A propos de la spiruline

L’été austral est là… mais pas encore un temps favorable à la spiruline à Maïdo

En métropole, les producteurs de spiruline ne peuvent se livrer à leur culture que durant 5 à 6 mois selon leur zone d’implantation.

En effet, la spiruline, cette algue d’eau saumâtre, nécessite, pour se multiplier de façon rapide, une température idéale de bassins comprise entre 32° et 35°, sans dépasser 40°, ce qui la grillerait. Atteindre cette température idéale n’est possible que par l’action du soleil, action amplifiée par la bâche ou par le revêtement en polycarbonate de la serre. L’atteinte de cette température idéale liée à l’activité du soleil est aussi, bien sûr, fonction de la durée quotidienne d’ensoleillement. Cette durée d’ensoleillement diurne, en zone équatoriale, est pratiquement constante sur 12h, ce qui permet une température des bassins proche de l’idéal requis. Par contre en zone tropicale, durant 6 mois cette durée diminue et donc l’action solaire s’avère plus réduite entraînant une température diurne moins élevée. Au coeur de la saison hivernale, les températures nocturnes basses, surtout en altitude, 900m, réduisent très fortement la productivité de la spiruline, et donc sa rentabilité. En zone tempérée, cette baisse des températures et cette réduction des jours amènent les producteurs à cesser toute activité.
La productivité de la spiruline est aussi fortement liée à l’action du soleil dans le processus de photosynthèse dont elle est d’ailleurs à l’origine sur notre Terre. La couverture nuageuse quotidienne résultant de la configuration orographique d’une zone de culture a comme conséquence directe une forte réduction de l’action des radiations solaires et donc une réduction proportionnelle de la productivité de la spiruline. Ainsi trop peu d’heures d’ensoleillement quotidien entraîne une insuffisante chaleur pour les bassins mais aussi, et surtout une insuffisance de radiation pour la multiplication de la spiruline. Or, la multiplication de la spiruline et sa reconstitution après prélèvement sont totalement et directement liées à la température des bassins et à la durée et à l’intensité du rayonnement solaire.
Avec ce petit exposé, nos fidèles consommateurs comprendront les raisons de nos difficultés à assurer la fourniture de « Spiruline Bourbon » depuis mai. En effet, depuis mai 2013 et jusqu’à fin décembre, les températures diurnes et nocturnes à Maïdo Petite France, à 900m d’altitude, et l’insuffisante durée d’ensoleillement résultant des couvertures nuageuses importantes dès le début des matinées, ont très fortement réduit durant plus de 7 mois la reconstitution de la spiruline. Les mois d’hiver austral auront donc à la Réunion, pour les producteurs locaux, les mêmes conséquences qu’en métropole quant à la productivité de la spiruline locale.
C’est ce constat évident que l’ARDA, qui se targue d’être, avec une association d’amateurs peï, l’instigatrice d’une filière économique de producteurs, par ignorance, ou par calcul intéressé, s’est bien gardée de porter à la connaissance de celles et ceux qu’ils ont incités à produire de la spiruline pour en vivre décemment et pour répondre à une consommation locale qui ne demande qu’à se développer pour le bien-être des consommateurs réunionnais de spiruline locale. Dans un prochain article, nous reviendrons sur cette question importante des conditions spécifiques de la production de spiruline à la Réunion et en zone tropicale

Antoine FRANCO Président INNOVATIONS AGRICOLES BOURBON S.A.S.

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