Archive pour la catégorie ‘tiers-monde’

L’esclavage des enfants en Côte d’Ivoire pour l’Industrie chocolatière

Excellente émission que celle proposée par « Investigations » sur France O intitulée « Afrique Terre convoitée ». Après un reportage effectué dans plusieurs pays d’Afrique, montrant la conquête économique des Chinois sur ceux-ci, c’est en Côte d’Ivoire : 1er producteur de Cacao au monde que les journalistes d’ »Investigations » ont enquêté. Depuis déjà plus de 10 ans, le travail d’enfants de 6 à 10 ans est déjà dénoncé par les organisations humanitaires et les journalistes.

Face à cette situation, « Investigations » a enquêté dans les exploitations productrices de cacao pour voir si la situation avait évolué. Malheureusement, presque rien n’a encore été fait : De jeunes enfants continuent à être exploités à casser les cosses de cacao, à transporter de lourdes charges, se blessant souvent gravement avec leurs machettes… On en « importe » même du pays voisin le Burkina Faso, ce qui s’apparente fort à des enlèvements…

Après avoir refusé les interviews des journalistes, les firmes concernées ont progressivement dû les recevoir et se rendre à l’évidence, confrontés aux vidéos prises sur le terrain. Ils ont bien-sûr joué l’étonnement et l’indignation promettant de s’attacher au problème….

Pourtant, c’est bien pour eux et leurs profits que ces enfants travaillent : Mis en cause depuis de nombreuses années, les industries chocolatières avaient pourtant promis de faire des actions humanitaires au profit de ces enfants afin qu’ils puissent aller à l’école : Plus de 10 ans après, les enquêteurs ont pu leur démontrer, vidéo en main, que soit les écoles promises n’avaient pas été construites, soit qu’elles n’étaient pas terminées ou délabrées …et qu’il n’y avait donc eu aucun suivi des projets humanitaires promis. Quant à ces jeunes enfants, ils continuent à travailler en esclaves, les petits producteurs n’ayant toujours pas assez de rentrées financières pour faire vivre correctement leurs familles.

Jusqu’à quand, accepterons-nous cet état de fait sans protester et sanctionner les coupables, à savoir les industries chocolatières ?. C’es pourtant le pouvoir de nos gouvernants et de nous-mêmes simples consommateurs de ces produits non éthiques

Madagascar : l’alimentation toujours inquiétante

Madagascar : l’alimentation toujours inquiétante

76% de la population malgache présente une carence alimentaire tandis que seuls 6% des actifs au pays bénéficient d’une couverture sociale, selon les résultats d’une enquête sur le suivi des indicateurs de l’OMD.

Les indicateurs restent encore très faibles pour le cas de Madagascar au regard de l’ampleur des défis assignés dans le cadre des Objectifs du Millénaire, comme le démontrent les résultats d’une enquête nationale mesurant les progrès réalisés par le pays entre 2012 et 2013.
Dans le domaine de la nutrition, « plus de quatre Malagasy sur cinq consomment des aliments de faible qualité », indique ce rapport relayé par orange.mg. Sur le plan quantitatif, il a été établi que la carence alimentaire touche 76% de la population locale.

Pour ce qui est de la couverture sociale- caisses de retraite, les congés payés et le remboursement des frais médicaux- le taux d’affiliation ne dépasse même pas les 6% de la population active à Madagascar.

Les résultats de cette enquête menée auprès de 19 000 ménages malgaches confrontent les dirigeants actuels aux lourds défis qui restent à réaliser avant la date buttoir de 2015, imposée par les Nations Unies.

Alors que l’échéance approche à grand pas, le pays doit encore faire d’innombrables efforts par rapport aux 8 objectifs à atteindre dont : Réduire l’extrême pauvreté et la faim- assurer l’éducation primaire pour tous- promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes- réduire la mortalité infantile- améliorer la santé maternelle- combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies- préserver l’environnement et enfin, mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Sources : l’info.re

« La vie en vert » à Madagascar : Emission « Investigations » sur France O

« La vie en vert » à Madagascar : Emission « Investigations » sur France O

Le bonheur est dans la forêt. Olivier Behra est arrivé à Madagascar il y a vingt ans et a décidé d’y créer sa propre ONG, qui a pour but de sauver ce qu’il reste de la forêt malgache. – Un documentaire français réalisé par Bertrand Aguirre en 2013. Olivier Behra est arrivé à Madagascar il y a vingt ans et a décidé d’y créer sa propre ONG,

Madagascar a perdu presque toute sa forêt. Elle ne représente plus que 7 % de la surface totale de l’île. : 200 à 300 000 ha partent chaque année en fumée à cause de la culture sur brûlis ( objectif d’avoir des terres agricoles) et les terres subissent les conséquences de l’érosion ..

A 200kms à l’Ouest de Tana, Olivier a cherché à changer les choses en créant une réserve pour la culture de plantes intéressantes au plan médicinal et aromatique (il y en aurait plus de 10 000). Il a aussi installé une distillerie et des labos.

Là bas en grande partie grâce à lui, la communauté villageoise à appris à vivre grâce aux plantes, arrêtant de brûler la forêt pour y planter entre autres du manioc. 88 femmes travaillent sur l’exploitation, avec un règlement de 2€/100kgs. Production par exemple de gingembre papillon (anti-stress) vendue à une société d’aromathérapie (400€/litre) Les paysans ont dès lors 2 revenus : celui de la culture des plantes mais aussi celui de la distillation.

Olivier a aussi initié un programme de reboisement : 450 000 arbres viennent ainsi d’être replantés. Il recherche aussi des substitutions à l’utilisation du bois, notamment pour le chauffage.

En face, il exige des sociétés d’aromathérapie française l’engagement de financer

des programmes qui donnent du travail aux populations locales.

Au labo, le médecin traditionnel malgache a déjà identifié plus de 160 plants. Dans le cadre de l’ONG, il assure un programme scolaire avec travaux pratiques de terrain aux enfants de la communauté. Le programme se complète par un centre de santé et une salle d’accouchement
(sage-femme +infirmière)

Sur l’ile de Nosi Bé, il participe à l’implantation d’Ylang Ylang. Celui-ci n’est productif qu’au bout de 4 ans. Ses fleurs sont utilisées en cosmétiques et pour la qualité des cheveux. Les habitants qui travaillent pour lui gagnent même 250€/mois soit le double du salaire moyen.

On en fait bien-sûr de l’huile essentielle, celle-ci étant analysée et filtrée.

Depuis 20 ans, 80 % des enfants atteints de leucémie infantile sont traités par la pervenche de Madagascar…

Quand il monte sur la France, il rejoint le beaux quartiers de Paris où il rencontre les « nez » des grands parfumeurs, cherchant à impliquer ceux-ci dans le financement d’actions de terrain à Mada. Il leur fait comprendre que ces territoires constituent leur réserve naturelle et tente

d’accéder à un contrat d’engagement financier. A Grasse, il recherche des sociétés susceptibles de s’engager sur des volumes importants pour assurer la pérénité des exploitations. Les « nez » passent alors l’huile essentielle au crible sachant que pour les nouvelles essences, seul 1 projet sur 10 aboutit. Ainsi, il faut plus de 5 ans pour qu’une nouvelle huile soit certifiée.

Dans l’Hexagone, le marché représente 1 milliard d’euros. La démarche d’Olivier est de rendre compatible économie et environnement. Les français sont les 2e consommateurs européens après les Allemands. On trouve d’ailleurs de plus en plus de ce type de produits en pharmacie.

En 1an 1/2, ils ont développé 10 projets dans le monde où grâce à des projets simples et efficaces, ils replacent les populations au centre des projets, chacun y trouvant son compte

Danger : Mainmise sur les terres agricoles à Madagascar et dans les pays en voie de développement

Danger : mainmise sur les terres agricoles

Samedi 15 juin 2013, le problème de l’accaparement des terres s’est invité au coeur d’un débat organisé par Frères des Hommes à Ivry-Sur-Seine. Comment enrayer ce phénomène croissant ? A l’instar du Collectif pour la défense des terres malgaches-TANY des mouvements se mobilisent au Nord comme au Sud pour changer la situation.
Le Collectif « Tany », qui s’insurge face au phénomène croissant de transactions foncières à Madagascar, élève la voix : “A Madagascar, de 2005 à 2009, 3 millions d’hectares de terres ont été rachetés aussi bien par des poids lourds de l’agro-industrie que des gouvernements étrangers”, explique Samuel Jocelyn, vice président du Collectif Tany.

L’accaparement des terres s’est accentué : la raréfaction de la terre et de ses richesses en font un bien convoité en tant que tel. Le théâtre de l’opération : les pays en développement avec comme acteur principal des transnationales ou des gouvernements. Le scénario : l’acquisition de grandes étendues de terres agricoles dans des conditions opaques. La règle est simple, acheter ou louer massivement à prix dérisoire des parcelles de terrain exploitables pour une rentabilité maximale.

La ruée vers… la terre

A Madagascar, le cas du groupe sud-coréen Daewoo, opérant dans l’agroalimentaire, est un exemple frappant. Afin de renforcer la sécurité alimentaire de la Corée du Sud, la compagnie loue, en 2008, près d’1,3 millions d’hectares de terres malgaches pour cultiver maïs et palmiers à huile. Seul “hic” : Daewoo scelle le contrat sous forme de bail (très) longue durée – 99 ans – sans compensation financière envers les paysans qui cultivent et habitent cette terre. Non seulement l’intégralité de la récolte est destinée à la Corée du Sud, mais Daewoo emploie des travailleurs sud-africains plutôt que malgaches.

Les populations rurales, souvent majoritaires au sein des pays en développement, sont expulsées des terres qu’elles habitent et cultivent. A Madagascar, comme dans nombre de pays africains, 80% de la population est rurale et la plupart ne possède pas d’acte de propriété foncière. C’est le droit coutumier qui prévaut : la terre se transmet de génération en génération ou par alliances matrimoniales.
En 2012, les chiffres sont aussi alarmants qu’accablants, 428 millions de paysans africains [1] dépourvus de leur terre sont aux prises avec une précarité extrême. Aussi, la souveraineté alimentaire de ces pays est menacée puisque les denrées cultivées localement sont destinées à l’exportation.

Dans un monde où les terres sont de moins en moins disponibles et fertiles – érosion, désertification – et les matières premières rares (comme le pétrole), les denrées agricoles deviennent porteuses d’enjeux géopolitiques. D’autant que l’accroissement démographique se pose en obstacle à la sécurité alimentaire et énergétique des pays du Sud. La ruée vers la terre se matérialise aujourd’hui par la spéculation financière et la flambée des prix alimentaires – à l’instar de la crise de 2007-2008.

Se mobiliser

La solution pour lutter contre l’accaparement des terres ? Se mobiliser aussi bien au Nord qu’au Sud. Au Nord, le recueil et la diffusion d’informations, le soutien direct aux paysans des pays du Sud, la sensibilisation des citoyens, sont autant de procédés mis en œuvre par des organisations comme le Collectif Tany et Frères des Hommes. Dans quel but ? Celui de dénoncer efficacement et inciter le politique à rétablir justice.

Au Sud, une politique agricole nationale doit être conduite dans les pays concernés par l’accaparement des terres. Le phénomène pourra être endigué grâce à une redistribution équitable des ressources, le soutien à l’accès au crédit, mais également grâce à l’élaboration d’une législation claire encadrant les achats et locations foncières.

Ces mobilisations solidaires au Nord comme au Sud portent leurs fruits. En 2009, Daewoo est finalement contraint à suspendre son projet. Affaire à suivre…

Cet article est paru dans « Résonances », mensuel d’informations citoyennes réalisé par des jeunes militants : retrouvez ici les autres articles de ce numéro ou recevez Résonances chaque mois en vous abonnant. Pour des informations quotidiennes, venez découvrir notre page Facebook !

Livre à découvrir : « Nourrir les pauvres oubliés : les rêves d’un agronome visionnaire  » vient de paraître chez Surya Editions

Hebergeur d'image

razzia sur les terres cultivables

 

Conséquence sans doute de la hausse des produits alimentaires et énergétiques, voilà que de grandes sociétés achètent de très grandes surfaces cultivables en Indonésie, aux Philippines mais aussi au Soudan et à Madagascar (1.300 000 ha rien que sur la grande île). Où est le problème me direz vous ?

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (F.A.O) tout comme les organisations humanitaires de développement s’en inquiètent car la seule façon de permettre à un pays de se nourrir c’est bien de laisser ses terres cultivables à ses paysans et non de les offrir sur un plateau à des multinationales comme réserves alimentaires et énergétiques pour les pays riches. Des surfaces trop petites obligent les petits paysans à rallier les grandes villes pour chercher du travail où la plupart du temps ils n’en trouvent pas, s’entassant dans des bidonvilles en périphéries. Les plus courageux -pour tenter de nourrir leurs familles- s’expatrient dans les pays occidentaux où ils risquent de connaitre l’exploitation, le rejet, le froid et le racisme.

Récemment, à la mi-Novembre 2008, DAEWOO LOGISTICS a annoncé un projet d’achat d’une concession
à titre gratuit-de 1 million d’hectares à Madagascar pour une durée de 99 ans. Cette société sud-coréenne veut y cultiver 5 millions de tonnes de maïs (alimentation animale bovine, et agro-carburant) d’ici à 2023… Elle ne fera même pas appel à une population locale en souffrance mais embauchera en Afrique du Sud. Face à ce scandale, les autorités malgaches-qui pourtant nous laissaient espérer à une amélioration de la situation economico-sociale du pays- se félicitent de cet investissement.

La question agraire ne date pas d’hier et seule la terre-le bien le plus fondamental des malgaches- peut leur permettre de survivre. Pourquoi les projets d’augmentation des surfaces cultivées, maintes fois repris dans les politiques de développement des régimes successifs ne sont-ils pas allés plus loin que quelques centaines d’hectares par an ?

Au delà de l’impossibilité de vivre de leur terre ce sont de nombreuses expropriations qui risquent de se produire rapidement et une famine exponentielle qui ne manquera pas de décimer nos frères malgaches. Alors que nous oeuvrons depuis plusieurs décennies pour redonner terre, travail et espoir à cette population vivant
en dessous du seuil de pauvreté, voilà que son président est tenté d’offrir la moitié des terres arables de la grande ile à des sociétés internationales qui s’en serviront pour mettre de l’essence dans nos moteurs de voiture. Serons-nous assez inhumains pour accepter celà ? Ne pouvons-nous pas conditionner notre aide internationale et la réduction de la dette malgache à l’engagement de l’Etat de ce pays à ne pas brader les terres nécessaires à la survie de ses habitants ?

Patrice LOUAISE
Fondateur de « Terre des Hommes Réunion »

Catégories
Archives