Archive pour la catégorie ‘histoire de la réunion’

L’unique phare de l’île enfin ouvert aux visites …

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Louis PAYEN, 1er commandant de la colonie de Bourbon

Compte-rendu de la conférence d’Alexis Miranville
(8 novembre 2013 au lycée Louis Payen de Saint-Paul)

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LOUIS PAYEN
PREMIER COMMANDANT DE LA COLONIE DE BOURBON

À La Réunion, ce que l’on savait jusqu’ici de Louis Payen tient en peu de mots. Originaire de Vitry-le-François (dans la Marne), et présent depuis 1656 à Fort-Dauphin (Madagascar), il débarque dans la baie de Saint-Paul en novembre 1663 en compagnie d’un autre Français et de dix Malgaches (dont trois femmes). À la suite de dissensions dans le groupe, les Malgaches s’enfuient dans les Hauts.
En 1665, à l’arrivée à Bourbon des vingt premiers colons français conduits par Étienne Regnault, Payen regagne Madagascar puis repart définitivement pour la France. Dans la Manche, il est capturé et emprisonné par les Anglais. De retour à Vitry-le-François, il termine sa vie en ermite. Quant aux Malgaches venus avec lui, ils ont rejoint les colons Français de Regnault. C’est avec eux qu’a commencé le peuplement définitif de La Réunion.
Alexis Miranville tient à préciser que sa conférence n’a pas la prétention de faire toute la lumière sur le personnage de Louis Payen, d’autant plus que les documents le concernant directement ne sont pas très nombreux. Il s’agit simplement ici, à partir d’écrits anciens peu exploités à ce jour, d’apporter un éclairage nouveau sur les raisons qui l’ont poussé à venir habiter Bourbon et sur le rôle qu’il a joué au début du peuplement et de la colonisation de cette île.

La fondation de la colonie du Fort-Dauphin en 1642

À cette époque de la marine à voile, lorsque les navires venant de l’Europe entreprenaient de longs voyages, ils devaient tenir compte de la direction des vents qui, dans la région sud de l’océan Indien, soufflent généralement du sud-est vers le nord-ouest. Ainsi, après avoir contourné le cap de Bonne Espérance, pour aller à Madagascar, ils ne devaient pas s’engager dans le canal du Mozambique, d’ailleurs réputé dangereux à cause de ses courants. Ils abordaient donc la Grande Île par le Sud-Est et c’est naturellement dans cette région que les Français ont fondé l’établissement de Fort-Dauphin, en 1642. Jacques de Pronis a été le premier gouverneur de cette petite colonie. L’air n’y est pas toujours très sain pour les Européens, surtout lors des fortes chaleurs de l’été (de novembre à mars) et les fièvres ont fait mourir beaucoup de Français. Mais la région est riche en riz, en troupeaux, en immenses prairies, et proche de la forêt pour le bois de charpente et de construction. Surtout, elle comporte une rade très commode pour le mouillage et bien abritée des mauvais vents, sauf en cas d’ouragans.
Cette colonie avait été ainsi dénommée en hommage au futur roi Louis XIV, tout juste âgé de 4 ans en 1642, et parce qu’elle était protégée par une forteresse, en fait une simple enceinte palissadée, d’ailleurs plusieurs fois attaquée et détruite par les Malgaches. Lire la suite de cette entrée »

le C.R.E.S.O.I nous informe …

CRESOI – « Centre d’histoire de l’Université de La Réunion ». Centre de Recherches sur les sociétés de l’océan Indien.CIHOI – Comission Internationale des historiens de l’océan Indien.

A tous les internautes… pour cette fin d’année 2012.

Avant de se lancer dans les fêtes, un petit détour sur le site.
Le CRESOI, Centre d’histoire de l’Université de La Réunion et le Comité International des historiens de l’océan Indien vous invitent à consulter le site www.cresoi.fr et les pages consacrées à l’histoire de l’océan Indien.

Pour cette dernière lettres aux abonnés de 2012 :

Après le succès de la 4ème semaine de l’Histoire organisée avec l’Association historique Internationale de l’océan Indien, se prépare le rendez vous de novembre 2013. Au programme : l’Histoire de St Denis dans ses aspects politiques, culturels… un colloque sur Histoire et Environnement dans l’océan Indien, la journée d’études sur l’histoire de l’esclavage.
Lectures sur l’histoire de La Réunion ; les dernières publications (livres et revues). Voir les pages CRESOI/CIHOI.
Dans le cadre des concours CAPES-Agregation, parmi nombre d’ouvrages un « mini-pavé » destiné aux candidats sur la question « Les sociétés coloniales à l’âge des empires, 1850-1960 » chez l’éditeur Atlande, collection « Clefs concours-Histoire contemporaine ».

Bilan de l’année qui vient de s’écouler à travers les analyses et commentaires (historiens et journalistes) à travers l’ouvrage l’Année politique 2012 à La Réunion… dans toutes les librairies.
A lire l’imposant numéro de la Revue d’histoire de l’outre-mer. Pour son centenaire, la revue édite de très nombreux articles sur l’histoire coloniale.
La rubrique Actualités avec les dernières informations (actes de colloques, journées d’études, projets de recherche, …).
Et d’autres informations sur le site www.cresoi.fr.

Historiquement vôtre. Bonnes fêtes et rendez-vous en 2013.

Le CRESOI, Le CIHOI.

L’immigration chinoise à la Réunion au XIXe siècle

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L’immigration chinoise à la Réunion au XIXe siècle

Si l’on retrouve la trace de quelques femmes chinoises au milieu du XVIIIe siècle, il faudra attendre 1843, juste avant l’abolition de l’esclavage de 1848, pour que le gouverneur de l’ile Bourbon signe un arrêté permettant « l’introduction de 1000 laboureurs chinois. »

C’est ainsi qu’arrivèrent en 1844 de Malaisie et de Pulo Pinang, les premiers travailleurs chinois. Le 1er engagé chinois arriva donc sur le bateau « l’Auguste et Marie » le 28/01/1844 en provenance de Singapour.

Peu de temps après, le « Suffren » débarqua 54 chinois en provenance de Pulo Pinang. Ce fut ensuite le tour du « Sarcelle » le 7/07avec 69 engagés, du « Palladin », le 16/08 avec 216 engagés, et du « Nouveau tropique » le 5/10 avec 178 engagés.

On peut penser que comme avec les autres candidats à l’immigration, on ait quelque peu abusé de ces pauvres gens en leur promettant monts et merveilles à leur arrivée ici, de gagner des fortunes et de travailler
dans le domaine de leur choix …car très vite cette immigration posa problème.

Alors que les premiers engagés sont qualifiés de zélés au travail, faisant preuve de bonne conduite et de sérieux-ce qui est tout à fait dans la dynamique du « confucianisme », il apparait que dès 1846 on suspend l’immigration… En effet, les colons font état alors de multiples incidents, de personnes peu assidues au travail, lui préférant le jeu, faisant preuve d’insubordination et quelque peu revendicateurs.

En fait s’ils ont bien signés le livret d’engagement mentionnant l’activité pour laquelle ils ont été recrutés-à savoir laboureurs-, il semble que beaucoup d’entre eux étaient analphabètes et ne savaient donc pas lire… D’où l’impression d’avoir été abusés en arrivant à la Réunion.

De plus, les colons ayant pris la mauvaise habitude de faire travailler
leurs esclaves au delà des heures légales, faisaient de même avec leurs engagés ce que ceux-ci n’appréciaient guère allant s’en plaindre aux autorités …C’était pour les colons un « crime de lèse-majesté ».

Malgré tout, la première boutique chinoise, ouverte à la Possession, a lieu en 1858 par Chen Zhang

En 1862, comme on a besoin d’énormément de main d’oeuvre, l’immigration redevient libre et on voit apparaitre en 1864, la première femme chinoise.

L’alimentation des engagés est quantifiée : la ration quotidienne est de 3 litres d’eau/jour, d’un kilo de riz, de 125 g de poisson séché et de 15g de sel. Le colon doit en outre fournir un hamac de 2m de long et de 50cm de large à chacun de ses engagés.

Alors que l’immigration chinoise s’était plutôt fait sur le nord de l’ile avec majoritairement des cantonnais, le premier « hakka » en provenance de Meixian et engagé sur St Pierre est signalé en 1885.
C’est aussi vers cetté époque qu’a lieu l’enterrement de Hong Hing,
avec la plus vieille tombe chinoise recensée.

En 1896 a lieu le transfert du temple Chane de la rue du Grand Chemin (actuelle rue maréchale Leclerc) au bas de la rue Ste Anne.

En 1901, 812 engagés arrivent en provenance de Fuzhou.

Et à nouveau des révoltes signalées en 1902 avec de nombreux retours en Chine en 1906 …

Histoires d’Amour de l’isle Bourbon

HISTOIRES d’AMOUR à l’ISLE BOURBON
avec Enis ROCKEL

1e Histoire : Jean Mousso et Marie Caze

Sur la grande ile voisine de Madagascar, et en particulier dans le comptoir de Fort Dauphin sévissent de nombreuses épidémies. 2 groupes de mutins-qui gênaient le gouverneur avaient déjà été envoyés à Bourbon – alors déserte – entre 1646 et 1654, et après y être restés trois années sont revenus en excellente forme…

En 1663, Louis Payen, un colon affable et pondéré, décide d’y partir pour tenter sa chance avec un ami Paul Cauzan et sa femme Anne ainsi qu’ une dizaine de domestiques (dont 2 petites filles Marie Caze (10 ans) et Marguerite Caze (8 ans).
Un des malgaches, Jean Mousso s’éprend de Marie Caze, s’enfuyant avec elle.
C’était le premier « marron » de Bourbon. Leur union se traduira bien vite par la naissance de la première enfant de Bourbon Anne Mousso en Août 1668
(qui se mariera d’abord à Noël Tessier (34 ans de plus) puis au portugais Domingo Ferrera (20 ans de moins))
En 1665, Etienne REGNAULT, 1er gouverneur de Bourbon part de Brest. Les affectations des futurs colons sont notées dans des enveloppes cachetées qu’on ne pourra ouvrir que sitôt le Cap de Bonne Espérance passé. Seul Etienne Régnault connaissait son affectation bourbonnaise afin d’y emmener les matériaux de base indispensables à la création de la colonie.

2e Histoire : Antoine BOUCHER et Marie TOUCHARD (fille d’Athanase)

Antoine Boucher- d’un racisme congénital (sa mère se prénommait Blanche)- s’éprend de Marie Touchard, une franco-malgache… A l’époque on ne se fréquentait pas entre races différentes-
Il garda donc son amour secret car il pensait que cela nuirait à sa réputation.
4 jours avant son départ en France pour y occuper l’emploi de gardien de l’ile de Groix, Marie accouche d’un petit bébé. Quand il revient en 1718, pour mourir en 1725- Marie est déjà remariée (les femmes étaient rares et vite convoitées à peine nubiles).

On apprendra toutefois qu’Antoine avait laissé un morceau de terre en héritage à Marie et avait laissé une certaine somme d’argent pour qu’un précepteur prenne en charge l’éducation de l’enfant.

3e histoire d’amour : Brigitte BELLON et Alexis LAURET

Brigitte Bellon (17 ans) est mariée à Pierre Folio (un ex-pirate repenti) beaucoup plus âgé mais la mauvaise entente règne dans le couple. Un jour, il disparait de la plage de St Paul. Brigitte est aussitôt accusée de l’avoir tué. Faute de preuves, on lui donne quand même une sanction, l’interdiction de mariage, tant que l’affaire ne serait pas élucidée.

Pourtant quelque temps après, elle fréquente Alexis Lauret.

A cette époque, on recherche des colons mariés pour peupler l’ile Rodrigues, ile peu prisée de nos bourbonnais.
Ils simulent d’être candidats, alors on les marie d’urgence pour leur permettre de partir…car les candidats ne sont pas très nombreux.

Quand le bateau appareille, 2 personnes manquent à l’appel : ce sont nos 2 tourtereaux. On les recherchera mais en vain…

A la mort du gouverneur en 1725, ils refont surface à St Pierre …
Il reste un vestige de leur idylle : la « pierre de l’Amiral » sur laquelle Alexis allait roucouler… (grosse pierre scellée à l’entrée de l’actuelle préfecture au Barachois.

4e histoire d’amour : Leconte de Lisle et Elixène

Le futur poète part à Paris, à peine âgé de 4 ans. Pourtant, la famille parle beaucoup de Bourbon et il est imprégné de réunionité. En 1832, âgé de 14 ans, il revient au « domaine des Oliviers » à St Gilles les Hauts. (Il est interne au Lycée de Saint-Denis et ne vient à l’Olivier qu’en fin de semaine et durant les vacances)

Il va y tomber éperdument amoureux de sa cousine Elixène de Lanux à laquelle il n’a jamais directement déclaré sa flamme. Il réussit son bac et repart en France à 17 ans.

Elixène va alors épouser Pierre Baillif avant de mourir 9 mois après, au moment d’accoucher.

5e histoire d’amour : Françoise Chatelain (grand-mère des réunionnais) et le lieutenant Jacques Lelièvre de Sauval.

Françoise connait un jeune militaire, envoyé par la marine dans l’Océan Indien.
Comme on manque de femmes à Bourbon pour y retenir les colons, on décide
de prendre 16 jeunes filles à La Salpétrière, dont Françoise Chatelain…Lors de l’escale à Fort Dauphin elle rencontre son amoureux.. Ils demandent à se marier… Une révolte éclate …ils réussissent à en échapper en s’embarquant sur « le Blanc Pignon » à destination de Bourbon.

Malheureusement, Jacques va être bientôt assassiné lors d’une descente d’esclaves marrons (nov 1678), de même que l’époux suivant, Michel Esparon. Son 3e époux décédera de maladie avant qu’elle ne rencontre le fameux Augustin Panon, menuisier et ex-charpentier de marine. Ils se marient le 17 juillet 1694 et ils ont 5 enfants. Elle accouche du dernier, Marie, le 15 août 1706, alors qu’elle âgée de 52 ans !

6e histoire d’amour :Françoise et Jean-Baptiste

18 ans après la nomination d’Athanase Touchard comme gouverneur de Bourbon arrive un colon Elie Lebreton, dont le fils Jean Baptiste se fait enrôler comme « chasseur de noirs » pour poursuivre les fugitifs dans leurs retranchements montagneux.

Du côté du tour des roches habite une très belle jeune fille, Françoise, que remarque bien naturellement Jean Baptiste. Il tente d’attirer son attention, mais dès qu’elle le voit s’approcher du « barreau », la nénène de Françoise la ramène bien vite à l’intérieur de la maison, en la réprimandant. Ils finissent pourtant par pouvoir discuter de chaque côté de la clôture « en misouk ».(en cachette)

Pour être plus tranquilles, ils décident d’un rendez vous régulier dans une pépinière de jeunes tamariniers. En témoignage de leur amour, ils nouent 2 branches de l’un des arbrisseaux.

Le curé de la paroisse, le père Jean Abot, est le seul à connaitre cet amour impossible, car, ils appartiennent à 2 niveaux sociaux qui ne se mélangent pas.

Un jour Jean Baptiste ne vient pas au RDV… Le soir elle pleure à chaudes larmes. Dans la nuit, on frappe à la porte. C’st le curé qui lui annonce que Jean Baptiste a été tué lors d’une battue à la recherche de Cimendef dans la Rivière des Galets. » Désespérée, elle s’enfuit de la maison. Tôt le matin elle s’en va vers le Bernica et y découvre le corps de son amoureux-mort. Elle soulève le linceul et embrasse son visage révélant ainsi son amour à toutes les personnes présentes.

Elle va ensuite se rendre au rocher du Bernica d’où elle va tomber dans le précipice. Suicide ?

Le curé demande à son supérieur l’autorisation de bénir les deux corps ensemble, mais celui-ci refuse en raison du suicide supposé de Françoise.

La nuit suivante Alphonse, un esclave paralytique arrive, interpelle le père témoignant que Françoise a en fait, eu un malaise. Mais son témoignage ne tient pas car il s’agit d’un esclave…Le témoignage put toutefois être accrédité par un autre, celui des époux Devaux, et ils purent être bénis ensemble.

Durant l’oraison funèbre, personne ne se rendit compte qu’ils étaient de classes sociales si différentes. Le père en profita alors pour dire qu’ils devraient tous les jours procéder comme ça.

Bien longtemps après cet épisode amoureux, les 2 tamariniers jumeaux furent le lieu de RDV incontournable de nombreux amoureux de cette ile.

Enis ROCKEL
compte rendu Patrice Louaisel

La fin d’une belle « Année Elie » avec l’historien Sudel Fuma

Communiqué du K.L.É. (Kolèktif Lané Éli) – 30 décembre 2011.
Le Kolèktif Lané Éli, lancé le 15 décembre 2010 par la Chaire UNESCO de La Réunion avec plusieurs personnalités et associations culturelles, s’est réuni ce 29 décembre 2011 à Saint-Denis. Cette rencontre s’est tenue à deux jours de la clôture de cette année, consacrée par de nombreux Réunionnais à la commémoration du 200ème anniversaire d’un événement très important de leur Histoire : la révolte de nos ancêtres esclaves dans la région de Saint-Leu, conduite par l’esclave forgeron créole Élie et ses ami(e)s.

La fin d’une belle « Année d’Élie »,

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… avec un combat pour la liberté à continuer

Les responsables d’associations présents à cette réunion ont fait un bilan de la célébration de ce bicentenaire, marquée par des dizaines d’actions publiques organisées dans toute l’île durant toute l’année. Ils tiennent à souligner le grand intérêt de la population pour la connaissance de cette révolte et l’hommage chaleureux qu’elle a rendu à ces Réunionnais combattants de la liberté.

Le K.L.É. tient donc à remercier toutes les personnes physiques et morales qui ont contribué à la mobilisation des citoyennes et citoyens de notre île pour la réussite de cette belle « Année d’Élie ». Cette mobilisation prouve à quel point l’unité des Réunionnais dans le respect de leur diversité ainsi que leur détermination à résister à l’ignorance et à l’effacement de leur Histoire peuvent contribuer à transformer notre société.

Cette réussite prouve également combien progresse la prise de conscience du peuple réunionnais et l’importance de la connaissance de son Histoire afin de mesurer l’héritage que nous devons à nos ancêtres. Nous devons tirer les leçons du passé pour en réparer les séquelles négatives et pour construire un avenir responsable et harmonieux.

C’est pourquoi le K.L.É., qui est dissout ce 31 décembre, se prépare d’ores et déjà avec tous ses ami(e)s à continuer son action, en participant notamment à la mise en œuvre du collectif Somin La Mémwar, dont le prochain regroupement est prévu le dimanche 22 janvier 2012 à la Grande Chaloupe. En effet, plus que jamais, comme nous l’avions déclaré à l’occasion de la dernière fête nationale réunionnaise du 20 Désanm, nous devons unir les forces vives de notre peuple pour l’aider à s’appuyer sur toutes les formes de résistance de ses ancêtres afin de se libérer des oppressions et injustices dont il est victime aujourd’hui.

Allons donc tous ensemble perpétuer la belle célébration de « l’Année d’Élie » sur le chemin de la libération de ce pays, l’affirmation de la pensée réunionnaise et la reconnaissance de son identité.

Sudel Fuma,

directeur de la Chaire UNESCO de La Réunion,

coordonnateur du K.L.É. (Kolèktif Lané Éli).

OLIVIER LEVASSEUR dit « La BUSE », célèbre pirate de BOURBON

Il aurait fait partie de la réunion de Providence (aux Bahamas), où les grands capitaines pirates des Antilles prirent, pour la plupart, la décision de fuir les Caraïbes, devenues trop dangereuses depuis que les différentes marines nationales y menaient des campagnes anti-pirates. Il aurait ensuite croisé dans le Golfe de Guinée, en compagnie des pirates Cocklyn et Davis, et y aurait fait plusieurs prises. Il réapparait à Mayotte, où il aurait fait naufrage avec son navire, l’Indian Queen. C’est là que le capitaine pirate England l’aurait pris à son bord, et où, avec le capitaine Taylor,(coléreux et cruel) ils décident de s’associer pour une campagne dans la mer des Indes au départ de la baie d’Antongil à Madagascar. Au retour vers les Mascareignes, Taylor et La Buse auraient décidé d’abandonner England, avec qui ils se sont fâchés, à l’île Maurice. Les deux pirates font ensuite voile vers l’île Bourbon qu’ils touchent le 20 avril 1720.

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un cimetière d’esclaves mis à jour près du cimetière marin

Les fouilles entamées la semaine dernière derrière le cimetière marin de Saint-Paul comblent les archéologues au-delà de leurs espérances. Les scientifiques viennent de confirmer l’existence d’un ancien cimetière de 2000m2, probablement réservé aux esclaves. Une douzaine de squelettes ont déjà été exhumés.

Il n’aura fallu qu’une petite semaine de fouilles aux scientifiques pour confirmer leurs premières hypothèses : une ancienne enceinte funéraire jouxte l’actuel cimetière marin de Saint-Paul. L’équipe composée de trois archéologues et d’étudiants de l’université est parvenue à déterminer une zone d’environ 2000m2, située entre la clôture du cimetière et la mer dont le sous-sol regorge de squelettes. Sept forages ont été effectués ces derniers jours et cinq d’entre-eux se sont révélés positifs. Dans chacun, des corps parfaitement disposés, tous orientés vers l’ouest sud-ouest qui prouvent une organisation du lieu et non une accumulation aléatoire de corps comme les vagues de Gamède avaient pu le laisser penser en 2007. C’était la principale interrogation des chercheurs. Le mystère est donc levé. Mais l’équipe scientifique ne s’est pas contentée de déterminer le périmètre du lieu et sa raison d’être. L’un des forages a été en effet exploré en profondeur et une douzaine de squelettes y ont été mis au jour. Certains entiers, d’autres amputés ou simplement résumés à la présence de quelques structures. La fouille approfondie de cet espace d’environ 20m2 a notamment permis d’identifier plusieurs phases d’inhumations successives, jusqu’à six par endroits, six squelettes enterrés dans un espace de 2 à 3 m2. L’un d’eux était d’ailleurs un nouveau né.

Des dents taillées : un rituel africain

Mais ce qui s’impose peut-être comme l’autre découverte majeure des chercheurs date d’hier matin précisément. Nettoyé patiemment au pinceau, l’un des crânes a révélé la présence de plusieurs dents taillées, canines et incisives. Un rite très couramment pratiqué sur tout le continent africain, du moins dans sa partie subsaharienne “ et que l’on retrouve dans la plupart des terres d’esclavage”, note Bruno Bizot, l’archéologue détaché pour cette mission par la Drac de Marseille. Inutile de préciser que le squelette en question est donc très probablement celui d’un ou d’une esclave. Mais cela suffit-il pour autant à affirmer que cette enceinte était à coup sûr un cimetière d’esclaves uniquement ? Les scientifiques sont divisés sur le sujet. Pour l’historien Sudel Fuma, la réponse est “ oui à 99,9% et même à 100%”. L’universitaire a travaillé sur ce thème des sépultures séparées dans l’océan indien. Les premiers résultats des fouilles l’attestent selon lui. D’abord l’absence de pierres, de blocs rocheux et de métal qui suggère des enterrements sans faste, sans tombeau, dans des cercueils simples. Puis l’ancienneté des squelettes retrouvés, probablement inhumés aux XVIIIe et X1Xe siècles. “Jusqu’en 1820, la séparation des sépultures entre esclaves et colons était très nette” explique-t-il.

Étudier les restes d’ADN

Enfin la présence de dents taillées qui prouvent l’origine africaine des squelettes. Éric Kichenapanaïdou, archéologue au service patrimoine de la ville de Saint-Paul appuie son propos. “Jusque-là, nous n’avions jamais eu la preuve de cette séparation. C’est une première pour la Réunion mais aussi pour l’ensemble du monde colonial français. Nous ne sommes plus dans l’étude des récits historiques, nous touchons physiquement les matériaux de l’esclavage, nous sommes devant nos ancêtres, c’est très fort “. Bruno Bizot pour sa part refuse de s’avancer jusque-là, faute d’avoir pu fouiller de l’autre côté du mur pour comparer par exemple les conditions d’inhumation dans le cimetière officiel, celui potentiellement des colons. Pour lui, il revient aux historiens de travailler désormais pour conforter cette hypothèse. L’archéologue insiste également sur la nécessité de poursuivre les recherches sur les squelettes exhumés. Sous réserve de trouver une solution de conservation (problème non élucidé pour le moment, voir par ailleurs), le scientifique estime nécessaire de développer par exemple des analyses génétiques en prélevant s’il en reste de l’ADN fossile dans la pulpe dentaire de squelettes. Étude qui pourrait confirmer l’origine géographique ou ethnique de ces individus. Des études dites paléopathologiques permettraient également d’identifier les traumatismes musculaires et osseux causés par les activités de ces hommes et femmes de leur vivant. Une autre façon de confirmer leur condition servile. Il reviendra à l’Etat et à la ville de Saint-Paul, copropriétaires des vestiges, d’autoriser ou non ces recherches. Autorisation qui sera sans nul doute rapidement délivrée. En attendant, cette première véritable fouille archéologique impulsée par la DAC-OI à la Réunion suscite déjà une grande émotion. “C’est un moment exceptionnel que nous vivons”, estime notamment Sudel Fuma. “Les Réunionnais viennent de sortir du néant une part d’eux-mêmes, affirme pour sa part la députée-maire de Saint-Paul Huguette Bello. Cette découverte ouvre incontestablement une nouvelle page dans la connaissance de notre histoire”

*Tous les squelettes retrouvés entiers ont été inhumés en direction de l’ouest, selon le rituel chrétien

Romain Latournerie
sources Journal de l’Ile clicanoo.re

B.D : long Ben, cap au Sud …de Sabine THIREL

Auteur : Sabine Thirel Vergoz- Olivier Giraud
Éditions ORPHIE Collection BD Parution 1er Trimestre 2011

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Tome 1

 L’ouvrage

Henry Avery dit « Long Ben », est une légende dans l’histoire de la piraterie. D’abord parce qu’il s’empare du plus gros trésor de tous les temps, et aussi, parce qu’il enlève la fille du Grand Moghol qui règne sur l’Inde à cette époque. Le capitaine du Fancy, navire anglais de 46 canons, écume la Mer des Indes avec un équipage cosmopolite. Ils accostent l’île Bourbon (Ile de la Réunion) en 1695 où sont débarqués 70 pirates volontaires dont :

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