Aimée Pignolet de Fresnes, une religieuse de coeur et de talent

C’est au XIXe siècle que naquit une femme réunionnaise de coeur : Aimée Pignolet de Fresnes devenue « Soeur Marie Madeleine de la Croix »

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Aimée Pignolet de Fresnes dite Marie Madeleine de la Croix

Née le 2/06/1810 à St André dans une famille aisée. Elevée seule, gâtée successivement par deux de ses oncles, elle fait preuve dès son enfance et malgré ses origines nobles

d’une grande piété , tapissant sa chambre de photos de la Vierge.

Parallèlement, elle témoigne déjà d’une grande générosité : offrant par exemple une vache à l’abbé pour aider au financement de l’Eglise de St André.

Introduite dans le milieu mondain par sa tante, sur la « plantation de Niagara », si elle préfère la lecture, elle apprécie pourtant danses et fêtes. Courtisée, elle en devient même coquette.

Dès son plus jeune âge, elle fait preuve d’une grande compassion face aux souffrances du monde. Proche des pauvres, des vieillards, des infirmes, elle n’en délaisse pas pour autant les nouveaux affranchis… Forte de caractère et d’une grande indépendance d’esprit, elle ne craint pa de braver les tabous sociaux de l’époque embrassant par exemple en public sa servante esclave pour lui témoigner son affection.

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Pourtant sa santé est défaillante. Dès 20 ans, elle ressent des migraines, démangeaisons, palpitations, suffocations… Elle suit d’ailleurs un régime alimentaire strict qu’elle vit comme une épreuve de purification.

Quelques années plus tard, elle rompt totalement avec les mondanités.

Suite à la saisie de la plantation de son oncle pour cause de mauvaises récoltes, elle part toujours sur la région st andréenne, chez un autre oncle à « la plantation du désert ». Elle soutient moralement son père et vit le décès douloureux d’une nièce. Son état de santé se dégrade, et elle souffre d’une grave maladie de peau.

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maquette de la « plantation du désert »

couvent de la Providence

En 1835, elle rencontre le père LEVAVASSEUR à Hell Bourg.

Toujours basée sur « la plantation du désert », elle transforme salon et chambre en oratoire. Elle y chante des cantiques en compagnie de sa famille mais aussi des esclaves. D’ailleurs, elle accueille les pauvres du quartier sur l’ »hôpital de la plantation, leur offrant un abri et une bonne paillasse pour la nuit. Elle soigne avec tendresse et compassion sa tante puis son père, visite des malades chez eux..

Frédéric LEVAVASSEUR, ordoné prêtre en 1842 devient son guide spirituel.

Déjà, elle nourrit un certain nombre de rêves et souhaits qu’elle va tenter de mettre en oeuvre tout au long de sa vie :

1) construire une grande maison, qui sera un refuge pour les exclus de la société,(infirmes, lépreux, aveugles) et celà au tournant de l’abolition de l’esclavage où les besoins seront immenses.

2) créer une congrégation ouverte aux esclaves affranchis.

C’est le site de La Rivière des Pluies qui va être choisi sur un terrain offert par Charles Desbassayns. Sur ce terrain va être financé un premier couvent par les familles blanches, couvent qui sera construit le Dimanche par les esclaves volontaires.

En Mai 1849, elle quitte « le désert » et s’installe avec 12 jeunes filles au couvent de la Rivière des Pluies (presqu’en face de l’Eglise), prononçant ses voeux le 19/05/1849 et devenant Soeur Marie Madeleine de la

Croix. Cette communauté sans existence légale verra l’opposition des Soeurs de St Joseph de Cluny …Pourtant, elle obtient tout de même une autorisation provisoire en 1852

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maquette couvent de la Rivière des Pluies

Debout à 4H 30 du matin, sa journée ne se termine que vers 20H 30.

-Elle recueille les enfants pauvres et apporte de l’instruction auxx orphelins et jeunes affranchis.

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-Elle visite les malades et apporte son assistance aux personnes âgées et infirmes.

Après 10 ans de mission à la Rivière des Pluies, elle ouvre le 8/09/1859, le couvent, beaucoup plus grand de la Providence.

- Elle y installe un orphelinat et un hôpital destiné aux vieillards et infirmes

- Elle y organise une école professionnelle pour les jeunes affranchis

- Dès 1870, elle y rajoute une maison de retraîte pour les soeurs âgées et malades.

Sa fin de vie :

-en 1861, elle assiste sa mère malade jusqu’à sa mort.

- en Avril 1868, elle perd sa soeur qui était sa confidente et son soutien

- en 1870, elle est réélue Supérieure Générale de la Congrégation

- en 1882, Mort du père LEVAVASSEUR

- en 1888 sa santé s’aggrave. Elle attrape le paludisme

- en 1889, elle décède à l’âge de 79 ans. Elle repose aujourd’hui dans le cloître. Près de sa tombe a jailli une source « miraculeuse » qui guérirait en particulier les maladies de la peau…

Patrice LOUAISEL

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