pour un observatoire sur la migration positive

Chacun sait que si l’on encourage les réunionnnais à la mobilité pour des raisons professionnelles, une statistique de l’INSEE pose question : comment se fait-il qu’il y ait plus d’entrées dans l’ile que de sorties et qui sont-ils ? C’est ce qu’on appelle la « migration positive »…
Après analyse, il semblerait-mais un « observatoire » permettrait de le confirmer et d’en suivre l’évolution- qu’il s’agirait de 3 catégories de migrants :

- des métropolitains recrutés à l’extérieur avec femmes et enfants (notamment dans l’administration)
- des réunionnais de retour au pays après s’être formé et avoir travaillé en Métropole ou en situation d’échec là bas
- des malgaches, mahorais et comoriens recherchant de meilleures conditions de vie ici

Si on observe attentivement le type d’emplois occupé par les métropolitains, on constate rapidement qu’il s’agit en très grande partie de postes très qualifiés : spécialistes de santé, psychologues, commerciaux. N’est on pas en droit de se demander pourquoi les entreprises vont les chercher ailleurs ? peut-être parce que nos BACS+2 ou 3 n’ont pas les spécialités recherchées ? N’auraient-ils pas pu après leur formation généraliste-faire comme les chinois du XXe siècle, aller se spécialiser et acquérir une expérience en Europe pour en revenir vraiment qualifiés et susceptibles d’interesser les employeurs ou de s’installer ici à leur compte ? L’avantage qu’ont les métros sur nous, c’est qu’ils sont mobiles géographiquement et ont su faire les sacrifices nécessaires pour acquérir le haut niveau.

Le reste des métros arrivés ici est constitué de fonctionnaires ayant demandé leur mutation. (Souvent de catégorie A (cadres). Rappelons nous qu’à compétence égale les réunionnais ont de droit une priorité. Mais comme ils sont nombreux « çà se bouscule au portillon »…ce qui explique ces difficultés de retour au pays.

Les Réunionnais de retour au pays sont très nombreux. Soit déçus par la Métropole, ils débarquent ici trop souvent sans job à la clé car ils ne l’ont pas négocié avant.(ce que font généralement les métros). Résultat : comme ils ne peuvent pas chercher dans les départements voisins, ils dépriment, repartent ou…s’inscrivent au RMI
Pour beaucoup, et il serait interessant d’en connaitre le chiffre annuel, Ceux qui ont la qualification suffisante (niveau spécialisé de formation + expérience de 2 à 5 ans) reviennent sur un CDI, négocié au préalable (lors de vacances par ex) et trouvent un poste interessant ici. J’en connais beaucoup.

Les Mahorais-ou comoriens-fuient -comme tous les immigrés d’Europe de l’Est avec l’Europe de l’Ouest- et on ne peut pas leur en vouloir…des conditions d’existence déplorables (éducation, santé etc…). N’essaierions nous pas de faire la même chose si nous étions nés aux Comores pour faire évoluer nos conditions de vie ? N’est ce pas humain ?
Notre pourcentage d’étrangers est un des plus faible de tous les départements français. Ne pouvons nous pas sur une terre « tout kouler » dont nous sommes fiers de vanter l’absence de racisme et où les premiers arrivés sur l’ile sont justement des francais et des malgaches, tolérer voire accueillir gentiment des populations qui pour la plupart acceptent de faire comme travail ce que les réunionnais refusent de faire (environnement, jardin, poubelles, manoeuvres maçon etc…) comme les immigrés en Métropole ?

Et pendant que nous y sommes, si nous abordions l’épineux concept de « préference régionale ». S’il est communément admis que l’on parle alors des résidents de l’ile toutes communautés incluses..je crois percevoir chez certains d’entre nous une idée de race ou de couleur derrière ce terme..ce qui nous rapprocherait des idées de LEPEN. Serions nous plus racistes que nous ne voulons le reconnaitre ? et dans ce cas, quelles populations faut-il mettre dehors : les cafres ? les malbars ? les chinois ? les zoreils? alors que nous sommes tous des immigrés puisque cette ile était déserte…Poussons la logique jusqu’au bout, si on renvoie médecins, fonctionnaires et autres commerciaux métros, celà donnera t’il plus d’emploi aux réunionnais, non qualifiés pour ces postes ? par ailleurs ne risqueraient-ils pas de faire la même chose en Métropole avec nos frères réunionnais, nous les réexpédier pour bosser ici ? (ils sont 250 000 à bosser là bas (soit 1/4 de la poplation réunionnaise) et à occuper des postes de base qui pourraient, ceux là, l’être par des métropolitains : ex postiers, aide-soignantes etc…) contre 75 000 zoreils ici… Nous aurions beaucoup à perdre au change…Si nous avons de tels préjugés, ne vaut il pas mieux renoncer à la nationalité francaise, pays des droits de l’homme et de l’ouverture aux peuples du monde ?
Afin de pouvoir suivre-avec sérénité et objectivité- l’évolution de cette migration positive, je demande à ce que l’INSEE soit désigné (comme pour l’observatoire des prix) pour effectuer ce suivi indispensable.

Pour ma part, je suis fier d’être réunionnaise d’abord, française ensuite et je lutterai toute ma vie contre certains d’entre nous qui ont un esprit étroit et limité.

une réunionnaise, fière de l’être

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