Françoise CHATELAIN, grand-mère des Réunionnais

Francoise CHATELAIN, la grand mère des REUNIONNAIS

Une île déserte …

 

Il était une fois une île déserte ou presque. Il y avait bien quelques animaux endémiques -tortues par ex-ou rapportés par l’homme au hasard de ses escales : cabris, cochons sauvages pour remplir son garde-manger lors de ses transits à destination de l’Inde ou de l’Indonésie… mais pour l’essentiel que des marins de passage faisant escale ici pour se ré-approvisionner en eau potable, viande fraiche et pour reposer les hommes. Pensez donc 3 à 6 mois de mer, le scorbut, les pirates…et surtout pas de femmes.

Pour commencer…des prisonniers

On s’était bien débarrassé de quelques mutins qui s’étaient révoltés contre le gouverneur de Fort Dauphin (Madagascar). Imaginez vous : « Il avait eu le toupet d’utiliser l’argent de la colonie pour entretenir sa belle famille malgache et nous n’avions droit qu’à des miettes… « Ces hommes, on les avait déposé à « Quartier Français » près de ST ANDRE. Ils y ont vécu nus 3 ans-la Réunion une prison dorée ? -avant qu’on les récupère en pleine forme.. Et comme ça s’était bien passé on avait renouvellé ça du côté de l’étang saint paul avec un autre groupe « d’enquiquineurs ».

Puis 2 aventuriers et leurs domestiques…

 

Quelques années après, 2 francais volontaires accompagnés d’une dizaine de domestiques malgaches…et déjà une histoire de femmes à peine l’ile occupée.

C’est qu’avec Louis PAYEN et son ami Pierre PAU, il y avait une douzaine de domestiques mais seulement 2 femmes pour tout ce petit monde. Et ces français qui avaient le toupet de s’approprier les femmes pour eux seuls… Ce n’était pas tenable : après avoir hésité à les tuer mais par peur de représailles, les domestiques ont préféré « partir marron » avec les femmes évidemment…

C’était quand même une île sympa. Certes elle avait servie de prison à une époque révolue mais c’était quand même un vrai petit paradis : pas d’animaux dangereux, le soleil et la mer toute l’année…que rêver de plus ?

On y installe alors la colonie…

Alors on se décide à y installer une colonie en 1665 avec un gouverneur, Etienne REGNAULT et un prêtre pour superviser les premiers colons. Mais là encore : erreur fatale : aucune femme dans le 1er contingent…alors les hommes s’ennuyaient et repartaient avec les bateaux en transit. Celà risquait de faire échouer cette colonisation pleine de promesses. Il fallait -et vite- arrêter l’hémorragie.

Vite, des femmes !

Faire venir des femmes ici : pensez donc plusieurs mois de bateau, les maladies…il aurait fallu être folle pour se lancer dans pareille aventure et aucune femme n’était tentée. Et puis qu’allions nous trouver dans cette île ? une meute de vieux matous affamés… Enfin une idée géniale : aller en chercher à l’hopital parisien de « La Salpétrière »: celles-là, orphelines, délinquantes ou prostituées n’auraient pas le choix et seraient bien obligées de venir. Ce seront de parfaites compagnes pour nos colons…

l’expédition de Françoise CHATELAIN…

C’est ainsi qu’une vingtaine de femmes-dont Françoise CHATELAIN – furent emmenées d’autorité à Nantes, contournèrent l’Afrique après y avoir fait de multiples escales avant de se retrouver face à la Réunion. Au hasard des escales de nombreux officiers avaient « négocié » les plus belles, d’autres étaient mortes de diverses maladies..tant et si bien qu’à Fort Dauphin-dernière escale avant la Réunion- il n’en restait plus que 2.

Catastrophe ! qu’allaient dire les colons ? Alors le capitaine pour éviter de se faire lyncher avait-il négocié avec les amoureux de ces 2 dernières son accord de les laisser se marier contre la venue indispensable des deux derniers couples à la Réunion.

Imaginez donc la tête des colons qui attendaient joyeusement une vingtaine de femmes libres quand ils virent les 2 dernières- mariées de surcroit. Heureusement que la grande différence d’âge pouvait laisser espérer des remariages avec nos pauvres colons célibataires. C’est ainsi qu’Augustin PANON, charpentier de marine, travailleur et cossu pu épouser quelques années après la très convoitée Françoise CHATELAIN, que l’on peut considérer comme la grand mère des réunionnais.

P.L

Les commentaires sont fermés.

Catégories
Archives