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3e sortie des « Amis de l’Histoire » sur l’Est de l’ile
Quel bonheur de retrouver tous les mois ces passionnés d’histoire, ravis de partager leurs connaissances en toute simplicité et convivialité. En cette journée du 28 Avril, nous avns coisi l’Est de l’île, et plus particulièrement Salazie…
Chacun sait que les Anglais ont occupé l’île de 1810 à 1815. Ils ont dû enterrer leurs morts mais ont choisi de le faire à part des français dans des enclaves conçues pour eux. Ainsi avons-nous découvert le cimetière des Anglais de Ste Suzanne.
A leur départ, ils ont emmené leurs morts pour les inhumer vraisemblablement à Maurice.
Cap sur Salazie où nous nous rendons au cimetière d’Hell Bourg après une pause au « pont de l’escalier » d’où partaient les chaises à porteurs. Dans ce cimetière de nombreuses tombes interessantes et en particulier celle du poëte Auguste Lacaussade,
mais aussi la roche de ce terrifiant bandit que fut Zitte et dont la tête fut envoyée à St Denis. Sabine et Patrice vont en développer l’histoire.
et enfin ce qui nous a semblé être une tombe juive…
Après un copieux repas, où nous parlons de nos objectifs ( réunions, sorties, recherches en archives, ouverture d’une rubrique « Amis de l’histoire » sur dcrp.free.fr) c’est cette fois Patrick qui nous emmène aux anciens thermes et nous en raconte l’histoire…et l’organisation.
2e sortie des « Amis de l’Histoire » sur le Sud
Nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter cette jeune et dynamique association de passionnés d’histoire locale qui avaient décidé en ce 31 Mars 2010 de mettre plein cap sur le sud de l’île ..Laissons leur la parole :[/color]
« Cette sortie prévue sur le SUD a été un grand moment de bonheur et de partage entre les participants; Nous avons accueilli en cette occasion 2 nouveaux « amis » : Sabine et Georges désormais très motivés à faire partie de l’association.

Plein cap ensuite sur le « domaine de Maison Rouge »,
toujours laissé à l’abandon jusqu’à ce qu’il soit incendié sans doute ?…
Magnifique domaine que celui-là, abandonné lui aussi aux termites et aux squatteurs… en attendant les investisseurs quand il n’ y aura plus rien.
Sans doute l’heure est elle venue pour notre nouvelle équipe à la Région, alors que le projet : « Maison des Civilisations » est enfin abandonné, de recenser les lieux d’histoire et de mémoire à l’abandon : nous pourrons les aider…
Nous terminons la matinée par la visite du M.A.DO.I, un « musée des Arts Décoratifs » qui recèle actuellement une exposition « chroniques indiennes » de grand intérêt avec divers mobilier indien (en particulier gudjerati et malbar). « Cerise sur le gâteau », hormis l’entrée offerte, un accueil chaleureux à tous niveaux, un « café pointu » offert… Nous retenons pour une autre sortie sud, que nous pourrons un Samedi visiter sur RDV, l’exploitation de café et bénéficier d’une visite guidée détaillée du musée.
Puis c’est la partie « découverte » de la sortie à la recherche du cimetière malabar » de St Louis (derrière le cimetière chrétien de el Air) totalement laissé à l’abandon lui aussi (décharge et hautes herbes).

Sabine s’est vue offrir une vouve à bichiques par le gardien du cimetière également pêcheur de talent et toute l’équipe a bien failli manger chez lui.
Nous avons bouclé la matinée par la visite du cimetière musulman jouxtant l’ancien cimetière malabar…
Après un délicieux repas de pâtes et de salade de fruits frais, nous sommes allés à la rencontre de Sitarane associé pour le meilleur ou pour le pire à Pierre Elie Calendrin (guérisseur sorcier malabar) au cimetière de St Pierre, ce qui nous a permis d’approcher un « boug » qui a conclu un pacte avec lui… Nous en apprendrons toute l’histoire.
Enfin et pour terminer, nous avons retrouvé le dernier « car courant d’air » en excellent état… toute une époque !
la prochaine rencontre aura lieu sur l’EST de l’ILE et SALAZIE un Mercredi ( 28 Avril ou 5 Mai 2010 ?)
[color = green]]Tous ceux d’entre vous, lecteurs, qui sont passionnés d’histoire seront les bienvenus pour partager gracieusement avec nous ces sorties. Contactez notre association « Les Amis de l’histoire » au 0262 58 02 50[/color]
1e sortie culturelle des « Amis de l’Histoire » sur le Nord
Cette toute jeune association a vécu un grand moment en réunissant ses sympathisants pour la première fois à l’occasion d’une journée de découverte et de partage autour d’un lieu d’histoire : le lazaret de la Grande Chaloupe, mais aussi autour d’un véritable « musée » méconnu de tous et non accessible encore au grand public, celui de 30 ans de collecte d’objets lontan qui ont façonné notre enfance…par Christian KICHENAPANAIDOU. Laissons-leur la parole
le lazaret 1 de la grande chaloupe où ont été mis en quarantaine de nombreux originaires de l’Inde
mais avec une même passion commune celle de l’histoire de la Réunion autour de notre toute jeune association « Les Amis de l’Histoire ».
photo du « car courant d’air » dont la découverte par les touristes aurait permis à des guides péi » de travailler
Christian Kichenapanaïdou nous fait découvrir les trésors de son petit musée.
le domaine de Maison rouge, le cimetière des malbars, la chapelle du Rosaire (1e église de l’ile sur le sud) et peut être d’autres lieux grâce à de nouveaux amis etc…
un des wagons du « ti-train lontan »
et d’un wagon du fameux « titrain lontan », regrettant qu’ait été incendié par des huluberlus le car « courant d’air » en réfection près de là, mais abandonné par les responsables du patrimoine culturel.
INTERVIEW de Jadé BONNE, chef de choeur chorale Quartier Français
Mr Jadé BONNE n’est pas un « chef de Choeur » ordinaire. D’abord, il a la passion de la musique-de l’orgue en particulier- et du chant, ce qui est somme toute normal. Mais en plus, il a un coeur « gros comme çà » c’est à dire qu’il intervient régulièrement sur toutes les causes sociales et humanitaires qui lui sont demandées.
c’est lors d’une soirée « Terre des Hommes » que je l’ai croisé la première fois pour un concert à l’église de Bras Panon, il y a une quinzaine d’années
INTERVIEW DE Mr Jadé BONNE, Chef de Choeur de la Chorale de Quartier Français
Bonjour…Qui êtes vous Jadé BONNE ? Que faites-vous dans la vie ? Que faisaient vos parents ?
Je suis un métisse mon père était un métisse cafre-malbar et ma mère est une créole blanche.
Mes parents étaient tous les deux enseignants.
Je suis technicien régleur sinistres dans les assurances.
A quel âge et comment vous est venu ce goût de la musique et du chant ? Etes vous d’une famille de musiciens ou de chanteurs ?
J’ai commencé tout d’abord par les animations liturgiques dans la paroisse de St andré en animant les messes à l’accordéon avec mon père qui était lui aussi musicien.
Pourquoi ce choix de l’orgue ? Connaissez vous d’autres instruments ?
Mon premier instrument était l’accordéon j’ai découvert l’orgue un peu après mais j’avoue que j’aime bien toucher à tout ( batterie guitare flûte)
Quand avez vous commencé à chanter ? dans quel cadre ? Quel style de chansons ?
J’ai bien sûr commencé à chanter dans les églises (animations des messes et concerts liturgiques)
Quel est le déclic qui vous a fait penser à monter une chorale ?<a target= »_blank » href= »http://www.hostingpics.net » title= »Hébergement photos »>
L’idée est venue en fait de mon ami jésuite et anthropologue STEPHANE NICAISE qui était séminariste à l’époque sur la paroisse de Quartier Français et qui était notre chef de chœur.
Depuis quand existe t’elle ? Quel type de chants choisissez vous ? Pourquoi ? Que vous apporte la musique ? et le chant ?
Nous avons donc créé notre association qui existe maintenant depuis une vingtaine d’année et je me suis lancé dans la variété parce que je ne voulais pas me cantonner uniquement dans un genre musical.
Cherchez vous des lieux pour vous produire ?
Pour apprécier le chant choral il faut bien sûr se produire dans des salles avec une bonne acoustique et ce n’est pas toujours évident.
7)J’ai cru percevoir que vous acceptiez volontiers de vous produire pour des causes humanitaires. Est ce un choix délibéré ? Si oui, pourquoi ?
Nous nous produisons essentiellement pour ces causes là je pense qu’il est important de répondre dès lors qu’on doit faire face à la misère humaine.
A la REUNION il y aurait tellement à faire dans ce domaine là mais il faut être disponible , complètement désinteressé et faire preuve de beaucoup d’humilité.
8)Quels seraient vos besoins (matériel, voix, lieux etc…) et vos rêves pour le futur ?
Mon rêve serait que nous soyons encore plus nombreux j’invite donc tous ceux et celles qui seraient interessés par le chant de se joindre à nous.
Je précise que nous accueillons les gens d’horizons divers et de toutes confessions : il faut juste chanter juste et avoir un bon esprit.
A noter que les répétitions ont lieu le Mercredi soir de 18H 45 à 20H à Quartier Francais, que le choix musical est très diversifié et que l’on recherche des hommes comme des femmes et même des enfants.Pour s’inscrire? TEL au 0692 67 15 63 La chorale peut aussi intervenir sur demande des « comités d’entreprise » ou autres organisateurs lors de diverses fêtes
Savannah : un nouvel an tamoul 2010 inoubliable…
Quelle journée inoubliable que celle vécue dans la cour du temple de SAVANNAH en ce dimanche 24 Avril de l’an tamoul 5111,une grande « première » pour ce temple de ST PAUL
Pourtant à l’initiative d’un simple « privé », cette journée aurait pu être un exemple de fête réussie pour nos communes : En effet, tout y a été très réussi : la « chaleur » de l’accueil (calendrier tamoul offert), le « confort » durant le spectacle (bancs à l’abri des intempéries pour les spectateurs avec un président attentif et attentionné), l’originalité des stands (vêtements indiens,
mais aussi stand d’info sur la plus belle et documentée revue tamoule qu’il m’ait été donné de feuilleter, « Kala Bhakti »,
le stand de l’Acharya NILAMEGAME, artiste- peintre présentant de magnifiques tableaux de scènes de vie tamoules
un accouchement en pays tamoul
et offrant pour l’occasion votre prénom en écriture tamoule… un commerce réduit à minima, que c’est rafraichissant !
A propos de rafraichissements,nous avons été là aussi particulièrement gâtés : un stand totalement gratuit, alimenté de minute en minute jusqu’à la fin (18H) par des familles chaleureuses et souriantes qui après avoir certainement passé des heures à les préparer nous ont offert quantité de gâteaux indiens typiques et diversifiés, des boissons typiques (alouda, panekian (boisson au citron et au tamarin), à l’eau de coco etc…)
Et « cerise sur le gâteau », un spectacle de qualité : tambours malbars,
musique sacrée de Denis Canjamalé,
charmantes danses indiennes de plusieurs troupes des environs…autant classiques
que kollywood…
des efforts et un travail de longue haleine récompensés à chaque fois par un petit présent offert par le président.
Le symbolisme était lui aussi de la partie puisque 21 enfants de toutes couleurs, issus du public,
ont mis en terre 21 plants, en bordure de la cour, sans doute pour signifier fertilité et prospérité pour tous… et pour les activités de l’association.
Bravo donc à toute les familles, aux artisans de cette belle journée et de ce beau spectacle et un « grand coup de chapeau » à son président et « chef d’orchestre » tout de simplicité, de gentillesse et d’harmonie qu’est son président , Mr JAGANARDINPOULLE. Et, nous l’espérons tous à l’année prochaine avec peut être quelques innovations telle une visite symbolique du temple par exemple quelques petites conférences (20 minutes maxi chacune en première partie d’après -midi…) et un stand présentant plantes curatives et sacrées de l’Hindouisme avec un animateur de qualité.
Pouttandou Vajtoukal à tous !
Patrice LOUAISEL
la Chorale de Quartier Francais cherche des amateurs de chant
[color=green] Mr Jadé BONNE n’est pas un « chef de Choeur » ordinaire. D’abord, il a la passion de la musique-de l’orgue en particulier- et du chant, ce qui est somme toute normal. Mais en plus, il a un coeur « gros comme çà » c’est à dire qu’il intervient régulièrement sur toutes les causes sociales et humanitaires qui lui sont demandées.
c’est lors d’une soirée « Terre des Hommes » que je l’ai croisé la première fois pour un concert à l’église de Bras Panon, il y a une quinzaine d’années
INTERVIEW DE Mr…BONNE..Chef de Choeur de la Chorale de Quartier Français
1) Bonjour…Qui êtes vous Jadé BONNE ? Que faites-vous dans la vie ? Que faisaient vos parents ?
Je suis un métisse mon père était un métisse cafre malbar et ma mère est une créole blanche.
Mes parents étaient tous les deux enseignants.
Je suis technicien régleur sinistres dans les assurances.
2) A quel âge et comment vous est venu ce goût de la musique et du chant ? Etes vous d’une famille de musiciens ou de chanteurs ?
J’ai commencé tout d’abord par les animations liturgiques dans la paroisse de St andré en animant les messes à l’accordéon avec mon père qui était lui aussi musicien.
3) Pourquoi ce choix de l’orgue ? Connaissez vous d’autres instruments ?
Mon premier instrument était l’accordéon j’ai découvert l’orgue un peu après mais j’avoue que j’aime bien toucher à tout ( batterie guitare flûte)
4) Quand avez vous commencé à chanter ? dans quel cadre ? Quel style de chansons ?
J’ai bien sûr commencé à chanter dans les églises (animations des messes et concerts liturgiques)
5) Quel est le déclic qui vous a fait penser à monter une chorale ?
L’idée est venue en fait de mon ami jésuite et anthropologue STEPHANE NICAISE qui était séminariste à l’époque sur la paroisse de Quartier Français et qui était notre chef de chœur.
6) Depuis quand existe t’elle ? Quel type de chants choisissez vous ? Pourquoi ? Que vous apporte la musique ? et le chant ?
Nous avons donc créé notre association qui existe maintenant depuis une vingtaine d’année et je me suis lancé dans la variété parce que je ne voulais pas me cantonner uniquement dans un genre musical.
7) Cherchez vous des lieux pour vous produire ?
Pour apprécier le chant choral il faut bien sûr se produire dans des salles avec une bonne acoustique et ce n’est pas toujours évident.
J’ai cru percevoir que vous acceptiez volontiers de vous produire pour des causes humanitaires. Est ce un choix délibéré ? Si oui, pourquoi ?
Nous nous produisons essentiellement pour ces causes là je pense qu’il est important de répondre dès lors qu’on doit faire face à la misère humaine.
A la REUNION il y aurait tellement à faire dans ce domaine là mais il faut être disponible , complètement désintéressé et faire preuve de beaucoup d’humilité.
9) Quels seraient vos besoins (matériel, voix, lieux etc…) et vos rêves pour le futur ?
Mon rêve serait que nous soyons encore plus nombreux j’invite donc tous ceux et celles qui seraient intéressés par le chant de se joindre à nous.
Je précise que nous accueillons les gens d’horizons divers et de toutes confessions : il faut juste chanter juste et avoir un bon esprit.
A noter que les répétitions ont lieu le Mardi soir de 18H 45 à 20H à Quartier Francais, que le choix musical est très diversifié et que l’on recherche des hommes comme des femmes et même des enfants. La chorale peut aussi intervenir sur demande des « comités d’entreprise » ou autres organisateurs lors de diverses fêtes
danses traditionnelles créoles à l’office de tourisme
L’ambians’ la nuit’
à la Maison Carrère (2nde édition)
Samedi 24 avril, à partir de 19h30
Avec le Groupe Folklorique de la Réunion venez découvrir ce qu’on faisait autrefois les
dimanches après midi entre amis et familles
Au programme :
- Démonstration et initiation aux danses : Quadrille créole, Polka, Mazurka, Valse, Scottisch, Séga.
- Cocktail créole
- Animations musicales
- Exposition « Le cabinet de toilette & dessous féminins au 19e siècle » avec Bernadette Ladauge
- Visite libre de la Maison Carrère et de son exposition « Rue de Paris : familles créoles entre jardins et arrière-cours »
Soirée sur réservation, 39€ par personne
(Attention, nombre de place limité)
Renseignements et réservations au 0262 41 83 00
Le MALOYA : entre sauvegarde et transmission
Lorsqu’on entend le mot « Maloya » pour la première fois, il sonne déjà comme une musique. Cette musique métissée dès son origine, issue des complaintes des esclaves n’est pas seulement une suite de sons spécifiques de la Réunion, c’est aussi la représentation de l’identité réunionnaise.
Maloya au clair de lune -SVT- Peinture à l’huile
Les esclaves amenés dans la colonie pour la culture de la canne à sucre et pour travailler dans les moulins à sucre, venaient de la côte Sud-Est de l’Afrique et de Madagascar. L’arrivée massive de ces hommes et de ces femmes d’origines différentes sur ce petit caillou de l’Océan Indien, a provoqué un brassage de cultures qui a amené en plus du métissage, l’apparition de musiques nouvelles, le Séga et le Maloya.
Pendant la période de l’esclavage qui a duré plus de 150 ans, le Tchéga se joue dans les Habitations entre les esclaves Mozambicains, Yanbanes, Zanbèz et Malgaches. Cette musique à 3 temps est essentiellement basée sur des percussions de trois instruments traditionnels : roulèr (houlèr), bobre et kayam (kayamb). Le roulèr est formé par un tonneau sur lequel est tendue une peau de bœuf, le percussionniste s’assied à cheval sur le tonneau et frappe des deux mains. Le bobre (bob) ressemble au berimbaù brésilien, arc à un fil sur lequel le musicien frappe avec un bâton en métal : le sati, ou en bambou : le pikèr. Le Kayam est fabriqué en mâts de chocas, en hampes de fleurs de cannes remplies de graines de cana.
Au fil de son évolution sont venus s’y ajouter le triangle et aujourd’hui le djumbé. Dans les propriétés, il arrivait aux esclaves lors d’évènements importants de faire un service Kabaré (d’origine Malgache). Ces services étaient voués aux ancêtres ou à la récolte. C’étaient des complaintes chantées par un choriste et repris par un chœur dans lesquels paraissent des mots de leurs anciens dialectes. Ils chantaient et pleuraient leurs peines et leurs maux, en se languissants ou en accélérant le rythme.
Cette musique est en plus des mots malgaches et africains, accompagnée d’onomatopées destinées à appeler les esprits. Musique de transe et de possession se joue au départ lors de services, en hommage aux ancètres. Cette musique est aussi le moyen de se moquer des maîtres quelques paroles sont en Français. Les colons craignent ces services kabaré jusqu’à les proscrirent dans leurs propriétés. Ces chants, danses et complaintes se pratiquent en cachette des maîtres après le labeur, le plus souvent le soir dans les camps ou à l’extérieur des cours d’usine. Ces chants et danses marquent aussi la fin des campagnes sucrières.
Joueur de kayamb et de bobre- Acrylique SVT
Le Maloya « la danse des Noirs » est longtemps décrié par la population fortunée de la colonie qui ne jure que par le quadrille, la polka, la valse et d’autres danses européennes. Au début du XXe siècle, alors que le tchéga devient Maloya, le séga gagne les salons de la bourgeoisie locale. Des compositeurs comme Georges Fourcades, Jules Fossy ou encore Jules Arlanda, créent des chansons au son des instruments européens comme la guitare ou le violon en y ajoutant quelques rythmes locaux sans y inclure les percussions. Ils créent ainsi un folklore réunionnais copié par ses refrains et ses couplets sur les chansons européennes. D’après Stéphane Grondin, le « maloya est surtout lié au culte des ancêtres. » c’est le « Maloya lespri. » on distingue plusieurs autres sortes de maloyas. Le Maloya kabaré est « composé d’un pléré et d’un kasaz en maloya (question réponse); le Maloya valsé reprises de vieilles chansons françaises ; le séga Maloya « semble être l’ancêtre du maloya moderne ».
Dans les habitations, les esclaves ont laissé place aux engagés à majorité indienne, qui ne sont pas mieux lotis et considérés que leurs prédécesseurs dans les calbanons et dans les champs de cannes à sucre. Ils chantent en marmonnant quelques paroles que d’autres reprennent en chœur. Alors que les revendications sont réprimées sévèrement, les engagés épousent celles des « Caf » et les rejoignent dans leurs chants qui deviennent gémissements et plaintes se rapportant à leurs situations d’exploités. Cette tradition orale est ainsi perpétuée. Selon Gaston Hoareau , le terme « Maloya » a plusieurs significations suivant les dialectes de la zone. Au Mozambique Maloya signifie : sorcellerie ; au Zimbabwe : Grand sorcier ; à Madagascar Maloy aho : Parler ; et en Bambara, maloya veut dire : honte.
En 1946, La Réunion n’est plus colonie mais département français. Pour Stéphane Grondin : « Le maloya est prohibé par l’administration en place car le parti communiste avait repris les rythmes du maloya pour porter le message de la révolte contre l’ordre établi par la plantocracie au pouvoir depuis toujours. »
Il n’en sera pas moins joué dans les cours de particuliers descendants d’esclaves ou d’engagés. A chaque réunion politique du parti, le Maloya sera interprété. Cette musique porte en elle le poids de l’histoire de toute une partie de la population réunionnaise que ne se reconnait pas dans les canons véhiculés par le pouvoir colonisateur et esclavagiste, ce peuple uniquement blanc.
Maloya -SVT -Huile Les années 1960-1970, le séga passe à la radio, est chanté et dansé dans toutes les fêtes alors que le maloya ne passe pas à l’antenne mais continue à vivre véhiculé par les chanteurs comme Gramoune Baba, Gramoune Lélé, La Rwa Kaf et des familles entières dévoués à cette musique devenue mouvement de revendication et de reconnaissance de leur histoire occultée. Au départ musique cultuelle et rituelle, puis contestataire, le Maloya se positionne aujourd’hui comme LA musique traditionnelle de l’unité réunionnaise. De nombreux acteurs dont Daniel Waro, Firmin Viry, Alain Peters, le groupe Ziskakan, entre autres ont participé à sa préservation et à son expansion depuis la fin du XXe siècle.
L’arrivée au pouvoir des Socialistes et du Président Mittérand en 1981, entrainent pour la première fois la fête du 20 décembre 1982 comme date anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Cet évènement a donné au Maloya une reconnaissance officielle et la possibilité de paraitre enfin au grand jour.
Le 1er octobre 2009, le Maloya est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO suite à un dossier présenté par la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, le Pôle régional des musiques actuelles et plusieurs artistes.
Sources :
- Monique Desroches et Guillaume Samson – ethnomusicologues – ouvrage collectif « Anthropologies de la Réunion » paru fin 2008 Sous la direction de Christian Ghasarian. Ont aussi participé à cet ouvrage : Hélène Paillat Jarousseau, Patrice Pongérard, Jean-Pierre Cambefort, David Picard, Laurence Pourchez, Philippe Vitale, Michel Watin, Barbara Waldis, Richard Lee Tin, Stéphane Nicaise, Laurence Tibère, Monique Desroches, Guillaume Samson, Françoise Vergès. – Benjamin LAGARDE. Doctorant en anthropologie à L’Université de Provence – France, il a publié en collaboration avec G. Samson et C. Marimoutou « L’univers du maloya. Histoire, ethnographie, littérature en 2008″ (Océan éditions, La Réunion) – Stéphane Grondin –président du maloyallstars – - Gaston HOAREAU « Explication succincte du maloya », (extraite de « Bourbon Maloya », triple CD Audio, Association les Chokas). Anon vwar an liyn : Blog d’André Robèr
article issu de zinfos974.com, écrit par Sabine Thirel et publié avec son aimable autorisation
Le MORINGUE :art martial, danse guerrière ou pratique cultuelle ?
Art martial, pratique cultuelle ou encore danse guerrière, le Moringue fait-il partie du patrimoine réunionnais ?
Quoi qu’il en soit le Moringue remonte au peuplement de La Réunion. En effet, au début du XVIIIe siècle les hommes et femmes, main d’œuvre pour le café puis pour le sucre de canne, sont emmenés des pays d’Afrique orientale et de Madagascar. Ces esclaves Cafres sont arrivés avec leurs cultures et leurs musiques.
Venant au départ de contrées lointaines les unes des autres, ils étaient en plus séparés dès leurs débarquements. Par la suite, la vente et la répartition des esclaves les isolaient encore dans des plantations éloignées. Ces hommes d’origines différentes ne se connaissaient pas. Ils ne pouvaient pratiquer leurs coutumes. De plus, le travail des champs et des moulins à sucre leur laissait que peu de temps libre, pour danser et jouer de la musique.
Cependant, les esclaves ont trouvé le moyen de s’extérioriser. Un arc musical muni d’une calebasse sert de caisse de résonance. Un fil tendu sur lequel tape le piqueur rythme les chants. Cet arc est un instrument de musique traditionnel originaire du Mozambique et de l’Angola.
Les colons peu nombreux et propriétaires d’un grand nombre d’esclaves craignaient à tout moment une révolte. Si cela arrivait, ils seraient vite débordés et abattus comme cela se passait déjà dans les colonies des Caraïbes. Il était important de garder le contrôle par n’importe quel moyen. Les esclaves devaient respecter un certain nombre de règles : Interdiction de réunion, interdiction de se battre, interdiction de dépasser les limites de l’habitation, interdiction de rencontrer les esclaves des autres propriétés…
Concentrés dans une plantation, les esclaves devaient gérer les problèmes relationnels d’une cohabitation difficile due à une surpopulation tout d’abord. Ensuite, leurs cultures différentes freinaient les échanges. Les femmes trop rares provoquaient aussi des jalousies et étaient causes de rivalités. Les conflits devaient se régler hors du temps dévolu au travail. Alors, pour les règlements de comptes, les hommes se rencontraient à la tombée du jour dans un endroit éloigné. Ils exécutaient alors une sorte de danse rituelle au son de percussions et du Bobre.
Un cercle se forme. Les esclaves attendent le début de la bagarre.
Les adversaires au centre du « rond » se toisent, se regardent dans les yeux. Sans un mot, l’un se dirige vers la droite pendant que l’autre va aussi vers la droite. Ils se déplacent autour d’un point imaginaire, situé au centre du rond. Soudain, ils s’arrêtent, les jambes écartées, se penchent vers l’avant toujours en se regardant fixement. L’un d’eux ramasse une poignée de terre puis s’en jette sur le visage, sur la tête et sur le corps. L’autre en fait de même. Retour à la terre ? Purification vaudou ? Rite ancestral ? Les instruments traditionnels résonnent. Ils s’élancent l’un vers l’autre et se percutent au niveau de leurs poitrines nues. Alors les jambes s’élèvent balayant, faisant mine de chasser l’autre, chacun à son tour. Pas de bataille sanglante mais un échange de gestes précis, étudiés.
Le Moringue se fait danse au son des musiques afro-malgaches. Le large pantalon blanc se couvre de poussière. Les deux protagonistes se confrontent noblement jusqu’à épuisement de l’un d’entre eux. Les commandeurs ne voient que du feu. Croyant assister à une danse rituelle. A la fin du combat, chacun regagne son camp en silence.
Mais le Moringue disparait au XXe siècle dans l’île. Aurait-il été contrôlé, surveillé puis interdit. Les pratiquants se cachaient peut-être. Il est remis au goût du jour par des passionnés réunionnais dans les années 1990.
Aujourd’hui, reconnu comme sport, activité culturelle et pratique artistique, le Moringue connait un engouement certain surtout auprès des jeunes. Plusieurs clubs où les adhérents ne manquent pas, se sont créés dans l’île. Cependant, le djumbé a remplacé le bobre, pour donner le rythme.
Tillum Bernard – Plasticien contemporain – St-Joseph
Jimmy Cambona – Plasticien contemporain St-Louis Le Moringue se pratique dans plusieurs pays de l’Océan Indien, comme les Comores (Morengue), (Moringy) à Madagascar et Maurice. Mais cet art se pratique aussi au Brésil sous le nom de Capoeira. Le cousin du Bobre réunionnais s’appelle Bérimbaü au Brésil. Notons que l’Angola et le Mozambique étaient colonies portugaises et par là même, fournisseurs d’esclaves du Brésil depuis le XVIe siècle.
article issu du site ZINFOS974.COM rubrique Patrimoine, écrit par Sabine Thirel et publié avec son aimable autorisation
2e SORTIE des « Amis de l’Histoire »
2e SORTIE des » AMIS DE L’HISTOIRE »
Cette sortie prévue sur le SUD a été un grand moment de bonheur et de partage entre les participants; Nous avons accueilli en cette occasion 2 nouveaux « amis » : Sabine et Georges désormais très motivés à faire partie de l’association.
Direction ST LOUIS donc, où nous avons passé la matinée : cimetière des « âmes errantes » qui nous a permis de parler de révolte d’esclave, de St Expédit, du père Lafosse… avant que nous ayons la bonne surprise de trouver une équipe de terrassiers en train de rénover- la 1e paroisse construitye dans le Sud de l’île : la « chapelle du Rosaire » … enfin !
-Malheureusement ce n’est toujours pas le cas pour le « domaine de Maison Rouge », toujours laissé à l’abandon jusqu’à ce qu’il soit incendié sans doute ?…entouré de quelques maisons d’ex-engagés…
Nous terminons la matinée par la visite du M.A.DO.I, un « musée des Arts Décoratifs » qui recèle actuellement une exposition « chroniques indiennes » de grand intérêt avec divers mobilier indien (en particulier gudjerati et malbar). « Cerise sur le gâteau », hormis l’entrée offerte, un accueil chaleureux à tous niveaux, un « café pointu » offert… Nous retenons pour une autre sortie sud, que nous pourrons un Samedi visiter sur RDV, l’exploitation de café et bénéficier d’une visite guidée détaillée du musée.
Puis c’est la partie « découverte » de la sortie à la recherche du cimetière malabar » de St Louis (derrière le cimetière chrétien de el Air) totalement laissé à l’abandon (décharge et hautes herbes). Qulle honte que ce lieu d’histoire et de mémoire soit dans cet état… Y avaient été enterrés les malabars de la région qui n’ avaient pas voulu renier leur religion-hindoue- pour se convertir au Christianisme.
Sabine s’est vue offrir une vouve à bichiques par le gardien du cimetière également pêcheur de talent et toute l’équipe a bien failli manger chez lui.
Après un délicieux repas de pâtes et de salade de fruits frais, nous allons rencontrer Sitarane au cimetière de St Pierre, ce qui nous permet d’approcher un « boug » qui a conclu un pacte avec lui… Nous en apprendrons toute l’histoire.
Enfin et pour terminer, nous avons retrouvé le dernier « car courant d’air » en excellent état… toute une époque
la prochaine rencontre aura lieu sur l’EST de l’ILE et SALAZIE un Mercredi ( 28 Avril ou 5 Mai ?)
Tous ceux d’entre vous, lecteurs, qui sont passionnés d’histoire seront les bienvenus pour partager gracieusement avec nous ces sorties. Contactez notre association « Les Amis de l’histoire » au 0262 58 02 50
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