L’arrivée des premieres indiennes à la Réunion

L’arrivée des premières indiennes à la Réunion

Chacun sait que notre belle ile de la Réunion était vierge d’occupants avant 1663, quand Louis Payen fut le premier à s’y installer avec un compagnon et une dizaine de domestiques malgaches-dont 3 femmes- En 1665, ce sont 20 colons-hommes- qui s’installent sur l’île sous les ordres d’Etienne Regnault , premier gouverneur de Bourbon.

 

des hommes, toujours des hommes…

Toujours des hommes…bien sûr, il fallait des hommes forts, valeureux et courageux pour mettre cette île en valeur. Cependant très vite, on constata qu’il semblait difficile de développer une colonie sans femmes… les hommes repartaient par le premier bateau disponible et la population se réduisait..

 

où trouver des femmes ?

 

à « la Salpétrière » Paris. C’est alors qu’on eut l’idée d’aller chercher des femmes ailleurs puisque celles-ci ne venaient pas spontanément. On pensa alors à « la Salpérière » à Paris : ce site récupérait à l’époque orphelines, délinquantes et femmes de mauvaise vie. Celles-là,personne ne les réclamerait si on en expédiait à Bourbon.Elles feraient d’excellentes épouses pour nos colons et de toutesfaçons on ne leur demanderait pas leur avis… C’est de cette expédition que parvint Francoise CHATELAIN, (orpheline de mère à 11 ans, fiancée par son père à 12 ans à Jacques Lelievre) la « grand mère des réunionnais » qui se maria 4 fois du lieutenant de marine Jacques Lelievre-(retrouvé à Fort Dauphin)  à Augustin Panon, charpentier de marine

 

et Pourquoi pas à GOA, en Inde ?

De nombreux bateaux venant d’Europe faisaient escale à la Réunion avant de rejoindre l’Inde. Et si on essayait de ramener de ce pays, en particulier de la côte Malabar du côté de Goa, de jeunes indo-portugaises ? Ce fut fait en Novembre 1678, avec l’arrivée du « Rossignol » en provenance de Surate : ces 15 indo-portugaises trouveront très vite un mari à Bourbon.
Pour être tout à fait juste, quelques années auparavant, en Novembre 1672,le bateau « Jules »en provenance des Indes avait déjà déposé une quinzaine d’indiens noirs faits prisonniers de guerre au siège de San Thomé. Ils avaient été envoyés sur l’île par l’amiral Blanquet de La Haye, alors vice-roi des Indes. En 1686, il en survivra 12.
Sur les 35 femmes introduites à Bourbon, on relevait en 1678 :
8 francaises, 13 malgaches et 14 indiennes
C’est un certain Texeira da Motta, né de père portugais et de mère indienne qui ramena de l’Inde ces 14 filles de mères indiennes, elles aussi pour les unir à des colons francais.

En 1686, on dénombrait sur l’île :


- 12 familles de francais mariés à des portugaises des indes soit 58 personnes, enfants compris
- 1 famille de vénitien et de métisse franco-portugaise née dans l’île, soit 3 personnes
- 1 famille de portugais des Indes et de métisse franco-malgache née dans l’île, soit 2 personnes
-12 célibataires indiens
Soit une population de 61 indiens sur 216 habitants, environ 1/4 de la population.
Le premier esclave indien
Alors que les 14 femmes indiennes jouissaient de la liberté et que les 15 premiers indiens étaient considérés comme des déportés, on peut dire que le premier esclave indien importé nous est arrivé en 1687. Le « très révérend père Dominique de la Conception » , moine portugais vendit un jeune indien de 12 ans à Gaspard Cautret. Ce fut le premier esclave indien de Bourbon.

une figure emblématique : Emmanuel Texeira da Motta
Une des figures marquantes fut Emmanuel TEXEIRA qui arrivé lui aussi sur le » Rossignol » en 1678, obtint une concession à St Paul en1690 : toutes les terres de la possession, dela Ravine à Marquet jusqu’à Dos D’Ane lui appartenaient. Marié à une indienne, il quitta Bourbon en 1707 pour Pondichery sur le « Saint Louis » après qu’un complot de noirs contre sa famille ait été éventé. Il en revint avant 1709 alors que sa femme était Anne Nativel, dont il aura 16 enfants. Sur sa concession, il tenait une sorte d’auberge où s’arrètaient les gens qui débarquaient de St Denis en chaloupe et continuaient leur route à pied jusqu’à St Paul.. Il mourut en 1758, à l’age canonique de 92 ans.
Il disposait de grands troupeaux, élevés en liberté, et allait à la chasse au boeuf à cheval. Ne pouvant les approcher facilement, il les abattait au fusil. Avec une corde passée autour des reins de l’animal d’un côté et au pommeau de sa selle de l’autre, il tirait le boeuf mort jusqu’à chez lui. Avec le temps, le sentier emprunté par Emmanuel Techer fut dénommé » chemin boeuf mort »
Shiva
article issu du site http://indeenfrance.com/reunion.php
photos extraites de l’excellent ouvrage : » 21 jours d’histoire » de Daniel Vaxelaire aux Editions Azalées

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2 réponses à to “L’arrivée des premieres indiennes à la Réunion”

  • TECHER Antoine:

    Vous dites : Avec louis PAYEN et son ami Pierre PAU il y avait une douzaine de domestiques et 2 femmes puis dans l’article suivant(Arrivée des premieres indiennes)Louis PAYEN s’installa avec 3femmes Il y a prolème à mon sens

    Concernant la mère de Manuel TEIXEIRA DA MOTA était t’elle indienne?

    merci

  • bonjour Monsieur,
    Il y avait effectivement une dizaine de domestiques avec Louis Payen et Pierre Pau, dont 3 femmes.
    La mère de Texeira da Mota était surement indienne.
    PL

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