Archive pour la catégorie ‘période contemporaine’

le car « courant d’air » : il y a 50 ans déjà…

LES CARS COURANT D’AIR : il y a 50 ANS DEJA…

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C’est dans les années 1920-et pour 40 ans- qu’apparut le premier « car courant d’air » avec Emile CARPIN MARIMOUTOU. Il ne proposait que 12 places, alors on s’entassait sur les marche-pieds, voire sur le toit avec provisions et animaux ou cheveux au vent, agrippés aux banquettes. Avec le temps, ils vont s’agrandir et accueillir de 25 à 40 personnes et foncer jusqu’à 100 kms/h…

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Ouverts à tous vents sur les côtés, une simple barre sur la gauche empêchait les passagers de sortir côté route, tandis qu’un marche-pied –où se cramponnait le contrôleur- leur permettait de monter du côté droit. L’important était bien-sûr d’éviter l’essieu arrière. Quand il pleuvait, on rabattait les bâches latérales, et seul le pare- brise du conducteur permettait d’entrevoir quelque chose. Il n’était pas rare à l’époque où les radiers n’existaient pas- que les passagers soient obligés de descendre du car pour le pousser ou d’attendre l’aide de bœufs réquisitionnés pour l’occasion.

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un des derniers « car courant d’air » remisé derrière l’usine de Stella

C’est que du train qui roulait en littoral, il fallait rejoindre les hauts, et aller par exemple de ST DENIS à HELL BOURG, aux Plaines ou du littoral à CILAOS et voyage retour. On partait alors des hauts vers 4H du matin afin d’acheminer le courrier avant le départ du train (6H) et là c’était toute une équipée…car non seulement les chauffeurs de cars des compagnies concurrentes faisaient la course entre eux-encouragés par les jeunes passagers- mais les routes étaient étroites et sinueuses. Ces joute routières élevaient les vainqueurs au rang de véritables stars. Augustin MARIMOUTOU était l’une d’entre elles. Bien souvent dans les virages, quelques passagers descendaient pour mettre des cales, évitant ainsi au car de glisser dans le précipice. Les arrêts de bus n’existaient pas et les clients se positionnaient en fonction des aléas de la route. Les voyages ne manquaient pas d’être pittoresques : on se serrait les uns contre les autres pour laisser la place au dernier venu, tentes et soubiques coïncés entre les pieds et on gardait sa bonne humeur. Le prix du trajet se payait en cours de route, sans ticket.

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Mais « mounoir ! quand la pluie y donnait paquet, personne y causait plus »

Les premiers cars courant d’air furent livrés par le constructeur américain Studebaker et étaient équipés d’un essieu, du moteur et des roues. A charge aux carrossiers locaux de faire le reste : un toit, des banquettes en bois ou couvertes de mousse et c’est tout. Ils seront par la suite remplacés par les « Citroën »( chassis camion T23 ou T 45) et les « Berliet ». Ces mécaniques robustes se contenteront généralement d’un carburant local à base d’alcool de canne et d’essence.

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celui de « la grande chaloupe » abandonné lui aussi…

Ces cars étaient tous baptisés : « la belle créole », « le chevron d’amour », le « surcouf »

Etc…Comme il n’ y avait pas d’horaires et en attendant qu’il se remplisse, il n’était pas rare

que le chauffeur parte boire « un dernier coup’d sec » avec un des passagers ou que ceux-ci ne décident de partir qu’une fois les libations terminées…

NB Si vous avez connu cette époque, merci de réagir à cet article et de nous donner votre témoignage…

1e et 2e photo site mi-aime-a-ou.com

P.L

les « petits blancs des Hauts »

LES PETITS BLANCS DES HAUTS

Au XVIIIe et XIXe siècle, les familles blanches étaient souvent nombreuses. Si les aînés et cadets s’en sortaient plutôt bien, les plus jeunes soumis à la portion congrue devaient résignés monter dans les Hauts de l’île pour cultiver des terres souvent ingrates, d’où leur surnom de « petits blanc des hauts »

Après l’abolition de l’esclavage de 1848, on les accuse de paresse et de vagabondage. D’ailleurs, ils marchent souvent pieds nus comme les ex-esclaves et sont peu vêtus.

Que va t’on pouvoir faire d’eux ?

Ils sont bons chasseurs. Pourquoi ne pas les enrôler dans l’Armée ? mais la tentative échoue, on ne sait exactement pourquoi …

On aurait pu les envoyer à Madagascar où il y a tant de terres à cultiver… mais l’absence de formation, le climat et un certain manque d’ambition feront avorter le projet.

Alors, ils s’occupent de cueillette et de chasse…mais cela ne dure qu’un temps car le gibier se réduit et cela ne nourrit plus son homme, alors cela se termine bien souvent en rapines et en vols.

Et pourquoi pas un petit « carreau »de canne à sucre ?

Celle-ci en effet leur est barrée car ils manquent totalement de moyens financiers et humains. Cette activité restera aux aînés.

En 1830 les « francs-créoles »…

Ce fut en fait une tentative avortée de création d’une classe moyenne solidaire, mais qui prise entre 2 feux, génait tout le monde…

Durant la période pré-abolitionniste

Les Colons étaient très réservés face au Clergé jusque là : En effet, celui-ci prêchait des dimanches fériés- d’où perte de rentabilité pour leurs exploitations. Une instruction pouvait se révéler dangereuse car ils auraient gagné en statut et auraient pu exprimer diverses revendications.

Et à l’abolition de l’Esclavage

On va enfin accepter l’instruction des esclaves par le Clergé mais avec moralisation par celui-ci. (pour éviter l’insurrection…) mais aussi des « petits blancs » dont on craignait qu’ils s’allient avec les esclaves dans un réflexe de classe.

L’objectif : remettre des petits blancs oisifs au travail, or dans les Hauts, il gèle et il faut une constitution vigoureuse ce qui n’est que rarement le cas et puis dans leur esprit la terre, c’est l’esclavage et il n’ y a aucune promotion possible…

On s’est posé la question : pourquoi ne pas embaucher les petits blancs à la place des esclaves affranchis ? Mais faire le travail d’un esclave froissait leur sensibilité, de plus les « gros blancs » payaient mal et puis ils se révélaient moins soumis que les esclaves…

D’où paupérisation des petits propriétaires …

Leurs exploitations-trop petites n’étaient pas rentables. Le matériel non adapté à des terrains pentus, trop cher pour eux…

Monter à la Plaine des Palmistes ?

Si les Hauts étaient plus accessibles que les cirques, ils se révélaient peu sûrs : d’épaisses forêts pouvaient bien encore abriter des « esclaves marrons » et les terres fort érodées étaient peu fertiles

Le 1er aventurier à y monter fût un certain LETORT qui se fit attribuer en 1749 l’essentiel des terres ;

En 1798 fut construit un gîte : « Le bon accueil » vite fermé faute de voyageurs.

A la Plaine des Cafres ?

Eloignée de tout, trop gelée, personne ne s’y égarait d’autant qu’on craignait les derniers esclaves « marrons »

Le chemin de la Plaine devint une route faite en 13 ans de 1837 à 1850. Un poste militaire à Ste Agathe (930m d’altitude) fût confié en 1847au lieutenant TEXTOR. Celui-ci était autant protecteur des lieux, savant autodidacte qu’explorateur.

Puis on décida d’ouvrir des concessions tous les 500m, avec une zone pour l’élevage, une pour les cultures vivrières mais le bétail indiscipliné divaguait, le sol lessivé par les pluies, sans parler de la déforestation entraînée par la présence de 18 propriétaires…

Un peu plus tard, les colons finissent par s’installer n’importe où là où il a des terres arables et de l’eau et pourquoi pas de quoi survivre sans travailler (gibier, bois, rivière…) On brûles les forêts et les semis sur des terres trop lessivées.

En 1880 de confortables maisons remplacent les paillotes et les belles forêts ont disparu.
Commencent à arriver des rhumatisants aisés ou simplement des gens qui fuient les épidémies de paludisme côtier. Et puis c’est si bon un « changement d’air » l’été !

Alors les petits blancs vivotent à 8 ou 10 dans des paillotes où la promiscuité fait des ravages. La tôle va remplacer le bardeau. Quelques uns vont réussir dans le ver à soie ou le géranium

Et à Cilaos ?

Cilaos fût longtemps un haut lieu de marronnage. Le 1er occupant de « l’ilet à cordes » fut d’ailleurs un esclave qui a trahi ses frères –qui fomentaient une révolte en 1810- en les dénonçant à l’administration anglaise et bénéficia de ce site en récompense..(200 ha)
à vie.
En 1814 : un dénommé TECHER trouva des sources
un sentier fut tracé en 1845 permettant de rejoindre la petite ville en une journée (40 kms de montée)
Une route le remplaça en 1932 .
Le Dr Mac AULIFFE oeuvra pour les THERMES

De vierge en 1850, la ville comprenait alors 2000 habitants en 1880

PL

Les naufragés du « Ker Anna »

100 x 100 ker annaC’était le 8 Décembre 1894, en rade de ST DENIS… On était alors en période cyclonique et le « ker Anna », solide trois mât nantais, avait mis l’ancre dans cette baie, au demeurant fort mal protégée.

La houle levée par le vent tend à rabattre les navires sur la côte. En cas de tempête, il ne leur reste que 2 solutions : soit décider de rester sur place en priant le ciel que les ancres tiennent, soit tenter de fuir on ne sait où… Lire la suite de cette entrée »

Les cars courant d’air : il y a 50 ans déjà…

100 x 100 courant airC’est dans les années 1920 – et pour 40 ans – qu’apparut le premier « car courant d’air » avec Emile CARPIN MARIMOUTOU.

Il ne proposait que 12 places, alors on s’entassait sur les marche-pieds, voire sur le toit avec provisions et animaux ou cheveux au vent, agrippés aux banquettes.

Avec le temps, ils vont s’agrandir et accueillir de 25 à 40 personnes et foncer jusqu’à 100 kms/h… Lire la suite de cette entrée »

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