Les dangers d’un modèle ultralibéral pour l’emploi

Captivante cette émission économique : « Capital » passée ce Dimanche sur RFO… mais elle m’a donné des sueurs dans le dos et confirmé mes convictions. Elle nous a démontré en effet, même si ce n’était pas son objectif, et celà par 3 exemples les dangers du liberalisme de SARKOZY sur l’emploi en France. Chacun sait, en effet, que le salaire minimum est de 10 à 20 fois inférieur en Chine, en Inde et en Amérique latine qu’en Europe. Or, les charges salariales représentent le coût principal de fabrication d’un produit pour un patron. Il n’est donc pas étonnant que les entreprises françaises-comme européennes d’ailleurs- aillent fabriquer une grande partie de nos produits dans ces pays émergents…
A première vue, celà semble plutôt sympa que d’aller donner du travail à ces milliards de pauvres de la planète, mettant ainsi en oeuvre notre devise « liberté, égalité, fraternité ». En y regardant de plus près, on constate rapidement les failles du système : si les patrons vont dans ces pays, ce n’est pas par grandeur d’âme, mais bien pour produire -
et celà dans des conditions souvent lamentables pour les populations locales (conditions de travail catastrophiques, travail des enfants, interdiction des syndicats…) au moindre coût, afin dirons-nous d’être économiquement viables face à une concurrence économique de plus en plus féroce. Le résultat ? les plus grosses entreprises mangent les petites qui font faillite avec un cortège de licenciements et pour l’Europe, l’impossibilité de nos entreprises de rester concurrentielles, celles-ci n’ayant plus comme solution que de délocaliser. Sommes -nous prêts à partir travailler en Inde ou en Chine avec nos familles pour un salaire 10 fois inférieur au notre ? Je ne le pense pas …

Les français-comme les quelques européens à qui l’on a laissé le choix- semblent avoir d’ailleurs intuitivement ou rationnellement perçu le danger du libéralisme à tout crin pour la France, traduisant leur inquiétude et donc leur méfiance par un NON à l’Europe telle qu’on nous la proposait : une Europe où la principale motivation était le libéralisme économique et où l’homme risquait d’être laminé en raison de licenciements massifs. Mais, le danger avec les pays émergents est encore plus grand que le danger européen car ceux-ci ont des salaires encore plus bas et des protections sociales inexistantes.

Des scooters fabriqués en Chine et vendus entre 800 et 1000€ en Europe; TV, ordinateurs, électro-ménager produits en Inde à moitié prix, des services (secrétariat, gestion etc…) commandés par les mairies et sous-traités discrètement en Inde par des informaticiens locaux payés à 150€. Quelle aubaine, dirons-nous pour les patrons et même pour les consommateurs…sauf que pendant ce temps-là, nos branches économiques (textiles, automobile, électroménager etc) sont gravement touchées et nos emplois disparaissent en nombre. Quant au consommateur, il constate qu’il n’y a aucun service après-vente sur ces produits importés du tiers-monde et que leur durée de vie ne dépassera pas 3 ou 4 ans (au lieu de 10 ou 15 auparavant…)

C’est pourtant cette politique que défend SARKOSY, cette politique du tout-économique, même si elle se fait au détriment de l’homme puisque faisant progressivement disparaître l’emploi européen-et donc le nôtre. Alors que faire ? Certes, on ne peut pas empêcher les entreprises de délocaliser, mais on peut les en dissuader en leur supprimant toute aide gouvernementale. Certes, on ne peut pas empêcher les pays émergents de nous concurrencer gravement mais on peut pourtant protéger notre Europe. Comment ? tout simplement en imposant des droits de douane réellement dissuasifs aux frontières de l’Europe pour tous les produits que nous y produisons (afin de protéger nos entreprises) et en achetant dans ces pays que ce que nous ne sommes pas capables de produire. C’est la seule solution si on ne veut pas aller à la catastrophe à court terme, d’autant que SARKOSY, parallèlement nous promet
un « contrat unique de travail » dont la vertu principale sera de précariser l’emploi à vie (Chirac avait déjà commencé en autorisant le CDD généralisé) puisque l’employeur pourra licencier quand il le désire. Voilà, les effets du libéralisme que la droite veut nous imposer.
Patrice LOUAISEL

Les commentaires sont fermés.

Catégories
Archives