l’avenir de notre planete en question

« Vu du ciel » : une émission basique de FR 3 pour une première prise de conscience écologique »

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Diffusée sur FR3 hier 2/09/2012, un dimanche après-midi, il y a déjà un certain progrès des chaînes TV pour faire partager au grand public un message important : celui de l’impact de notre consommation de pays riches sur les pays producteurs fournisseurs généralement pauvres.

Dès le début, on nous rappelle que tout ce que nous consommons provient de la nature, que presque tous nos achats ont un impact sur une nature que notre surconsommation bouleverse, que nous consommons de plus en plus et gaspillons beaucoup trop.

Pour commencer à illustrer ce que quelques « éclairés » savent déjà, le réalisateur de l’émission va prendre l’exemple du coltane, ce minerai indispensable au fonctionnement de nos portables dont un nouveau modèle sort tous les 4 jours dans le monde.

Le Japon produit 15 % des richesses mondiales. Dans ce pays, on dépense pour la publicité plus de 400 milliards d’euros afin de nous pousser à consommer toujours davantage. Résultat : ce pays a dépassé
désormais les USA en nombre de télévisions, réfrigérateurs etc…

Pour faire tourner cette hyperconsommation, 700 000 brevets sont déposés dans le monde annuellement.

Le coltane en République Démocratique du Congo :

Dans ce pays sévit une guerre civile qui a déjà fait 15 millions de morts. Pour financer cette guerre et acheter des armes, les rebelles gèrent un minerai : le coltane, indispensable au fonctionnement de nos portables. Ici même les enfants travaillent pour son exploitation au lieu d’aller à l’école. Pour survivre, ils tamisent la rivière pour récupérer le précieux minerai. La RDC fournit 70 % des réserves mondiales et est 2 à 3 fois plus rentable que l’or (valeur : 50 000 €/kg)
Des mineurs tentent de l’extraire de mines non sécurisées à plus de 50 m sous terre mettant quotidiennement leur vie en danger pour gagner moins de 3 €/jour. Le minerai permet aux rebelles de se fournir en armes.. Il est broyé, concassé, séché et écrasé. Acheté 50 € le kg au départ de l’atelier, il est revendu 1 000 fois plus cher, soit 50 000 € sur les marchés financiers.

Pour le récupérer, les rebelles ses sont installés dans un parc national, condamnant du même coup gorilles et chimpanzés qui l’occupaient et qui sont désormais en voie d’extinction, car ils sont tués par les braconniers et chasseurs.

Aujourd’hui, 2 personnes sur 3 disposent dans le monde d’un portable.
Nous sommes donc pratiquement tous responsables de cette exploitation.

L’exemple du thon rouge, fruit de la surpêche

Le thon rouge est aujourd’hui gravement menacé par la pêche industrielle. En en consommant, nous précipitons sa disparition.

A près de 8 milliards d’humains dans le monde, nous consommons toujours trop, raison pour laquelle 2 % des pêcheurs réalisent aujourd’hui plus de la moitié des prises. C’est ainsi que les réserves en pélagiques s’épuisent, la consommation augmentant constamment. Il est urgent de comprendre que pour que les petits pêcheurs continuent à vivre, il est aujourd’hui indispensable de préserver l’espèce, de lui laisser le temps de se reproduire et de se développer.

L’exemple des jeans

On en produit aujourd’hui 90 millions/an en France pour nos besoins.
On évalue à 65 000 kms, le parcours effectué de sa production à sa vente dans nos rayons ce qui génère par son transport l’utilisation de beaucoup d’énergie et de production de gaz à effet de serre.

Pour en fabriquer un, on utilise 18 composants en provenance de 12 pays.

Le processus commence par la production intensive de coton. Celle-ci
a été multipliée par 4 en 20 ans à grand renfort de pesticides. Alors que le coton est principalement produit en Afrique, on évalue à 25 000 litres d’eau, le besoin de ce liquide pour produire un jean.

C’est le plus souvent au Pakistan, en Italie ou en Tunisie, qu’il est filé puis teint pour un salaire ne dépassant pas 150 €/mois dans ce dernier pays.

La mode est de surcroit au jeans délavé : pour le rendre « tendance », on le vieillit artificiellement et on le déchire. Pour se faire, il faut du chlore et du permanganate de potassium. Ces produits sont bien entendu nocifs pour les ouvriers et l’environnement car ils polluent par leurs rejets cours d’eau et nappes phréatiques, générant de surcroit une importante mortalité des poissons. Pou produire un jeans, il faut un litre de pesticide et 25 litres de pétrole.

Pour ceux qui ne pourraient pas se passer de cet uniforme, conseillons leur d’utiliser de préférence du coton biologique et d’aller dans les friperies…

La production intensive de viande

Il est noté que plus un pays devient riche, plus il produit et consomme de viande. Aujourd’hui dans les élevages généralement intensifs, les vaches sont parquées dans des box minuscules, ne voient généralement pas le jour, piétinent leurs excréments, prennent ainsi rapidement du poids et tombent tout naturellement malades.

Pour éviter des pertes massives, on rajoute à leurs aliments et en grande quantité des antibiotiques qu’en bout de chaine, nous consommons sans même le savoir.

Pour les nourrir, on produit intensivement du soja. Afin de le cultiver, on détruit progressivement le poumon de la planète : la forêt amazonienne, en particulier, le Brésil étant le 2e producteur mondial
de soja. Aujourd’hui la demande mondiale de soja explose.

Les Américains et Européens en particulier doivent comprendre d’urgence qu’ils ne peuvent continuer à détruire la forêt amazonienne.
C’est ainsi que les exploitants continuent à raser cette forêt après avoir racheté leur terre pour une bouchée de pains aux misérables petits paysans locaux, sans même fournir de travail aux populations de la région, l’agriculture intensive étant très mécanisée. Là encore, on utilise d’immenses quantités d’eau, d’engrais chimiques et de pesticides. L’an dernier 26 000 km2 ont été dévastés soit I/3 de la superficie du Portugal.

Si on évalue la population mondiale à 9 milliards d’habitants en 2050,
on constate que le Japon est le plus grand importateur de produits alimentaires au monde. Là bas, on consomme tout le temps, jour et nuit, et on jette 3 fois plus que ce qui est produit dans le pays. Le gaspillage est énorme. Pour constituer un seul plateau repas par exemple, les aliments qui le composent ont fait 3 fois le tour de la terre. 135 000 sacs sont jetés-car rapidement périmés.

De façon générale, 1/4 de la nourriture produite dans le monde est jetée sans avoir été consommée. Parallèlement, ne serait ce qu’au Japon, la grande pauvreté touche 12 % de la population. (En France, nous en sommes à 8 millions ). Quelques supermarchés affirment avoir tenté de négocier avec les autorités sanitaires pour avoir le droit de faire profiter les plus pauvres de ces aliments en voie de péremption sans succès. Les enseignes de supermarchés préfèrent donner cette alimentation au bétail ou en faire de l’engrais.

Le marché aux fleurs de Tokyo

Sous nos latitudes, on adore se procurer des fleurs en plein hiver. Pour satisfaire cette consommation, 3 pays notamment : Kenya, Ethiopie et Colombie sont réquisitionnés.

D’où une hyper-concentration de serres. La rose par exemple rapporte plus de 400 millions d’euros/an.

Près d’ un grand centre de production kenyan, le niveau d’eau du lac voisin diminue constamment, sans compter que les eaux usées, utilisées pour les produire, sont rejetées dans celui-ci. Populations locales, troupeaux, oiseaux et tilapias boivent de l’eau contaminée par les engrais et pesticides. Les exploitations tentent par des barrières érigées sur ce lac de masquer les pompes d’évacuation…

Bien entendu, des employés les arrosent de pesticides à très hautes doses ingérant du même coup le produit. Les médecins locaux constatent tout naturellement des problèmes respiratoires, de vue et une baisse significative des défenses immunitaires pour ceux chargés de ce travail.

Une mer de déchets plastiques dans le Pacifique

Dans le Pacifique, il y a aujourd’hui autant de déchets plastiques que de plancton. Les côtes d’Hawaï- un petit paradis pourtant- sont recouvertes des débris de notre civilisation.. Depuis 1980, la production de plastique dépasse celle de l’acier. On en produit 250 millions de tonnes/an, or celui-ci n’est pas biodégradable.

C’est ainsi que des millions de tonnes de plastique flottent sur l’océan et plus les particules sont petites, plus elles piègent les pesticides. De nombreux poissons les ingèrent… Les sacs plastiques se logent dans les systèmes respiratoires des dauphins à moins que ceux-ci ne les avalent.

Les bébés albatros, les confondent avec des crevettes : 200 000 en sont morts l’an dernier, le ventre plein de plastique.

Les déchets informatiques

La Chine récupère un bon nombre d’ordinateurs usagers en provenance notamment des USA et d’Europe à des fins de recyclage. Or, la durée de vie d’un ordinateur est passée en 10 ans de 6 à 2 ans.

On en trie les composants pour tenter de les récupérer. La récupération de l’étain et même de l’or contenu dans les cartes électroniques ne manque pas de provoquer des vapeurs toxiques pour les ouvriers. Pour récupérer ces métaux précieux on utilise en effet des matériaux corrosifs.

Depuis l’arrivée de ces déchets électroniques, les médecins ont constaté une augmentation significative de maladies respiratoires telles que la tuberculose et de certaines formes de cancers ( foie, estomac, larynx notamment).

Si les pays consommateurs recyclaient eux-mêmes leurs déchets, celà couterait 10 fois plus cher…

Pourtant le commerce des déchets électroniques est illégal, mais les USA et le Japon n’ont pas ratifié l’interdiction de celui-ci. Quant à la Chine, la loi n’est pas appliquée.

4 000 tonnes de déchets sont jetés toutes les heures sur notre planète.
C’est aux pays occidentaux de gérer leurs propres déchets.

On constate par tout ces exemples que les conséquences de nos habitudes de consommation sont devenues planétaires. Il est plus que temps de réfléchir sur nos valeurs et de nous réinventer une autre façon de vivre ensemble. aimer, c’est créer, ce n’est pas consommer.

En coupant le lien avec notre environnement, nous menaçons notre survie. Il nous faut aujourd’hui imaginer une autre façon de consommer …

Aurions nous déjà oublié que tous les animaux dont nous constituons-parait-il- l’échelon supérieur ne prélèvent eux dans cette nature que ce dont ils ont strictement besoin ?

Après « Cash Investigation », « l’émission « Vu du ciel » de Yann Arthus Bertrand risque, elle aussi, de disparaitre… Des lobbies économiques que ce type d’information dérangeraient commercialement auraient ils fait pression
sur la chaîne pour interompre ce type d’émission. Dénonçons sans compter ce type de comportement qui ne fait pas honneur à notre humanité.

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