Archive pour la catégorie ‘humeur’
nos jeunes réunionnais condamnés à la précarité à vie
Après le « contrat unique d’insertion », les multiples emplois précaires-renouvelés parfois durant des années- un nouveau coup vient d’être lancé par le gouvernement actuel de droite contre le « contrat à durée indéterminée » auquel tout un chacun devrait pouvoir prétendre pour avoir une vie stable et sereine. En effet quels projets (construire une maison, ou une vie de couple harmonieuse par ex) peut-on construire si toute sa vie on ne peut au mieux
bénéficier que d’un « contrat d’avenir », « emploi jeune » ou autre activité occupationnelle temporaire avant de retomber dans le « fénoir » du chômage
et de l’inactivité ? Comment ne pas comprendre ces jeunes inactifs, (plus de 40% içi) délibéremment laissés « au bord du chemin » et qui désespérés
se laissent aller au RMI à vie (solution choisie par le gouvernement semble t’il) l’alcool, ou pire la délinquance et la destruction des biens que « ceux qui se lèvent tôt » ont construit avec leur sueur ?
Avant 1981, on partait en France « au petit bonheur la chance ». On tentait le coup comme au poker ou au millionnaire et parfois on finissait mal
dans la mendicité sous les ponts des grandes villes ou comme maîtresse obligée d’un homme qui vous avait recruté comme « Employée de maison ».
C’était du temps du BUMIDOM… En 1981, on met enfin de l’ordre, on prévient, on accompagne, on contrôle la migration et surtout on rend possible la « mobilité » et donc la possibilité de revenir au pays, doté d’une bonne formation et d’une sérieuse expérience. Certes, il pouvait y avoir des « loupés »
mais c’était tout de même mieux qu’avant, ou que partir tout seul à l’aventure… Commençait la belle aventure de l’ANT… dont on veut supprimer les
moyens financiers des 3/4 (de 73% exactement). Evidemment « les caisses de l’Etat sont vides » sauf pour le Chef de l’Etat (augmentation de 140% mini)
et les plus riches (paquet fiscal pour les plus grosses fortunes)…
On sait qu’il y a plus de 10 000 naissances/an à la Réunion et qu’il n’y a qu’environ 4000 emplois proposés -désormais précaires pour la plupart-.
Restent 6 000 personnes « sur le carreau ». La mobilité permettait jusqu’à maintenant aux plus motivés et aux plus audacieux (environ 3000 soit la moitié)- ou simplement aux personnes désespérées de ne se voir offrir que des emplois précaires- de tenter leur chance là bas, en Métropole, au Canada, ou ailleurs… d’y rester s’ils le voulaient ou de revenir, porteurs d’une véritable compétence (formation sérieuse + expérience) pour enrichir la vie économique locale et mettre en place au pays leur projet de vie. Ceux-là, et nombreux sont ceux que j’ai croisé dans la rue, me remerciant même, et me disant fièrement : « j’ai suivi vos conseils, j’ai fait la formation prévue et 3/4 ans là bas sur un poste fixe, et maintenant j’ai gagné içi un C.D.I et je suis heureux… j’ai une famille et …des enfants. C’en est désormais fini pour les Réunionnais : ils sont condamnés à partir tout seuls « au casse pipe », à se désespérer ou à se laisser aller au chômage ou au RMI ou à tomber dans l’alcool ou la délinquance : triste programme.
Avant on disait : « la gauche a tout dépensé et il faut maintenant resserrer les vis ». On ne peut plus le dire aujourd’hui puisque la droite est au pouvoir depuis 20 ans. Comment se fait il donc que les caisses soient vides ?
En tout cas, pour tout ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un poste fixe, la situation devient de plus en plus précaire et dramatique : on réduit tout : les profs, les policiers, les tribunaux, l’accès à la santé (une des meilleures du monde) etc.. on démantèle même le droit du travail, la flexibilité permettant à l’employeur, comme « le contrat unique d’insertion » en vue, de vous fiche dehors à tout moment. Et tout celà en moins de 9 mois…mais le meilleur reste à venir-échéances électorales oblige- l’accouchement va en effet se faire au forceps a/c de Mars 2008 … et là le pire est à redouter puisqu’il n’ y aura plus de risques politiques… Je m’égare, me direz vous ?
A 3 ans de la retraite-si on veut bien me la donner pour permettre aux jeunes de travailler- je pourrai me voiler la face. Et bien non, je suis atterré
par l’évolution de la situation actuelle : ces jeunes sans avenir, ces érémistes qu’on essaye même pas d’aider à se réinsérer, cette précarité institutionnalisée pour tous. Pauvre France, qu’est elle devenue alors que nous pouvions nous vanter d’être un des pays les plus avancés d’Europe
autant au niveau industriel qu’éducatif ou sanitaire.C’est désormais fini tout çà. Qu’on ne me dise pas que c’est inexorable et la conséquence du « progrès » ! nos gouvernants devraient avoir la sagesse de donner la priorité au travail sur la machine, et de protéger nos frontières européennes (taxation) pour défendre nos entreprises mises en danger par la concurrence de pays à bas salaires comme la Chine et par une mondialisation débridée. Finis nos rêves, finis nos projets ! pauvre jeunesse !
Patrice LOUAISEL
ex psychologue de l’ANT (durant 12 ans)
Bientôt la retraite « à taux plein » à 70 ans…
Après avoir précarisé l’accès aux soins, la fonction publique etc…voilà que notre président s’attaque à la revendication la plus sacrée de la population : la retraite à 60ans. Et ce n’est pas sans subtilité :
Tout d’abord, on inscrit la précarité professionnelle dans le quotidien avec la légalisation et la généralisation des contrats temporaires pour tous, le CDI devenant l’exception. Qui dit parcours haché, entraînera la non-validation des trimestres correspondants et le recul automatique du droit à la retraite.
Ensuite on rajoute pudiquement quelques semestres supplémentaires passant de 37,5 à 41 années de cotisation… pour l’instant.
Et comme la pilule risque d’être indigeste et de ne pas passer, on fait le grand seigneur en offrant généreusement la possibilité à chacun de travailler plus longtemps…mais de qui se moque t’on ?
Alors que près d’un jeune sur 2 à la Réunion ne parvient pas à trouver un emploi stable, que beaucoup de travailleurs sont usés par leurs conditions de travail, on préfère
forcer les « vieux » à travailler plus longtemps (alors qu’il est pratiquement impossible
de retrouver un travail entre 50 et 60 ans) que de laisser la place libre pour des jeunes
désespérés dont le seul espoir reste la mobilité loin de chez eux ou de tomber dans l’alcool ou la délinquance. Comme pour la pyramide inversée ne marcherait-on pas sur la tête ? En tout cas c’est le monde à l’envers : on interdit à des jeunes d’avoir des projets de vie alors que le droit au travail est inscrit dans la constitution française,
et on veut priver les anciens d’un légitime repos qu’ils ne trouveront bientôt qu’au paradis-si celui-ci existe.
Vous allez me dire qu’il n’ y a aucune obligation d’aller jusqu’à 70 ans… C’est là que notre président fait preuve d’une infinie subtilité. A qui fera t’on croire en effet, que l’on maintiendra la RETRAITE A TAUX PLEIN pour les gens qui veulent la prendre à 60 ans ? NON, ce qui nous « pend au nez », c’est que ces derniers n’auront qu’une retraite largement MINOREE, comme s’ils avaient pris il y a quelques temps leur retraite à 50 ans…Autrement dit, pour profiter d’une retraite qui permette de vivre, il nous sera nécessaire d’aller jusqu’à 70 ans. Sinon, nous serons condamnés au minimum vital, au seuil de pauvreté… Nous n’avons donc pas le choix et cette mesure consiste à imposer la retraite à 70 ans pour tous. CQFD
Le peuple va t’il réagir enfin ? En tout cas, notre président a encore 4 ans pour délabrer tous nos « avantages acquis ». Mais cette notion à laquelle nous étions attachés
N’est elle pas devenue caduque ?
Patrice LOUAISEL
Conseiller professionnel
Du riz transgénique bientôt dans notre assiette…
Les O.G.M bientôt dans notre assiette…
La Chine vient d’autoriser le commerce de céréales alimentaires transgéniques. Le 27 Novembre 2009, le Ministère de l’Agriculture a délivré les « certificats de sécurité sanitaire » à 2 variétés de riz et à une variété de maïs transgénique. Une première en la matière…
La délivrance d’un tel certificat est l’étape la plus difficile à franchir avant la commercialisation. Elle permet après la phase expérimentale, la production de la variété concernée. La Chine, principal producteur et consommateur de riz au monde semble prête à accepter la culture à but commercial de riz transgénique.
Or, les conséquences au niveau environnemental et sanitaire de ce type de cultures ne sont pas moindres. En effet, ce riz est obtenu en insérant un gène insecticide permettant aux cellules du riz de fabriquer de la cellule « Bacillus Thuringiensis ». Les insectes sont alors empoisonnés quand ils mangent ce riz aux effets répulsifs…
En 2007, des scientifiques français ont montré que le MON 810, une variété de maïs transgénique produit par le principal semencier au monde, l’entreprise MONSANTO pouvait causer des lésions hépatiques et rénales. En 2008, de leur côté des scientifiques américains ont nourri sur de longues périodes des souris blanches avec du maïs transgénique ce qui a provoqué chez celles-ci une déficience du système immunitaire. Quand on sait que bon nombre de nos volailles péi de qualité sont nourries en partie au maïs, il y a de quoi s’inquiéter…
Bien que le « Haut Conseil aux biotechnologies ait estimé que « les inconvénients globaux d’une mise en culture du MON 810 l’emportent sur ses avantages », le détenteur du « certificat de sécurité sanitaire » précité affirme que » le riz transgénique sera sur la table de tous les chinois d’ici 5 ans »
Pourtant les O.G.M font l’objet d’incertitudes sur plusieurs points : les réactions en chaine qu’ils peuvent provoquer sur les organismes vivants, les risques qu’ils font peser sur la chaîne alimentaire et enfin les difficultés à les éliminer en cas de pollution, de multiplication et de prolifération incontrôlée.
Selon certains, le riz transgénique réduirait l’usage des pesticides tout en augmentant les rendements. Or, selon les chercheurs de Greenpeace ont montré que du coton modifié même s’il résistait au charançon, se trouvait cette fois victime d’une invasion généralisée d’autres insectes comme la punaise rouge, la mouche blanche, l’araignée rouge et le puceron. Ce qui a paradoxalement nécessité l’augmentation des doses de pesticides…
Enfin, s’il y avait vraiment augmentation des rendements par les variétés transgéniques pourquoi les U.S.A à la pointe des biotechnologies agricoles n’ont-ils pas des rendements céréaliers à l’hectare supérieurs à ceux de la Chine ? Or, ceux-ci sont respectivement de 4,17 tonnes en Chine et seulement de 1,88 aux U.S.A.
Patrice LOUAISEL
Pourquoi il nous faut le tram/train à la Réunion ?
POURQUOI IL NOUS FAUT LE TRAM-TRAIN ?
Aujourd’hui ,à la veille des élections, nous constatons des listes basées sur des rivalités de personnes et où on ne traite pas de programme comme si ceux-ci n’avaient pas d’importance. Au mieux, on a un « zembrocal » de propositions tout azimut dont la plupart n’ont rien à voir avec les compétences de la Région. Vous avez dit démagogie ?… On comprend pourquoi l’opinion publique ne croit plus en nos hommes politiques ou vote tantôt à droite, tantôt à gauche ne sachant « à quel saint se vouer ».
Je ne suis pas communiste, je devrai donc être contre les projets de Mr VERGES …si on suit la logique actuelle. Il est déplorable que la politique se résume ici à des conflits de personnes et ne s’attache pas au développement de la Réunion.
Un exemple ? : la route des Tamarins a toujours été un projet de la Région. Dès lors les anti-communistes y étaient hostiles. Aujourd’hui qu’elle est construite,
tout le monde se félicite de cette réalisation même si elle a coûté plus cher que prévu et ses opposants ne montrent plus aujourd’hui qu’un silence assourdissant.
A son évocation, chacun reconnaît désormais l’énorme gain de temps réalisé pour relier le nord au sud.
Le hic ? : le franchissement du pont de la rivière des galets, le « canal-bichique » de la route du littoral et l’entrée sur St Denis…où les bouchons se reconstituent rapidement. Une solution TCSP de type bus ne réglera nullement le problème, ceux-ci étant pris eux-aussi dans les encombrements… D’ailleurs, ils ne pourront pas davantage que les voitures franchir les rétrécissements précités.
Le « tout-route » actuel n’est donc pas la bonne solution, surtout quand on sait d’après les études qu’il y a encore un énorme potentiel d’accroissement du nombre de voitures. Nous allons tout droit vers « l’encombrement immobile »
Face à cette absence de solutions, 3 groupes d’études , le CODRA, la SOFRETU et la CGEA ont comparé les propositions : bus, mer ou train et ils ont conclu que la solution train était la meilleur. Pourquoi ?
- -c’est la seule solution qui évite les bouchons
- -c’est la solution la moins polluante
- -elle permet au meilleur coût et sans bouchons le transport du frêt et de la voierie, grave problème actuel
- -elle est la solution la plus sécurisée et rapide pour le transport scolaire (aujourd’hui bon nombre de bus scolaires arrivent en retard à l’école)
Ces résultats sont connus de nos élus pour lesquelles ces études avaient été commandées et pourtant certainsfont la sourde oreille par opposition systématique au « grand timonier. » Au vu du succès de la route des Tamarins, n’est-il pas comme chacun le reconnait d’ailleurs un grand visionnaire, capable de vues à longue portée et pas seulment le temps d’un simple mandat ? . Il est vrai qu’il y a 15 ans, quand personne n’y coyait, l’Asssociation « Train Réunion » lui avait soufflé l’idée…
Vous allez me dire que j’oublie les hauts ? : Après avoir rencontré les transporteurs bus et scolaires et autres taxis, ceux-ci pensent qu’un système train/tram en littoral doublé d’une jonction de petits bus quadrillant les hauts relanceraient leur activité réduite par un tourisme qui ne décolle pas. Un TCSP bus performant et rapide dans les grandes villes compléterait le schéma.
Trop coûteux ? Allons donc…les autres projets : transferts des eaux, route du littoral-(priorité de la droite à chaque fois qu’elle était aux commandes…) n’ont ils pas généré des coûts pharaoniques ? Ce projet dans l’intérêt de l’ensemble des réunionnais est réalisable. D’autant que nous aurons l’appui des fonds européens et que cela donnera du travail aux entreprises de BTP et à bon nombre de réunionnais pendant plusieurs années. La France entière a de nombreux réseaux TGVet autres trains depuis des lustres et revient à l’utilisation du Tram dans toutes ses grandes villes comme le plus économique, rapide et sécurisé et les gens en sont ravis.. « Nou lé pas plus, nou lé pas moins » n’est ce pas ?
Patrice LOUAISEL
Psychosociologue
Comment vieillirons nous désormais ?
COMMENT VIEILLIRONS NOUS désormais ?
Faisons l’état des lieux ensemble : Les chiffres témoignent d’une population vieillissante grâce à une meilleure espérance de vie ce qui semblerait une évolution plutôt positive si l’on observait pas en détail les conditions proprement dites de notre dernière partie de vie. A la Réunion, le nombre de personnes âgées va tripler dans les vingt ans à venir.
Et tout d’abord quel sera notre état de santé : Chacun sait que les premiers gros problèmes –sauf exceptions-surviennent entre 55 et 60 ans : problèmes circulatoires, cardiaques ou de cancer (seins et prostate notamment). Or, la sécurité sociale est en déficit notoire et on cherche à faire des économies sur tout : nombre des structures sanitaires ; spécialisation des établissements sur les pathologies les plus rentables ; durée des hospitalisations, réduction des personnels hospitaliers etc… Qui n’est pas allé aux urgences par exemple sans attendre une moyenne de 5 à 6H avant que l’on ne puisse s’intéresser à vous ?
Il y a quelques années encore, nous étions fiers de notre sécurité sociale, une des plus performante d’Europe. Certes, employeurs et travailleurs devaient payer d’assez lourdes charges mais au moins nous pouvions compter sur l’assurance maladie pour nous couvrir en cas de « pépins ». Aujourd’hui, nous payons de plus en plus de charges « sans en voir la couleur » puisque nous devons payer médicaments et consultations hospitalières…
Les maisons de retraite-construites par le privé- se veulent rentables. Pour y accéder
dorénavant, il faudra disposer d’au moins 2000 à 3000€ de revenus mensuels ce qui va concerner une frange très mince de la population réunionnaise. A défaut, et notamment si les enfants ne peuvent prendre avec eux leur « gramoune », ils se verront privés d’une partie de leur héritage pour financer les frais d’hospitalisation et d’accompagnement.
Alors qu’on sait qu’on ne pourra jamais construire suffisamment de structures, on ne développe même pas les soins à domicile, nettement moins coûteux. Voyons le drame de l’ARAST, ces centaines d’employés licenciés faute de financements, ces milliers de personnes âgées qui, dépendantes, ne bénéficieront même plus des soins élémentaires…
Dans ces conditions, devons-nous vraiment nous réjouir de vieillir plus longtemps si ce doit être dans l’abandon et la souffrance ? Sommes-nous condamnés à finir dans des « mouroirs » pour personnes indigentes ?
Le sort des gens qui travaillent n’est pas plus enviable : Alors qu’on aimerait pouvoir choisir l’âge de notre départ en retraite, on nous menace d’une allocation ridiculement basse-malgré nos plus de 40ans de cotisation- si on ose parler de partir entre 60 et 65 ans. Les CDD généralisés compromettent gravement la validation de nos trimestres, sans parler qu’il faut en tant qu’indépendant par exemple gagner au moins 10 000€/an
pour se les voir validés. Le désespoir des accédants à la retraite est tel qu’on en est à mettre des vigiles en uniforme auprès des comptoirs d’accès, de hautes grilles et des interphones extérieurs-comme à la prison de Domenjod- pour protéger le personnel des « ayants-droits » en colère. Il faut des années pour avoir une estimation de retraite juste (toujours calculée à l’avantage de l’administration), plus de 6 mois pour obtenir la validation des trimestres du service militaire, et des mois de procédure pour obtenir les conclusions du tribunal administratif…
Et l’avenir est encore plus sombre. Nicolas SARKOSY nous a déjà prévenu de surprises
sitôt faites les élections régionales : Il est déjà en projet d’augmenter l’âge d’accession à la retraite par une augmentation régulière annuelle du nombre de trimestres de cotisation obligatoire et d’en réduire considérablement le montant par un calcul sur la durée totale des 41 ans (Si vous avez commencé à 300€/mois, combien toucherez- vous ? 100/150€ :mois ?) Bienheureux sont ceux qui ont pu partir avant 2010 …
On veut des cotisants pour financer les retraites ce qui est tout à fait normal. Mais est-il normal de laisser la moitié des jeunes de notre pays-sans emploi et sans avenir- donc de leur refuser le droit au travail (un des droits fondamentaux de la constitution des « droits de l’homme »), alors que des milliers de nos anciens aspirent à une retraite volontaire et voudraient leur céder leur place ? Il n’est pas question ici d’imposer un départ à la retraite à 60 et 65 ans à ceux qui voudraient ou seraient dans l’obligation de travailler plus longtemps mais de permettre à ceux qui aspirent à un repos bien mérité
de le prendre s’ils le désirent, quitte à gagner un peu moins. Cela permettrait à nos jeunes d’entrer enfin dans la vie active, permettrait l’innovation tout en réduisant le coût salarial, l’absentéisme et le « turn-over » pour l’entreprise.
Comme la « pyramide inversée » de nos élus régionaux, notre pays ne marche t’il pas aujourd’hui sur la tête ?
Patrice LOUAISEL
Psychosociologue
Réunion Ecoute Solidarité Personnes Agées : RESPA seul
Tel est le nom d’une nouvelle association d’écoute, de partage et de solidarité avec les personnes âgées de l’île.
On sait les Réunionnais très attentifs à l’accompagnement des personnes âgées de leurs familles. Pourtant les nécessités professionnelles et parfois les conflits familiaux font éclater des familles auparavant unies, laissant des personnes âgées démunies face à l’adversité.
Nous savons tous que compte tenu d’une faible proportion de personnes âgées ici par rapport à la Métropole, très peu de maisons de retraite ont été construites localement. Or, le « baby-bom »de l’après-guerre va nous apporter une multitude de personnes âgées de 60 ans et plus dans les années qui viennent… Leur nombre devrait selon l’INSEE tripler dans les 30 ans. Parallèlement, l’Etat, au lieu de promouvoir le service à la personne et une proximité hospitalière, semble au contraire se désengager en réduisant les centres de soins, mais aussi les subventions aux services d’accompagnement et d’aide à la personne. La récente liquidation de l’ARAST en est une démonstration éclatante.
Une société qui ne s’intéresse plus à « ses vieux » est une société en perdition et en déliquescence. Afin d’apporter notre « pierre » à une société plus humaine et solidaire, nous avons décidé de créer sur le Nord, l’Est et l’Ouest une association de solidarité indépendante du pouvoir politique quel qu’il soit. Celle-ci pourrait
- recherche de familles d’accueil pour les jours de Noel et l’An
-animation de petits spectacles pour les fêtes (chant, musique, danses, théatre etc…)
la « Maison des Civilisations ». Qu’en penser?
Paul Vergès, à l’origine de la « Maison des Civilisations »
La construction de la M.C.U.R fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre à juste titre. Envisagée au départ comme le « bébé des réunionnais » susceptible d’être au service de tous, et ouverte à toutes les orientations de pensées dans le respect intégral de la réalité historique, il semble que ce projet soit mal parti : embauches anticipées, principalement familiales et politiques alors que la MCUR n’est pas sortie de terre ; projet peu conforme aux réalités historiques (on parle d’absence d’inhumation des esclaves ce qui est faux) etc…
Par ailleurs, si l’idée d’un « devoir de mémoire » est séduisante, c’est de l’histoire de toutes les composantes de population dont il faut parler et pas seulement d’une partie de celle-ci …
Enfin, ce qui me choque profondément, c’est que ce projet élude totalement les lieux de mémoire historiques actuels qui tombent en ruines alors qu’il serait urgent- et hautement prioritaire- de les réhabiliter : 2e lazaret ; chapelle st thomas des indiens; maison rouge ; prison desbassayns (fermée au public) etc… Par ailleurs, des chercheurs du patrimoine comme Christian KICHENAPANAIDOU n’arrivent pas aujourd’hui à trouver un simple local pour mettre les « objets lontan » récupérés à la disposition de tous.
La MCUR devrait en fait permettre aux réunionnais de se réapproprier leur histoire pour ne pas l’oublier et se devrait d’être décentralisée sur les lieux de mémoire existants pour en faire bénéficier l’ensemble des réunionnais. Enfin, il est quelque peu indécent d’envisager un projet aussi couteux quand par ailleurs on voit les nombreuses urgences sociales que vivent au quotidien les réunionnais, aujourd’hui.
Patrice LOUAISEL
Tourisme et sécurité
Chacun sera d’accord pour dire que le principal attrait touristique de notre belle île de la Réunion, c’est notre volcan. Quand il entre en éruption, tout naturellement touristes comme locaux se précipitent pour en savourer les charmes en particulier de nuit…
Or, il s’avère qu’il semble y avoir une totale incompréhension entre le besoin touristique essentiel de garder un souvenir inoubliable et les nécessités de la sécurité. En 25 ans de présence sur cette île, je n’ai pu voir qu’une seule fois-sur une dizaine de tentatives-quelques coulées de lave, et de très loin. Les autres fois, nous nous sommes fait refouler par des barrages de police nous interdisant d’aller plus loin. Une fois même, c’est après avoir fait 3 kms à pied dans la nuit, avec le froid et le crachin qu’à un endroit sans aucune visibilité, nous avons dû faire machine arrière à 2H du matin sans avoir rien pu voir…
Les médias nous parlent de spectacle exceptionnel à ne surtout pas rater. Nos clients nous disent-dépités- qu’ils n’ont rien pu voir et ont totalement perdu leur temps.
Résultat : aujourd’hui, c’est le jeu du « chat et de la souris » avec des forces de sécurité qu’il s’agit de contourner à moins qu’on abandonne tout espoir d’y aller et de voir quelque chose. Quel gâchis !
Les 2 nécessités : touristique et sécuritaire doivent pouvoir se compléter. Comment ? Il suffirait d’aménager par anticipation quelques accès dominants et sécurisés vers les principaux sites de coulées : accès sécurisés et accompagnés par les forces de sécurité et de police : ainsi, le public canalisé sur des plates-formes surplombant les sites de coulées pourraient revenir avec de magnfiques images dans les yeux et le coeur, et les imprudences du public pourraient alors être réduites et éventuellement sanctionnées.
P.L
VOILE : une loi qui pourrait « mettre le feu aux poudres » ?
A l’heure où les attentats redoublent en Irak et aux USA en représailles au ré-engagement américain en Irak, où la France à côté de l’U.E semble vouloir prêter main forte au président américain, voilà que Mr J.F COPE va proposer un décret de loi pour interdire la burqa en France
la position du député
Mr J.F COPE estime que « la burqa s’attaque à la diginité des femmes, porte atteinte à leur identité, et les coupe de toute vie sociale« . Pour lui » se masquer le visage ce n’est pas l’expression d’une liberté individuelle. C’est une négation de soi, de l’autre et de la vie en société »
le principe de liberté individuelle et de laïcité
En France, nous affirmons haut et fort notre droit à la différence, notre liberté de croyance et du libre exercice de nos coutumes. Nous sommes fiers de cette liberté individuelle par rapport au reste du monde. Beaucoup de jeunes femmes frôlent l’impudeur dans la rue, voire dans les collèges et lycées en dévoilant largement poitrine, ventre et fesses. D’autres exhibent ostensiblement de volumineuses croix pour affirmer leur appartenance religieuse. Leur en porte t’on grief ? Non, dans un pays où la liberté individuelle est reine, on respecte leur choix même si parfois on le désapprouve. Pourquoi en serait-il autrement pour les musulmanes dans un pays qui se prétend laïc et libre ? Celles-ci n’auraient-elles pas le droit de s’habiller comme elles le veulent dès lors que la pudeur est respectée. En quoi celà nous dérange t’il ?
Certains objecteront que ces femmes sont sous pression de leur communauté et ne sont pas vraiment libres de porter ou non le voile. Nous ne changerons malheureusement jamais les mentalités et les oppressions collectives. Si ces femmes sont dévoilées chez elles, elles « ne doivent pas susciter à l’extérieur la convoitise des regards masculins » selon le Coran… Le voile leur permet de sortir et de se méler à la foule. Interdire la burqa en France ne peut que générer pour certaines de ces femmes l’enfermement chez elles par leur familles et communautés les plus intégristes et les couper définitivement et totalement de toute vie sociale et culturelle. Et donc produire l’effet inverse de ce que nous recherchons… l’accès de ces femmes à un minimum de vie sociale.
une escalade en vue dans un pays qui se prétend tolérant
Que l’on soit favorable ou non, analysons les risques pour les pays européens : Après l’interdiction des minarets en Suisse, nous enfonçons le clou avec la burqa et le voile islamique. En effet, les intégristes de tout poil n’attendent que ce type de surenchère pour témoigner auprès de leur communauté notammnt en Europe d’une stigmatisation croissante de la communauté musulmane et reprendre des attentats dans nos pays dits libres. Déjà postés aux frontières de l’Europe (Algérie par ex avec « Al Quaïda ») voire au sein de celle-ci, (Angleterre notamment) ils n’attendent que ce type de provocation et d’escalade pour agir. Qu’il est dès lors facile pour un intégriste d’endoctriner des arabes en Europe en leur montrant qu’ils sont de plus en plus à l’écart de l’emploi, du logement et montrés du doigt jusque dans leur identité profonde et leurs coutumes ancestrales?
l’exemple de la Réunion
Il y a quelque temps était décidée l’interdiction en France de porter des signes ostentatoires à l’Ecole. A la Réunion, où se cotoient dans un respect mutuel une multitude de peuples venus du monde entier (Afrique, Europe, Madagascar, Chine et Inde notamment) chacun avait l’habitude de porter croix, poutou sur le front, voile partout sans que personne n’y fasse attention dans le respect de la différence de l’autre…
Lorsque cette loi est passée, de nombreux journalistes ont stigmatisé la communauté musulmane, la montrant du doigt, lui interdisant le droit à la différence, jugeant les jeunes femmes qui s’habillaient autrement. Du coup, alors qu’il n’ y avait jamais eu d’incidents précédemment, des jeunes filles agacées d’un collège du Sud et un peu plus tard d’un lycée du Nord ont décidé de venir en burqa dans leur établissement scolaire. Si elles se sont vues interdire-compte tenu de la loi- ce voile intégral par leurs professeurs et chefs d’établissement, leur famille est allée demander médiation au recteur d’académie. Celui-ci a finalement et intelligemment adopté une position de compromis en accordant le port du hijab (voile sur la tête dégageant le visage) à condition que le port du voile n’entraine pas le refus des cours de sciences naturelles par exemple…
Depuis, il n’ y a plus eu d’incidents à notre connaissance, mais ce type de loi pourrait-notamment en métropole où les relations inter-communautaires sont plus conflictuelles- mettre le feu aux poudres…
En conclusion
En conclusion, le choix d’un juste milieu entre tolérance et fermeté semble le bon. Ne prêtons pas la main aux intégristes qui n’attendent que ce type de loi pour faire monter la pression et respectons la liberté de chaque peuple dans un pays qui se fait fort de se montrer en modèle en la matière.
Shiva