Les sources thermales d’HELL BOURG

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« cirque de Salazie » lithographie d’Antoine ROUSSIN « habitation de M.Th CAZEAU »

1831

Elles ont été découvertes officiellement vers 1831 par Adrien Pignolet de Fresnes et Adam de Villiers .En chassant ils découvrent au lieu-dit « bé maho » sur la rive droite du bras sec ( 872 d’altitude), entre le plateau du futur Hellbourg et l’Ilet à Vidot, des sources aux propriétés thermales.

1841

La valeur thérapeutique et médicale de ces sources a été reconnue rapidement.

( 900 à 1300 litres d’eau par heure à une température de 32.5°)

Les premiers curistes s ’ installent dans des cases en bois ou des paillotes près des sources dans le Bras sec .

Progressivement, un village se crée autour des sources thermales, appelé au départ « village des sources » . En 1841 il deviendra district spécial de Salazie

1842

En novembre 1841 le nom d’Hell-Bourg avait d’abord été donné au village du « Petit Sable » (actuellement Salazie), Mais en mars 1842, c’est le village des Sources qui prendra le nom d’Hell-Bourg, En hommage au gouverneur de Hell qui exerça ses fonctions de 1838 à 1841 et qui favorisera le développement du thermalisme

1852

Le 13 juillet 1852 un arrêté colonial autorise une société anonyme Établissement thermal de Salazie à aménager le site, avec établissement de bains et casino.

De grands travaux sont entrepris sur le bras Sec afin de capter l’ensemble des sources et les réunir en deux canaux. Des Lieux de distraction jouxtent l’établissement de bains avec une salle de casino.

Les vertus des eaux thermales conviennent au traitement de nombreuses maladies :

lumbagos, paralysie, maux d’estomacs, problèmes génitaux, urinaires, vomissement, épilepsie, obésité et danse de Saint-Guy

« La température de l’eau au sortir des robinets est de 32°5 centigrades. Ces eaux sont claires, limpides, d’une odeur peu intense et qui rappelle celle de l’encre. Le dégagement de gaz acide carbonique, par petites bulles, est appréciable dans le verre qui vient d’être rempli. Leur saveur est aigrelette et laisse un arrière – goût austère. Après quelques instants de repos, elles déposent sur les parois du vase un sédiment ocracé d’un rouge sombre assez abondant ».

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Les Thermes
dessin de Antoine Roussin

1853

1 décembre 1853 une souscription de billets est lancée

1875

Effondrement

Le 27 novembre 1875, un vacarme considérable résonne dans le cirque de Salazie, une masse rocheuse de prés de vingt millions de mètres cubes s’abat dans la vallée et sur les habitations de Grand Sable. Le Gros Morne qui culmine à 3019 mètres vient de s’effondrer sur un de ses versants, on déplore 63 morts et une quinzaine de cases détruites. Les habitants sont pour la plupart encore ensevelis sous des tonnes de roches.

1879.

Cependant la société ne fait pas de bonnes affaires et l’établissement passe dans les mains d’une autre société qui ne fait pas mieux .Tout tombe en ruine et une crue du Bras Sec lors du Cyclone de 1879 emporte une partie des constructions, notamment le casino et endommage les sources

Le débit des sources diminue progressivement (environ 1,1 litres par seconde) comme sa température et une minéralisation plus faible à tel point qu’on est obligé de stocker l’eau puis de la réchauffer pour les bains.

Cette conjoncture accélère l’exode des curistes qui préfèrent ceux de Cilaos.

1905

En 1905 le Conseil municipal propose à l’administration de racheter les anciens établissements et de tout remettre à neuf puis d’en faire don à la colonie.

En contre partie la colonie s’engage à nommer à Hell-Bourg un médecin civil. C’est le docteur Jacob Cordemoy qui sera nommé médecin résident à Hell-Bourg

Pendant longtemps, le trajet des bourgeois jusqu’à Hell- Bourg se faisait par Chaises à porteurs mais du fait de l’activité thermale qui se développe, la route fut prolongée jusqu’au village.

Hell- Bourg connaît alors une belle période jusqu’en 1920.

Les classes aisées du littoral de l’île, attirées par les thermes viennent également profiter de la fraîcheur du cirque de Salazie dans un mouvement appelé « changement d’air ». Peu à peu, une vie mondaine s’organise : on assiste successivement à la construction et la location de villas (résidences secondaires), Un hôpital militaire, devenu hôtel des Salazes sera construit pour héberger les militaires de Madagascar. On y vient pour ses eaux, son cadre magnifique et son excellent climat. Hell- Bourg devient donc à la mode, et la dernière période brillante de la station est celle animée par le Docteur Manès, qui se partageait entre ses malades et une activité culturelle dont le centre sera le Grand Hôtel des Salazes.

Mais le faible volume d ’ eau disponible, ses variations rapides de température, et les éboulis causés par les différents cyclones font que la fréquentation des sources d’Hell-Bourg n’atteint pas celle du cirque de Cilaos

1948

les pluies lors du cyclone de 1948 entraînent un éboulement qui bouche les sources, et un dynamitage intempestif sonnera le glas des thermes .

À partir de 1948 la fréquentation d’Hell-Bourg s’atténue fortement.

LE 3 MAI 2010

Patrick AUJOULAT

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