6 000 personnes « sur le carreau ». La mobilité permettait jusqu’à maintenant aux plus motivés et aux plus audacieux (environ 3000 soit la moitié)- ou simplement aux personnes désespérées de ne se voir offrir que des emplois précaires- de tenter leur chance là bas, en Métropole, au Canada, ou ailleurs… d’y rester s’ils le voulaient ou de revenir, porteurs d’une véritable compétence (formation sérieuse + expérience) pour enrichir la vie économique locale et mettre en place au pays leur projet de vie. Ceux-là, et nombreux sont ceux que j’ai croisé dans la rue, me remerciant même, et me disant fièrement : « j’ai suivi vos conseils, j’ai fait la formation prévue et 3/4 ans là bas sur un poste fixe, et maintenant j’ai gagné içi un C.D.I et je suis heureux… j’ai une famille et …des enfants. C’en est désormais fini pour les Réunionnais : ils sont condamnés à partir tout seuls « au casse pipe », à se désespérer ou à se laisser aller au chômage ou au RMI ou à tomber dans l’alcool ou la délinquance : triste programme.

Avant on disait : « la gauche a tout dépensé et il faut maintenant resserrer les vis ». On ne peut plus le dire aujourd’hui puisque la droite est au pouvoir depuis 20 ans. Comment se fait il donc que les caisses soient vides ?

En tout cas, pour tout ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un poste fixe, la situation devient de plus en plus précaire et dramatique : on réduit tout : les profs, les policiers, les tribunaux, l’accès à la santé (une des meilleures du monde) etc.. on démantèle même le droit du travail, la flexibilité permettant à l’employeur, comme « le contrat unique d’insertion » en vue, de vous fiche dehors à tout moment. Et tout celà en moins de 9 mois…mais le meilleur reste à venir-échéances électorales oblige- l’accouchement va en effet se faire au forceps a/c de Mars 2008 … et là le pire est à redouter puisqu’il n’ y aura plus de risques politiques… Je m’égare, me direz vous ?

A 3 ans de la retraite-si on veut bien me la donner pour permettre aux jeunes de travailler- je pourrai me voiler la face. Et bien non, je suis atterré
par l’évolution de la situation actuelle : ces jeunes sans avenir, ces érémistes qu’on essaye même pas d’aider à se réinsérer, cette précarité institutionnalisée pour tous. Pauvre France, qu’est elle devenue alors que nous pouvions nous vanter d’être un des pays les plus avancés d’Europe
autant au niveau industriel qu’éducatif ou sanitaire.C’est désormais fini tout çà. Qu’on ne me dise pas que c’est inexorable et la conséquence du « progrès » ! nos gouvernants devraient avoir la sagesse de donner la priorité au travail sur la machine, et de protéger nos frontières européennes (taxation) pour défendre nos entreprises mises en danger par la concurrence de pays à bas salaires comme la Chine et par une mondialisation débridée. Finis nos rêves, finis nos projets ! pauvre jeunesse !

Patrice LOUAISEL
ex psychologue de l’ANT (durant 12 ans)

Catégories
Archives