Des lois pour protéger nos lieux de mémoire
Aline Murin Hoarau, conseillère régionale et membre de l’association Miaro
Suite à la profanation commise sur un cimetière à Saint-Phillippe, un courrier de l’association Miaro, Sauvegarde et valorisation de patrimoine réunionnais, avait été publié dans nos colonnes. Aline Murin Hoarau, nous précise son avis face à cet acte impardonnable.
Aline Murin Hoarau souhaite en outre que soit décentralisé à La Réunion un service régional d’archéologie.
Que peut-on faire à votre avis pour préserver ces lieux de mémoires et quelle doit être la politique patrimoniale préconisée ?
-Qu’à l’instigation de l’état ou des collectivités locales soit rapidement mise sur pied une structure chargée d’inventorier de façon exhaustive les sites qui relèvent du patrimoine culturel et historique de la Réunion.
-Que soient mis en valeur les sites répertoriés, avec une signalétique adaptée : stèles, panneaux explicatifs, campagnes d’information et de sensibilisation du grand public
-Que soient appliquées les lois qui protègent ces lieux de mémoire, notamment l’autorisation préalable pour tout chantier dans un secteur sensible, et la cessation de tout chantier en cas de découverte significative. Rien ne doit être laissé à la diligence des responsables politiques, pas plus qu’à celle des promoteurs immobiliers ou des entrepreneurs.
- Que soit décentralisé à la Réunion un service régional d’archéologie (même si l’on admet que l’île de la Réunion n’a que 350 ans de présence humaine, cela se justifie amplement, compte tenu des conditions dans lesquelles ont été enfouis, au propre comme au figuré, certains éléments déterminants de notre passé.
Ayant eu l’occasion de marcher dans la forêt de Terre-Plate, j’ai eu l’impression de me trouver dans un lieu qui fut autrefois occupé par nos ancêtres de la Réunion lors de leurs fuites.
Il est certain que ces lieux méritent un total respect pour autant qu’ils puissent être localisés de façon plus ou moins précise.
Dans le cas de Terre-Plate, je reste interrogateur face au ressenti émotif lors de mes déplacements dans cette forêt.
Si un mouvement se concrétise en vue de démarches à entreprendre pour une reconnaissance, je me porte volontaire.
Michel Monjol