La possession du Roy

La Possession, à lui seul le nom de cette ville, fait référence à l’histoire et au patrimoine de La Réunion. La Possession est située au pied du Cap Bernard, falaise qui tombe directement dans la mer. Depuis 1638, les Français prennent plusieurs fois possession de cette île du sud l’Océan Indien.

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Baie de la possession

Bien avant le XVe siècle, les navigateurs venant d’Orient et Arabes s’arrêtent sur les côtes de cette île difficile d’accès, elle porte le nom de Diva Morgabim (île du Couchant) sur leurs cartes de 1502. Ils se sont contentés de planter des orangers et de l’aloès, plantes efficaces contre les maladies des marins (scorbut et plaies). Les Portugais exploitant plusieurs comptoirs en Inde et au Mozambique y font escale également. En 1518, Pedro Reinel la nomme « Santa Appolonia ». Puis Jorge Reinel baptise le groupe d’iles : « Islas Masca Remhas » (Iles couvertes de forêts) qui devient « Mascareignas » (en l’honneur du grand navigateur) pour l’archipel, et, « Mascarin » ou « Mascareigne » pour l’île elle-même. Les Hollandais vers 1598 et aussi les Anglais en 1613 y relâchent, ces derniers y déposent des couples d’animaux et la nomme aussi « Ingland Forest » tant elle est couverte d’arbres et de verdure.

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Carte de Flacourt 1661

Mais les navigateurs européens font peu de cas de cette terre. Ils se contentent de s’y reposer et de se réapprovisionner. Alors les Français (Goubert du Saint-Alexis) en prennent possession en 1638 au nom du roi Louis XIII. En fait de première prise de possession, il appose sur un arbre les armes du Roi de France. En 1642, Richelieu donne Madagascar et les îles avoisinantes en concession à la compagnie française de Lorient qui devient Compagnie des Indes Orientales. Pronis, commis de la compagnie et commandant à Madagascar, en prend possession à son tour. En 1646, douze mutins de Madagascar sont exilés à Bourbon. Au bout de 3 ans, Flacourt les retrouve en parfaite santé alors qu’au même moment, à Fort Dauphin, les fièvres déciment les hommes. Ces révoltés vantent les bienfaits de leur terre d’exil et donnent des détails utiles pour en dresser une carte précise. En novembre 1649, dans la baie de la Possession, Flacourt décide de prendre une nouvelle fois possession de cette terre si productive et si saine. Il la nomme «Bourbon » au nom du Roi de France qui est alors Louis XIV.

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Hôtel de Ville

En 1654, Flacourt prend encore une fois possession de l’île Bourbon. Il y fait isoler Antoine Couillard et ses compagnons qui vivent sans problème jusqu’à l’année 1658 lorsque Gosselin, capitaine anglais du « Thomas-Guillaume » leur annonce que Fort Dauphin est détruit et qu’ils ont été tout simplement abandonnés (ce qui est faux). Affolés par la nouvelle, ils embarquent pour l’Inde avec lui.
Ce n’est qu’en 1663 qu’une vingtaine de Français et de Malgaches dont 3 femmes malgaches s’installent définitivement dans l’île. En 1665, la Compagnie des Indes nomme le premier Gouverneur de Bourbon en la personne d’Etienne Régnault.
Enfin en 1671, Jacob de la Haye vice-roi des Indes, prend possession au lieu dit « la Possession » nom qui restera. Cette dernière prise de possession de l’île est gravée dans la pierre qui est aujourd’hui à la Préfecture. Les premiers habitants de la Possession sont un certain Marquet puis Texera de Motta un portugais né aux Indes, (ancêtre des Tescher, Techer) à qui a été attribuée la concession de la ravine à Marquet jusqu’à la ravine à Malheur.

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Vers 1735, La Compagnie des Indes décident d’équiper l’île de batteries plus ou moins importantes tout autour de l’île. Ces batteries fortifiées pointant leurs canons vers la mer, sont destinées à protéger des lieux de mouillage et d’accostage des bateaux effectuant des échanges commerciaux et le transport des voyageurs contre des attaques éventuelles des pirates et de l’ennemi. A la Possession, plusieurs batteries gardées par un petit nombre d’homme de métier et d’habitants groupés en milice sont installées le long de la grève de galets. Cette milice créée dès la fin du XVIIe siècle se compose de colons et de libres de couleur en âge de se battre, mais peu formés et faiblement équipés Bourbon est en réalité peu protégée.
Les Anglais en plus de la guerre contre le 1er Empire, surveillent le trafic d’esclaves puisque la traite est interdite depuis 1817 et que Bourbon comme d’autres colonies Françaises ne respecte pas. Cette batterie en maçonnerie de pierres de basalte est la dernière, accaparée par les habitants voisins, comme souvent dans l’île, elle abrite aujourd’hui, une petite chapelle.

Sabine Thirel

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