RMIste plutôt que SMICard ?
Edifiant ce « barometre » de la radio la plus populaire de l’ile sur « les conditions de vie des RMIstes » et ce témoignage même s’il est caricatural d’une smicarde ex-RMIste qui regrette vivement sa situation antérieure et se demande si » celà vaut le coup de travailler« .
Et les témoignages sur une meilleure qualité de vie en tant que « érémiste » furent nombreux ce lundi-là.
C’est qu’avoir le « statut de érémiste » un statut presque irréversible puisqu’on ne vous oblige pas à travailler procure une rente de situation puisqu’au delà de ce « ti monnaie« , on n’a pas d’impôts à payer, pas de taxe d’habitation, et qu’on bénéficie même de la CMU et de l’allocation de rentrée scolaire…sans compter « qu’en allant voir l’assistante sociale, on peut même se faire payer les factures d’eau et d’électricité… » et qu’en cumulant RMI et « allocation femme seule », et pourquoi pas un petit boulot au noir.
On arrive à vivre finalement très correctement sans avoir la moindre envie de se réinsérer socialement et professionellement.
Il ne s’agit pas içi de condamner une allocation de solidarité éminemment sociale et humanitaire qui est une aide incontestable, voire nécessaire pour la couche la plus pauvre de la population.
Ce qui est critiquable, c’est la démagogie des politiques qui n’ont pas su ou eu envie d’exiger en contrepartie une véritable réinsertion par la formation puis par le travail comme elle était conçue à l’origine. La preuve ? Ce chiffre augmente annuellement au lieu de diminuer grâce à l’action énergique de nos élus … Aujourd’hui à plus de 60 000 RMIistes dans ce département, nous équivalons sur le nombre à 3 départements moyens de Métropole et sommes les leaders francais en la matière.
Parallèlement, nous constatons qu’il est très difficile de trouver quelqu’un pour faire le ménage ou nettoyer le jardin et que durant cette difficile crise du chikungunya, aucun Maire n’a seulement pensé à faire appel, par souci d’économie, aux RMIstes volontaires pour aider leur pays à s’en sortir…qu’il s’agisse de démoustication (formation en une demie journée), ou de collecte des encombrants… (véritables nids à moustiques sur St Louis et St André en particulier, là où a commencé la crise).
Non, là encore, nos élus ont réclamé l’argent des contribuables et de ceux qui travaillent au lieu de s’appuyer sur ces personnes rémunérées par l’Etat (et donc sur nos impôts) et qui ont donc en quelque sorte un statut presque semblable à celui des fonctionnaires et la sécurité du non-emploi.
Voudrait-on enlever aux RMIstes toute dignité et un sens élémentaire des responsabilités ?
Je n’ose pas penser au projet de mise en oeuvre par certains partis d’un « RMI jeunes » qui ne manquera pas après les bonnes résolutions de départ (obligation de se former et de chercher du boulot) par être dévoyé par nos représentants qui en feront – comme pour le RMI aujourd’hui – une rente de situation pour nos jeunes, les écartant délibéremment par cette alléchante opportunité pour eux de gagner de l’argent très vite, de la notion de responsabilité, de travail (n’avons nous pas besoin de salariés pour payer nos retraites ?) et les conduisant inéluctablement à la notion d’assistés à vie, voire à la paresse, à l’alcool ou à la délinquance.
Il est encore temps de réagir intelligemment à ce constat, effectué par les pauvres eux-mêmes, en ré-étudiant les conditions d’accès au RMI, en ayant des exigences en face de formation et de recherche d’emploi à leur égard car est-il moral d’être indemnisé à vie sans pratiquement aucun contrôle avec la possibilité de se trouver une petit ‘becque la clé » en complément alors que d’autres suent au quotidien pour tenter desespéremment de nourrir leurs familles…?
Un salarié-contribuable écoeuré.