tribune libre :le drame de l’émigration clandestine

LE DRAME de l’IMMIGRATION CLANDESTINE
Alors qu’il ne se passe pas un seul jour sans que de pauvres hères issus de pays où sévissent la malnutrition et la misère, tentent au péril de leurs vies et de leur famille de franchir des frontières pour des pays apparemment mieux lotis économiquement, les pays « riches » sous la pression de leur opinion publique durcissent leurs conditions d’accueil en leur refusant de plus en plus le « droit au sol ». C’est la politique qui se développe de plus en plus non seulement aux Etats Unis mais aussi aux frontières de l’Europe. Est ce un bien ou un mal ?

Alors qu’on peut comprendre que désespérés par leur vie de misère et alléchés par l’espoir d’ une vie meilleure (scolarité possible, soins médicaux, espoir de trouver du travail…) ces immigrants clandestins tentent leur chance- c’est ce que tentent de plus en plus nos voisins anjouanais essayant de rejoindre illégalement Mayotte puis la Réunion et la Métropole, via de fausses cartes d’identité, peut-on humainement leur reprocher une telle attitude motivée par le souci de sortir leur famille d’une situation de misère ?

Pourtant, ce qui les attend-sans parler de leur descendance- est bien triste : rejet voire racisme des populations locales ; hébergement précaire par des marchands de sommeil insuffisamment sanctionnés ; grande difficulté à trouver du travail…

Comment dès lors leur reprocher de chercher à profiter du système (allocations diverses, hébergement social prioritaire vu la taille des familles etc…) puisque la loi leur permet alors qu’ils n’aspirent qu’à de meilleures conditions de vie ? C’est tout l’enjeu de cette immigration clandestine : vivre mieux même si on se sent rejeté…

Pour la France, cela pose le problème d’une croissance exponentielle d’un phénomène de rejet et de racisme, exprimé dans les urnes par l’incontestable croissance du « front national ».

Pourtant, en Métropole du moins, notre pays a besoin des immigrés pour effectuer les tâches que le reste de la population ne veut plus faire (bâtiment, hôtellerie etc…) et pour assurer par leurs cotisations la survie de notre système de retraites … Alors que faire ?

Les renvoyer dans leur pays de façon indifférenciée et sans qu’ils n’aient commis d’exactions comme Mr SARKOZY a tenté de le faire avec les ROMS ?

Légiférer pour remettre en question le « droit au sol » ?

La tentative de notre gouvernement de renvoyer toute une population ciblée s’est révélée être un échec cuisant et d’une immoralité significative. Echec cuisant car considérés come français la plupart d’entre eux ont profité de la prime de départ -octroyée par le gouvernement pour s’acheter une conscience- pour revoir les leurs avant de revenir tout à fait légalement car français, chercher du travail chez nous… Immoralité car de quel droit renvoyer sur leur terre d’origine 90% de gens qui n’ont fait aucun mal alors que des étrangers coupables en France d’incivilités ne sont même pas sanctionnés par un renvoi définitif dans leur pays.

Légiférer pour remettre en question le « droit au sol », crédo de la France, pays des « droits de l’homme » et de la devise « liberté, égalité fraternité » est ce désormais possible ?

Il est incontestable que ce serait courageux, même si cela donnerait l’impression de remettre en question notre éthique de « France, terre d’accueil ». Pourtant, que faire alors de la 2e génération, française de par son positionnement sur notre terre d’accueil ? Cette 2e génération -les enfants des néo-migrants- qui ne se sent plus issue de son pays d’origine mais qui est en même temps rejetée par les populations des pays d’accueil risque en effet d’être le ferment d’une non-intégration …(les « beurs » en métropole ; les comoriens à la Réunion…). Les conflits se multiplient aujourd’hui avec ces jeunes qui n’ont plus rien à perdre !

Alors, oui, légiférer, pourquoi pas, en préservant le statut de français pour ceux qui sont déjà chez nous, ne serait ce que par humanité. Par contre, Il n’est plus aujourd’hui supportable ni même souhaitable de continuer à absorber des populations, exilées par nécessité de leur terre natale, qui s’intégreront de moins en moins bien avec les années, alors que nous ne savons même pas les recevoir par une vraie politique d’intégration (apprentissage systématique de nos lois et coutumes, de notre langue etc…).

Pourtant et c’est essentiel, n’ y aurait-il pas une conduite à promouvoir considérablement et systématiquement : celle du co-développement, celle d’aider davantage ces populations dans leur pays afin de les encourager à participer à son développement et de leur permettre d’y vivre heureux ? Qui migre par plaisir surtout au péril de sa vie comme actuellement ?

Eteindre la dette de ces pays en exigeant en face des responsables de ceux-ci et en contrepartie une répartition systématique des terres aux populations les plus pauvres, faire des projets d’aide au développement en impliquant des populations qui devront être à la source de leurs projets-et non des envois de colis qui ne constitueront jamais une solution à terme- (apprendre à pêcher plutôt que distribuer du poisson..), voilà déjà 2 excellentes façons d’aider ces pays où sévit la misère et de décourager à terme l’immigration clandestine de ces populations sans espoir.

Patrice LOUAISEL

ex Président de Frères de Hommes puis Terre des Hommes Réunion

Les commentaires sont fermés.

Catégories
Archives